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A la une de Sud Ouest édition Landes du 19 octobre 2020, le titre « Finances Publiques : 50 agents parisiens en renfort » est triplement inexact.

Tout d'abord, il ne s'agit pas de 50 agents, mais d'une quarantaine « d'emplois budgétaires » (voire moins) délocalisés de Paris et de Bordeaux vers Dax. Rien ne dit qu'autant d'agents demanderont à rejoindre ces emplois puisque les métiers proposés seront particulièrement monotones, répétitifs et dévalorisants (travail de saisie informatique à la chaîne...).

Ensuite, ces emplois ne viennent pas en renfort puisqu'ils ne seront pas affectés sur des missions au service des citoyens Landais. Ces services seront fermés au public, l'un travaillera pour la Gironde, l'autre pour toute la France...

Enfin, le titre indique que cette délocalisation se fera en 2021 alors que rien n'est prévu avant 2022 (comme indiqué d'ailleurs page 15).

Et si l'on se place du côté des conditions de travail, n'y a t'il pas une aberration à vouloir « entasser » des agents dans des locaux non extensibles ? A cause du Covid, il faut espacer les postes de travail, à cause des réformes, il faut les resserrer. Cherchez l'erreur...

Pour couronner le tout, l'article en page 15 est truffé d'inexactitudes, illustrant en cela parfaitement la communication malhonnête de l'administration.

En effet, comme indiqué précédemment, la proximité entre citoyens et services ne sera nullement renforcée, bien au contraire, puisque ce transfert d'emplois n'empêchera pas la suppression en 2021 d'encore une dizaine de postes d'agents qui sont vraiment « au service direct » des contribuables et des collectivités de notre département.

Pour mémoire, depuis 20 ans, environ 200 emplois ont été supprimés dans les services des Finances Publiques des Landes et toutes les trésoreries de proximité seront rayées de la carte à l'horizon 2022. Quel drôle de manière de mettre « le ministère des Finances à portée »...

Concernant les nouveaux accueils de proximité, les mensonges atteignent des sommets :

Alors qu'en 2007, 3083 trésoreries étaient ouvertes chaque jour au publics dans toute la France et répondaient à toutes les questions, il n'y en a plus que 1688 aujourd'hui. Dans les Landes, elles ont été réduites de moitié pendant cette période, les directeurs leur ont méthodiquement enlevé des missions de service public (encaissement, renseignements, réclamations...), ont supprimé des dizaines d'emplois pour les mettre en grande difficulté, et ont réduit leurs horaires d'ouverture.

Il est donc erroné et surtout malhonnête de dire que « l'administration s'adapte aux besoins des citoyens qui demandent plus de proximité » en proposant un accueil exclusivement sur rendez-vous, seulement sur une journée ou une demi-journée dans des Maisons France Service, en se contentant de prendre note d'une réclamation sans la traiter directement, sans pouvoir encaisser un règlement ou proposer un échéancier...

Pour les collectivités locales, avec la fermeture de toutes les trésoreries, leurs demandes de conseils seront traitées de manière plus « industrielles », par des cadres « hors sol » déconnectés du quotidien de la gestion publique.

En 13 ans, il s'agit bien d'un désengagement terrible de l'Etat qui ne conçoit ses réformes que pour supprimer des fonctionnaires, que pour déshumaniser les services publics (tout Internet, horaires d'ouverture très réduits...), le tout en vendant de la poudre de Perlimpinpin aux élus locaux qui eux aussi vont perdre en qualité de service rendu.