Aujourd’hui, mercredi 20 mai, a eu un lieu un nouveau CHSCT consacré au Plan de Reprise d’Activité de la DDFiP du Tarn. Les représentants des personnels ont émis l’avis ci-joint. Celui-ci est très critique vis-à-vis des moyens de prévention mis en œuvre et se base, d’une part sur tout ce que l’administration centrale et la direction ont pu écrire en la période, et d’autre part sur le niveau d’information dont nous disposons au moment de la rédaction.

Lecture faire de l’avis, le Directeur a déclaré que « ce n’est que de la posture » et a qualifié le texte de « discourtois ». En colère, il a déclaré faire son maximum… ce que nous ne nions pas complètement, puisque nous avons nous-même précédemment reconnu l’ampleur de la tache et les efforts déployés (cf. le CHSCT du 13 mai). Mais voilà, face à cet avis, il nous accuse, c’est un comble, de ne pas tenir compte d’informations que nous avons demandé et qu’il ne nous a pas communiqué, faute de temps !

Encore une fois, le CHSCT est supposé faire son travail, mais on ne lui en donne pas les moyens. Nous pointons dans cet avis la profusion de consignes et d’instructions qui sont écrites et données, source de stress pour un certain nombre de collègues. Tout le monde a bien compris l’importance majeure de respecter les gestes barrières (du moins, nous l’espérons) ; mais qu’en est-il du reste ? Quid du nettoyage renforcé des locaux ? Quid de la réflexion sur le rapport entre présentiel et gestes barrières ? Quid de la réflexion sur l’adaptation des missions à la force de travail disponible ? Les exemples sont nombreux et figurent pour beaucoup dans l’avis exprimé.

Libre à chacun de s’interroger sur le degré de pertinence de ces autres consignes. S’agit-il de vrais moyens de prévention ou nos hauts responsables cherchent-ils seulement à se « blinder » juridiquement devant le spectre d’une catastrophe sanitaire ? Qui sommes-nous pour en juger ? Nous ne sommes pas des scientifiques, pas des médecins, nous devons donc nécessairement nous appuyer sur les écrits mis à notre disposition, internes et externes, et baser nos analyses sur ceux-ci.

Ensuite, nous comparons, dans la mesure de nos moyens, entre « ce qui est prescrit » et ce qui est réel. Sur le nettoyage, par exemple, nous indiquons depuis plusieurs CHSCT douter de l’application des consignes sanitaires en la matière, à savoir, à personnel identique et sans heures supplémentaires, la réalisation d’un nettoyage des « surfaces contacts » et un « nettoyage quotidien des sols », en plus du ménage classique. En réponse, la Direction nous informe avoir rencontré un responsable de la société et avoir signé un avenant pour la réalisation d’une prestation supplémentaire sur les grands sites (un nettoyage des « surfaces contact » et des toilettes entre 11h et 14h). Est-ce que cela répond à notre interrogation ? Peut-être, en considérant que ces heures supplémentaires permettront enfin la réalisation de la prestation initialement attendue, mais il ne s’agira en aucun cas d’une prestation supplémentaire.

S'agissant de la climatisation, l'avis par le CHSCT émis évoque un flou. Il n'en est rien pour notre Inspecteur Santé et Sécurité : ce qui pour nous est un « flou », est en fait l'application du principe de précaution. Les experts scientifiques jugent en effet que le risque de contamination par la climatisation est trop faible pour être pris en compte. Alors, par précaution, il est recommandé de ne pas l'utiliser tant que la chaleur est supportable, mais de l'utiliser en cas de fortes températures car le risque causé par l'ambiance thermique serait bien supérieur à celui d'une hypothétique exposition au virus. Attention, cela ne vaut que pour les systèmes de climatisation qui vont chercher l'air à l'extérieur : donc les climatiseurs mobiles et les ventilateurs sont proscrits. Reste maintenant à savoir comment les agents, qui n’ont d’autres moyens que les ventilateurs et climatiseurs mobiles, pourront lutter contre la chaleur...

Bref, nous attendons encore de nombreuses réponses et informations. Quand nous seront-elles données ? Nous ne savons pas, car « l’urgence est ailleurs ». Un indice ? Le Secrétariat Général recommande une mise à jour du DUERP… à l’automne 2021 ! Vous lisez bien, 2021 ! Et notre Directeur soutient totalement ce report. Il faut bien ce délai pour mettre la poussière sous le tapis… heu, pardon, pour avoir le recul nécessaire pour bien analyser la situation et y apporter une réponse bien formalisée, car « l’urgence est ailleurs ». D’ailleurs, s’agissant du délai de 2 mois que lui impose la loi pour répondre par écrit à cet avis, le Directeur botte en touche : il y aura une réponse… mais de son successeur qui n’arrive que début juin. Cadeau de bienvenue !

pdfAvis_PRA.pdf