Imprimer

Compte rendu du 16 septembre 2019 en Isère

Ce lundi 16 septembre, les personnels de la DGFIP ont massivement exprimé leur opposition au projet de « géographie revisitée » de M. DARMANIN. Avec nationalement prés de 10 directions à plus de 60 %, 50 directions à plus de 40 %, près d'1 agent sur 2 a exprimé par la grève son ras le bol !

En Isère, le taux de grève annoncé par la direction (33,42 %) nous porte à croire que celui-ci est largement en dessous de la réalité... En effet, 33 sites étaient fermés et de nombreux rassemblements étaient organisés (Bourgoin, Villefontaine, La Tour du Pin, Grenoble). Sur ces sites, les agents grévistes sont allés à la rencontre des usagers pour les informer, leur distribuer des tracts et leur faire signer des pétitions. Des élus présents ont soutenu leurs actions.

N'en déplaise à notre directeur, le soutien par leur présence de nombreux élus et usagers renforce notre vision :

Ce projet est néfaste pour tout le monde,
non à la destruction de notre réseau !!!

Sur Grenoble, nous étions 110 agents rassemblés devant la Direction, rue de Belgrade. Une réussite ! En présence de la presse, ainsi que des élus qui affirment le rejet de cette réforme.

 

Les agents ont souhaité que le Directeur descende de sa tour d'Ivoire pour venir à leur rencontre. Il a refusé, préférant rencontrer les agents, à ses conditions, dans la salle Bastille. Le ton était donné : Un Directeur ne s'abaisse pas à s'exprimer dans la rue... Ce sont aux agents de venir à lui. Qu'il est loin le temps où les directeurs ne faisaient pas tant cas d'un soi-disant « protocole » !

Le Directeur, après nous avoir, pour la énième fois, exposé son projet et réaffirmé sa totale adhésion à ce démantèlement de la DGFIP, a permis aux agents de s'exprimer. Ils ont donc largement fait part de leur désarroi face à ce projet mortifère, en soulignant leur attachement à un service public de qualité et de proximité.

Soulignant leur détresse, ils se sont exprimés avec leur cœur, avec passion, avec l'ensemble des valeurs qui font ce que nous sommes : des fonctionnaires du service public au service des usagers.

La réaction du Directeur a été, pour le moins, étonnante. Dans un premier temps, il a remis en place fermement des agents en plein désarroi qui avaient osé lui couper la parole à la manière d'un instituteur indulgent souhaitant garder son autorité sur sa classe. Puis, nous sommes collectivement rentrés dans la quatrième dimension. Le Directeur nous a expliqué qu'il a sa réalité et que les agents ont leur réalité. Selon lui, nous ne vivons pas tous dans la même réalité : au moins, ça a le mérite d'être clair.

Ce n'est pas un scoop d'apprendre que notre directeur ne vit pas dans la même réalité que ses agents, ignorant totalement le vécu quotidien dans les services de « base » : conditions de travail dégradées, surcharge de travail, heures écrêtées, suppressions d'emplois, restructurations de service perpétuelles entraînant la vindicte d'usagers (légitime, face à un service public exsangue).

Il a enchaîné en affirmant que cette réforme avait l'adhésion de la majorité des élus et que beaucoup d'agents de la DDFIP soutenaient cette réforme. Bref, que les agents venus à sa rencontre ne comprennent rien alors que lui sait ce qui est bon pour eux.

En résumé, le Directeur n'a fait qu'afficher son mépris !!!

C'est en tout cas le ressenti dont nous a fait part la plupart des agents à la sortie de cette rencontre !
Le Directeur ne semble pas conscient que sa géographie revisitée génère déjà chez les agents d'importants Risques Psycho Sociaux. Beaucoup sont profondément angoissés, ce qui engendre du stress, du mal-être au travail, des insomnies, de la dépression, etc.

Mais, Monsieur le Directeur se veut rassurant : rien ne doit bouger en 2020 et les agents auront jusqu’en 2023 pour organiser leurs déménagements, gérer l'incidence sur leur vie de famille et changer de vie !!!

Après une heure trente d'échanges stériles, les agents sont sortis de cet entretien dépités. Pour beaucoup d'entre eux, les propos du Directeur sont apparus comme une passivité agressive...

La visibilité donnée à ce mouvement est inédite : les relais médiatiques et l'expression d’élus locaux et nationaux de plus en plus nombreux en soutien du mouvement ont permis de faire connaître cette journée et les revendications des personnels pour un vrai service public, de qualité et de proximité !

Cette journée ne restera pas sans lendemain, la Force du Nous se réalise Il faut l'inscrire dans la durée !!!
Partout TOUTES ET TOUS, décidons des suites !
une autre DGFiP est nécessaire et possible !

pdfBONIMENT, FLAGORNERIE ET BILLEVESÉE... Compte rendu du 16 septembre 2019 en Isère