Madame la Directrice,

La France est à un moment très particulier de son histoire.
Ce qu’il en sortira est aussi imprévisible que les évènements qui viennent de se produire.
Mais étaient-ils si imprévisibles ?

 

A ne pas écouter les souffrances de la population française, les dirigeants de notre pays l’ont jeté dans les bras des extrêmes, disent les commentateurs.

Mais est-ce bien vrai ? N’est-ce pas tout simplement que dans leurs délires d’enfants immatures et capricieux, ils ont oublié de s’instruire, d’apprendre les leçons du passé et, surtout, que les français ne sont pas des jouets qui se laissent taper dessus, démembrer et ranger dans un placard, selon le bon vouloir de l’enfant-roi.

Vous nous direz, madame la Directrice, où est le rapport avec le CTL de ce jour ?

C’est pourtant simple : vous avez appliqué à la lettre les décisions de « casse de notre service public » ordonnées par le Directeur général qui, lui-même, n’est que l’exécutant des décisions ultra-libérales des locataires du ministère des Finances.

Comme eux, vous n’avez pas voulu nous écouter lorsque nous vous alertions sur la dangerosité du programme « NRP », tant pour le service au Public que pour les agents.

Comme eux, vous n’avez pas voulu nous écouter lorsque, chiffres à l’appui, nous vous démontrions que les restructurations et suppressions de postes exploseraient les conditions de travail des agents.

Comme eux, vous n’avez pas voulu nous écouter lorsque nous vous avons prévenu que le service au Public ne peut pas se gérer « en flux tendus », comme ils disent, ainsi que des palettes de lessive.

Comme eux, vous nous avez dit que nous ne pouvions pas comprendre la pertinence de ces décisions, que c’était pour le « bien » des agents et des citoyens, etc, … (Ici, on vous dirait que vous avez essayé de nous prendre « pour des truffes » ...)

Et quel est le résultat aujourd’hui ? Des SGC au bord de l’explosion, des personnels à la limite du Burn-out, des agents désabusés et écœurés …

Devant le manque de personnel qu’elle ne VEUT pas recruter, la Direction générale a dégainé « les contractuels » !!!

Positionnés sur des emplois vacants, ils vont bloquer ceux-ci pour les 3 années à venir. Et après ? Votre successeur fera sauter les chaises ?
Sans formation structurelle (pour quoi faire puisqu’ils n’ont pas vocation à rester !), ils devront intégrer des missions où ils seront formés, sur place par des agents titulaires déjà débordés de travail, à faire de la technique immédiate. Bref, des exécutants que l’ont peu presser comme des citrons et jetables à échéance.

 Vous pensez peut-être, madame la Directrice, que tout ce tapage passera et que les agents plieront parce que « les sachants de Bercy » ont décidé que cela doit être ainsi ?

Dans ce cas, il serait bien que vous essayez de comprendre ce qui vient de se passer au niveau de ces élections nationales. Car voyez-vous les agents des finances publiques du 04 font eux-aussi partie des « arrivés à saturation ».

Qu’attendez-vous, madame la Directrice, que les agents s’écroulent ? Ou qu’ils décident de se rebeller ? Cela n’attendra peut-être pas votre successeur ...

 Au CTL du 06 janvier 2022, Solidaires vous a lancé un défi : « trouver et mettre en œuvre des solutions pérennes et constructives pour permettre à nos collègues de retrouver la sérénité dans leur quotidien professionnel afin de pouvoir exercer leurs missions de manière décente pour eux comme pour le public ».

Comme six mois plus tard, nous ne voyons pas de changement mais bien au contraire des services qui s’épuisent avec des agents désespérés, nous vous le renouvelons et ajoutons « très rapidement ».

Aurez-vous le panache de le relever ?