Liminaire CTL du 08/11/2019

  1. LIMINAIRE du CTL DES ALPES DE HAUTE PROVENCE

  2. Du 08 novembre 2019

Madame la Directrice,

Lorsque vous nous avez convoqué pour un Comité Technique Local le 06 novembre 2019, afin de valider l’organisation des premières restructurations du projet ministériel « Géographie revisitée » que vous voulez mettre en place au 1er janvier 2020, nous n’avons pas eu envie de venir et nous vous en avons donné les raisons dans une liminaire que nous vous avons envoyée.

Aujourd’hui, nous sommes présents, non pas que nous en ayons envie puisque les sujets sont les mêmes, mais parce que nous sommes hautement conscients de nos responsabilités de représentants des agents.

Contrairement à vous, madame la Directrice, nous ne sommes pas « payés » pour faire cette mission, mais elle nous tient au cœur.

 

Cela peut vous paraître ringard, mais l’élan qui a porté les Français après la guerre pour instaurer une société plus « sociale » veut encore et toujours dire quelque chose pour nous.

Le paritarisme, qui fait partie des mesures instaurées à l’époque, apporte un équilibre et une garantie pour le monde salarial.

Aujourd’hui, avec l’éviction des CAPL et la dilution des Comités Hygiène Sécurité et Conditions de Travail dans les Comités Techniques, leur faisant perdre ainsi la majeure partie de leurs prérogatives, nous assistons à la mise à mort d’un système de protection des salariés.

Voulues par des technocrates très obéissants aux exigences des financiers privés, toutes les décisions gouvernementales nous ramènent à un mode de vie du 19ème siècle !
Que les riches soient riches, que les pauvres soient pauvres !
Que les riches ne soient responsables de rien et profitent de tout !
Que les salariés travaillent, soient corvéables et éjectables !

Madame la Directrice,

A la CAPL du mois de juin, nous vous parlions d’amertume…

Aujourd’hui, dans ce Comité Technique Local, nous vous parlerons plutôt de dégoût …

Le dictionnaire donne la définition suivante de ces mots :

Amertume : ressentiment mêlé de tristesse et de déception ...

Dégoût : sentiment d’aversion, de répulsion provoquée par quelque chose ou quelqu’un …

  • Dégoût pour ces hauts fonctionnaires qui ne s’inquiètent pas que des employés de l’État, jeunes fonctionnaires, soient obligés de dormir dans leur voiture parce qu’ils n’ont pas les moyens de payer un loyer avec leur salaire dans les grandes villes où ils sont affectés,

  • Dégoût pour ces hauts fonctionnaires qui ne s’émeuvent pas de voir des agents se donner la mort par désespoir devant l’avenir qui nous est annoncé,

  • Dégoût pour ces hauts fonctionnaires qui pensent que les moins gradés ne sont que des pions, interchangeables et corvéables à merci,

  • Dégoût pour ces hauts fonctionnaires qui ont rejeté leurs valeurs au nom de leur carrière et de l’argent.

Voyez-vous, entendez-vous l’évolution qui se produit au long de ces derniers mois dans le ressenti des agents des Finances publiques et, pour ce qui vous concerne, ceux des Alpes de Haute Provence ?

Non, madame la Directrice , ne nous dites pas comme à chaque fois, que les collègues ne sont pas vraiment inquiets et, qu’au final, ils acceptent de bon cœur les transferts de missions.

Ou alors, c’est que vraiment vous n’avez pas compris les grèves et actions récentes.
Et dans ce cas, cela est inquiétant ….

Non, madame la Directrice…

  • ils se demandent pourquoi alors que plusieurs de vos collègues ont réussi à faire accepter des SIP et des SGC supplémentaires dans des départements équivalents au nôtre : pourquoi pas vous ?

  • Ils se demandent si, au moins, vous les suggérez …

  • Ils se demandent si vous mettez autant d’énergie à défendre la DDFIP du 04 devant la direction générale qu’à essayer de leur faire croire que ce projet est bon pour eux ...

Bref, madame la Directrice, que devons-nous dire à nos collègues en sortant d’ici ?

Devons-nous leur dire que vous restez sur vos positions et que vous ne les entendez toujours pas ?

Définition du dictionnaire :

Entendre : 1/ écouter avec attention, prêter une oreille attentive.
2/ littéralement : consentir à écouter, consentir à accéder à une demande.