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Censée être présentée aux agents des finances publiques en septembre prochain, la réorganisation des services de l'administration fiscale à La Réunion a été publiée par erreur sur le site de la direction nationale. En colère, les syndicats CGTR et Solidaires des finances publiques ont immédiatement saisi la direction locale pour avoir des explications. En plus des conséquences sur l'emploi, ce sont 7 trésoreries qui doivent fermer leurs portes, remplacé par des accueils de proximité très critiqués.

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Que se soit Solidaires Finances Publiques ou la CGTR, les deux syndicats ont été tout étonnés de tomber par hasard sur les cartes de la réorganisation des services de l'administration fiscale à La Réunion.

Des informations censées être confidentielles et qui ne devaient erre présentées aux agents du fisc réunionnais qu'au début du mois de septembre.

L'informatique et l'action humaine en ont décide autrement, pour le plus £rand désarroi des agents des finances publiques. "Depuis le début du mois de juin, nous avions découvert les cartes de la réorganisation au niveau national Les DOM n'étaient pas concernés. La réorganisation étant bloquée par le ministère des Outre-mer", précise Stéphanie Cadet, secrétaire départementale de la CGTR Finances Publiques.

REMPLACER PAR DES ACCUEILS DE PROXIMITÉ

Car la réorganisation programmée par la DGFIP au niveau local est assez radicale. Elle va chambouler le quotidien des fonctionnaires de l'administration fiscale, mais également des contribuables.

Ce ne sont pas moins de 7 trésoreries, municipales et mixtes, qui vont fermer leurs aortes : Sainte-Suzanne, Saint-Leu, Saint-Paul, Saint-Benoît, Saint-Joseph et deux à Saint-Denis.

C'est un véritable manque de loyauté de la part de la direction", n'hésite pas à lancer Pascal Valiamin du syndicat Solidaires Finances Publiques. Les deux syndicats sont unanimes pour critiquer cette réorganisation qui a été menée par « quelques cadres » de la DRFIP. « Tout ça c’est fait sans concertation, sans échange, dans un coin », poursuit-il. Une réorganisation à mettre sur le compte de la réforme portée au niveau nationale par le gouvernement : Cap 2022.

A travers cette réforme, l’objectif affiché est de supprimer près de 150 000 postes de fonctionnaires.

L’administration fiscale n’échappe pas à cette équation comptable.

« Depuis ce matin, c'est l'affolement chez les collègues. Ça ne devait pas être prévu comme ça. La direction nous avait expliqué qu’elle ne communiquerait pas avant septembre, les documents de travail étant jugés top secrets. Nous devions attendre les annonces officielles », ajoute Magali Billard, secrétaire départementale de Solidaires Finances Publiques.

Là où ça coince selon les syndicats, c'est sur la disparition des trésoreries remplacées par des « accueils de proximité », certes plus nombreux sur tout le territoire, qui n'ont pas les mêmes missions qu'une trésorerie mixte ou municipale. « Ce sont des points gérés par les communes avec des agents de la commune. Ils n'auront pas les mêmes prérogatives que agents des finances publiques pour répondre aux questions des contribuables C'est un transfert de mission vers les collectivités locales qui vont devoir faire un métier qui n’est pas le leur », assure Stéphanie Cadet.

A noter que les syndicats mènent actuellement des actions de sensibilisation auprès des différents élus locaux afin de les avertir.

DES AGENTS DÉPLACÉS ET DES EMPLOIS SUPPRIMÉS

Sur la carte diffusée, le nombre d'accueils de proximité laisse penser que le maillage territorial sera beaucoup plus profitable aux collectivités et contribuables, une lecture que dénonce les syndicats. "C'est un désengagement total de l'État, sous couvert de modernisation, vers plus de dématérialisation, et davantage de proximité qui ne sera que de l'affichage. C'est une dégradation sans précédent du service public des finances publiques avec pour seul but de supprimer des emplois er bloquer l'accès à nos services".

Chaque trésorerie employait une dizaine d'agents. Quid de leur avenir ? « Une réorganisation sera nécessaire. Mais où ? Comment ? Dans quels services ? On ne sait pas », s'inquiète Magali Billard. Les syndicats estiment toujours à 300 emplois supprimés à la DRFIP de La Réunion. Depuis l'alerte donnée par les syndicats, les cartes sont bien évidemment devenues introuvables sur le site interne de la direction générale des finances publiques...

Julien Delarue Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.