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  1. LIMINAIRE de la CAPL 2 DES ALPES DE HAUTE PROVENCE

  2. Du 03 juin 2019

 

Madame la Présidente,

C’est avec un profond goût d’amertume que nous sommes présents aujourd’hui.

Encore une fois, la Direction générale nous demande de représenter nos collègues et d’approuver, ou non, vos décisions d’affectation alors que nous ne connaissons toujours pas l’avenir de nos sites, de nos missions et des agents

Empêcher l’administration fiscale et financière d’encaisser les paiement en numéraire pour les confier à des prestataires privés tourne radicalement le dos au sens même du service public.

 

Il en va de même de l’orientation du contrôle fiscal, contrepartie du système déclaratif vers un service de conseil, mais également l’externalisation des missions cadastrales et de recouvrement.

Quant aux agences comptables, elles ne mettent pas seulement en danger la place et le rôle du comptable mais aussi, plus largement, la bonne gestion des finances locales.

On peut évoquer également l’externalisation des certifications, d’une part des comptes des collectivités locales et d’autre part de la conformité à la loi fiscale, les deux étant dévolues à des prestataires privés payés par les entités qu’ils seraient censés contrôler….

En ce qui concerne le nouvel « accueil de proximité », la rhétorique est bien connue : faire mieux avec moins et si possible financé par les autres !

Car c’est bien de cela qu’il s’agit : faire porter sur les collectivités le poids des structures et de leurs personnels, alors même que le périmètre des activités concernées ne relèvent pourtant pas de leur ressort.

Quant au mythe de « l’agent des services publics +» à la polyvalence totale et surréaliste, nous savons que la mode cinématographique est aux « super-héros » et nous pouvons nous demander s’il n’est pas sorti tout droit de l’imagination d’un grand fan de « Marvel » … (attention à la kryptonite ...)

Si nul n’est pour l’immobilisme et puisque nous voulons justement améliorer le service public, la période ne pose au fond qu’une question : quelle est réellement la volonté de nos dirigeants ? Engager une démarche globale de progrès du service public ou le déstructurer et l’affaiblir ?

La situation actuelle est, à juste titre, de plus en plus mal vécue par nos collègues.

Les résultats du baromètre social sont clairs : tous grades et services confondus, 61 % des répondants issus de la DGFIP indiquent une démotivation au travail, 68 % ne se sentent pas reconnus et 72 % sont insatisfaits de leurs conditions d’avancement et de promotions …. Ce niveau de malaise préoccupant ne cesse de s’accrtre au fil des ans.

Ses causes sont connues : absence de reconnaissance, baisse des moyens, perte de sens, restructurations successives et inquiétudes devant les évolutions à venir.

Comment les responsables du ministère des Finances peuvent-ils être si hermétiques aux signaux d’alerte ainsi mis en lumière ?

Ou bien pensent-ils que tout se réglera avec : « moins de personnels-fonctionnaires et plus de contractuels-corvéables» ?

Vous avez pu constater récemment, madame la Présidente, que les agents des Finances Publiques de notre beau département sont très concernés par toutes ses inquiétudes.

Lors de la CAPL des agents C du 28 mai 2019, vous nous avez démontré que vos paroles concernant votre préoccupation pour les agents, leurs conditions de travail et de vie n’étaient pas des mots vains.

En ce lundi matin, et toujours dans l’attente des conditions des restructurations que vous allez mettre en application sous peu, Solidaires Finances Publiques des Alpes de Haute Provence espère la même implication.