Billet d'humeur :
On n’oubliera pas !
Depuis 3 semaines d'audioconférences tant nationales que locales, nous sommes loués pour notre qualité de service.
Les ministres, le directeur général, le monde économique sont unanimes, la DGFIP est au rendez-vous dans l’accomplissement de sa fonction régalienne.
Ceux qui voulaient détruire notre administration, se réjouissent de sa réussite.
Quelle volte face ! Mais est-ce la première ?
Depuis le début de cette crise, le service public, l’état sont remis au centre de notre société par des personnes qui n’avaient pour but que de les affaiblir.
Depuis des années, toutes les réformes sont menées dans le but de privatiser le maximum de services, nous expliquant qu’il vaut mieux financer l’économie privée et baisser les dépenses publiques pour le bien de tous. Que l’argent est beaucoup plus important que les valeurs de partages et de solidarités qui irriguent notre société depuis la seconde guerre mondiale. Oui cet état providence, cette société redistributive, ils n’en voulaient plus, nous expliquant, en nous prenant de haut que c’était une idée archaïque, d’un autre temps ! Tous ces commentateurs TV alimentant cette pensée libérale, en boucle infinie : « il faut absolument baisser nos dépenses publiques ! ». N’entendant rien à nos revendications, aux appels au secours de pans entiers de notre société, ils défilaient avec arrogance dans les médias.
Mais nous, on n’oubliera pas :
- Ces hôpitaux qui ferment depuis des années, avec comme exemple ces jeunes mères obligées d’accoucher chez elle, comme il y a un siècle.
- Ces soignants qui ne se rappellent même plus depuis quand ils ont commencé leurs grèves dénonçant leurs manques de moyens.
- Notre administration qui a perdu plus de 30 % de ses effectifs en dix ans, fuyant de plus en plus les territoires et les usagers.
- Ces fonctionnaires loués aujourd’hui qui travaillent dans des conditions de travail de plus en plus dégradées et subissent un gel de leur salaire depuis une dizaine d’années.
- Toute cette France, hier, invisible et stigmatisée (caissière, éboueurs, routiers, manutentionnaires…) essentielle et présente au rendez-vous.
- Une réforme des retraites qui avec une crise comme celle-ci ferait plonger les pensions du jour au lendemain.
- La baisse d’imposition des plus hauts revenus en totale opposition avec notre slogan : « justice fiscale, justice sociale ! ».
Et tellement, d’autres revendications que nous portons depuis des années dans nos manifestations et nos grèves !
Alors oui, on n’oubliera pas, après cette crise, de mettre devant leurs responsabilités tous ces décideurs !
L’exemple, avant hier, de la suppression de 600 emplois au CHU de Nancy validée par le directeur de l'ARS de la région Grand-Est, la plus touchée par la pandémie, démontre que cette idéologie sera encore présente dès la crise finie.
Alors ensemble, on n’oubliera pas et on leur rappellera !
Point de situation au 7 avril :
Le compte-rendu de l'audio locale