Madame la Présidente,

Après un long temps de confinement, il est venu, non pas « le temps des cathédrales », mais bien celui d’une tentative de dé-confinement de notre pays.

Et pourtant, personne n’a envie de chanter « libéré, délivré, ...» tant l’inquiétude reste au fond de la plupart d’entre nous.

Bien sûr, il y aura toujours quelques inconscients …

Bien sûr, il y aura toujours ceux qui sont près à renvoyer au turbin les « premiers de corvée » pour protéger la rentabilité de leurs placements, tout en restant, eux, bien à l’abri.

Personne dans ce pays n’a été dupe du réel motif qui a généré la décision du gouvernement de rouvrir les crèches et les écoles maternelles et primaires : le retour des parents au travail !!!

Et beaucoup de français ont été écœurés par la réponse d’Édouard Philippe lors des questions des journalistes la semaine dernière :

- « monsieur le 1^er ministre, renverrez-vous vos enfants à l’école, le 11 mai ? »,

- « Et bien, mes aînés ne font pas partie des classes ré-ouvertes, et la plus jeune ne fait pas partie des enfants prioritaires. Mais sinon, c’est certain, j’aurai aimé qu’elle y retourne». Ben oui, c’est ballot !

Et quel dévouement de laisser la place aux enfants de ceux qui vont au front...

Dans ces même temps, on apprend  :

• que l’on n’est pas immunisé si on a été atteint une première fois (voire, on ne sait pas si c’est une nouvelle incubation ou le même qui se réactive après s’être « planqué » quelques temps et « adapté » …),

• que des nouveaux « clusters » apparaissent à des endroits divers et variés,

• que des « secondes vagues » se réveillent dans les pays qui ont subi le Covid-19 avant nous …

Et la réponse du gouvernement est de nous faire ressortir pour aller travailler sans toutes les sécurités sanitaires nécessaires !!!

Le gouvernement chante haut et clair qu’il faut privilégier le télétravail !

Vous savez madame la Présidente, ce « truc génial » pour lequel notre directeur général a quand même pris la décision de voler des jours de congés à ceux de nos collègues qui, justement, ont assuré leurs missions en télétravail pendant le confinement … (Ah ben oui, puisqu’ils étaient chez eux, c’était presque des vacances, pour les occuper des fois qu’ils s’ennuient... )

Mais sans état d’âme aucun, le même directeur général dit également qu’il faut accentuer cette pratique !

En dehors du fait que certains métiers ne peuvent pas être « virtuels » (avez-vous essayer de passer un balai virtuellement ? Ou l’efficacité de nettoyer les sanitaires virtuellement ?), nous devons encore une fois déplorer une incohérence dans la mise en pratique !

Encore une fois, c’est « paroles, paroles, paroles, ... »… 

Comme pour les employeurs du Privé, on exige de vous, madame la Présidente :

• de faire appliquer les règles de sécurité dès maintenant !!!

  On vous enverra les masques, les plexis, etc … plus tard, à une date indéterminée, (probablement à la fin de la pandémie)

• Accentuer la reprise et de préférence en télétravail !!! On vous enverra les ordinateurs plus tard, à une date indéterminée, (probablement à la fin de la pandémie également)

Madame la Présidente, les agents des Alpes de Haute Provence ne sont pas dupes !

Les représentants des personnels au CHS-CT reconnaissent le sérieux avec lequel vous avez veillé à l’application du PCA et à la sécurité des agents pendant cette période.

Nous reconnaissons votre disponibilité au travail d’anticipation pour l’après-confinement que le CHS-CT a voulu activer au plus tôt : masques, barrières souples en remplacement des plexis, protection de clavier, etc …

MAIS :

• Nous sommes inquiets des dispositions de réorganisation de l’accueil du Public.

• Nous sommes inquiets pour nos collègues qui angoissent à l’idée de retourner en poste.

• Nous sommes inquiets sur la faisabilité des mesures sanitaires face à la réalité quotidienne des missions, d’autant plus sur la durée …

C’est pourquoi nous vous demandons, madame la Présidente,

1. d’être très vigilante sur les mises en application dans les services, y compris dans les rapports avec les collectivités et les régisseurs.

2. de bien exiger des chefs de service que l’accueil du Public ne soit que l’ultime solution dans les cas vraiment exceptionnels (ce sur quoi d’ailleurs, le directeur général a insisté),

3. de continuer à développer au maximum le télétravail.

Ces mesures, madame la Présidente, en accord avec les directives de la Direction générale, nous semblent être simplement du bon sens dans la situation actuelle.