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- 132 agents au 1er septembre 2023 pour la DDFiP de l'Isère, contre - 84 agents au 1er septembre 2022, alors qu'il y a eu 33 suppressions d'emploi au 01/09/2023 !

Le directeur a commencé l'audience par nous dire que, si auparavant la pénurie s'harmonisait entre les services, actuellement cette pénurie touche particulièrement certains services... ça vous donne le niveau de cynisme quand on arrive à parler « d'équilibre dans la pénurie ». Il a poursuivi en indiquant qu'il avait alerté la Direction Générale il y a plusieurs mois sur la situation en termes d'emploi de notre département. Ce à quoi à la DG a répondu que les recrutements des différents corps restent importants avec l'appel des candidats qui étaient sur les listes complémentaires et la « saturation de la formation à l'ENFiP ».

Il nous a ensuite annoncé qu'entre 45 à 50 B stagiaires devraient arriver en avril 2024 dans les services de la DDFiP 38. À cela s'ajoute le recrutement des 22 contractuels pour une durée de 3 ans (7 B et 15 C) pour une prise de poste effective courant octobre ou novembre 2023 (la DDFiP 38 ayant dorénavant la main sur la rédaction des contrats).

Afin de faire face au nombre catastrophique de vacances de poste, la direction va aussi mobiliser la cellule d'appui au réseau (CAR) et l'équipe de renfort (sachant qu'il y a 4 postes de B et 1 poste de C vacants dans l'EDR...). Au-delà de ce volet humain, la direction souhaite aussi développer l'aspect métier. Cela comprend une « entraide entre les services » avec du travail à distance et ce dès la 1ère quinzaine de septembre, une augmentation des forces d'appui (on se demande comment… puisque la CAR est déjà très occupée, que l'EDR est ultra sollicitée et connaît 5 vacances de poste). À ces effets d'annonce s'ajoute la « priorisation des missions » avec le contrôle hiérarchisé des dépenses, des contrôles a posteriori au lieu de contrôles a priori, mais aussi profiter de la réforme de la responsabilité des gestionnaires publics (RGP) pour faciliter les admissions en non valeur et circonscrire le recouvrement forcé aux seules cotes à enjeux.

Cerise sur le gâteau, la « simplification des processus ainsi que des procédures » grâce à 4 nouveaux automates (vous l'aurez donc compris, l'intelligence artificielle devient la solution à tous les problèmes, et ce serait mauvaise langue de penser que cela préfigure encore des futures suppressions d'emploi). Enfin, l'administration va entamer une réflexion de l'organisation et plus particulièrement de l'impact de l'évolution applicative et celle des métiers. Si cela vous rappelle quelque chose… C'est normal puisque, en dehors de l'entraide entre service, il s'agit de la déclinaison du cadre d'objectifs et de moyens (COM).

Mais, le directeur se veut rassurant, puisque selon lui « ce n'est pas aux agents de subir l'incapacité de l'administration à pourvoir tous les postes vacants ». Il affirme sa volonté d'accompagner les circonstances actuelles. Il insiste sur le fait qu'il ne fait que rappeler aux chefs de service les objectifs généraux et qu'il assume auprès de la DG si ces derniers ne sont pas atteints. CQFD, les responsables de service ne doivent donc pas mettre la pression sur les agents au regard des objectifs.

Vos représentants du personnel de Solidaires Finances Publiques sont intervenus pour dénoncer ces mesures qui, une fois de plus, ne tient pas compte de la réalité des services. Juger de la difficulté des services au travers d'un unique indicateur qui est le taux de couverture d'emploi des services en fonction des emplois implantés au TAGERFIP au 01/09/2023, est discutable en l'absence d'autres critères. Ainsi, les 30 services ayant une couverture en emploi comprise entre 93 et 106% de leurs effectifs viendraient prêter main-forte aux 17 autres services, dont 5 ayant un taux de couverture d'emploi inférieur à 80%. Mais comment des services déjà en souffrance vont-ils pouvoir venir renforcer d'autres services encore plus en souffrance ? Ce n'est pas en intensifiant le travail et en empêchant la qualité du travail rendu sous prétexte d'une priorisation/simplification des missions, que la souffrance diminuera, bien au contraire. Les agents sont déjà à bout, surchargés de travail et subissent des méthodes de travail qui industrialisent nos missions. Entre l'accueil, l'APRDV, le téléphone et les e-contacts, plus personne ne sait comment faire face à cette déferlante incessante. À cela vient s'ajouter le désastre de la campagne GMBI, les futures réclamations prévisibles en lien avec l'augmentation de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) etc. Alors que les agents craquent, sont au bord de l'épuisement professionnel et multiplient les arrêts maladie, la direction fait semblant de ne rien voir et se veut rassurante.

Au secours, le bateau coule, mais… jusqu'ici tout va bien.