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En propos introductif de cette instance, Solidaires Finances Publiques a lu la déclaration liminaire ci-dessous :

 

« Monsieur le président,

Ce CSAL se déroule dans un contexte de crise de régime inédite. Un gouvernement à peine nommé et d’ores et déjà démissionnaire suite au retrait du premier ministre, moins de 30 jours après sa nomination. Du jamais vu sous la Vème République. Comme le disait Beaumarchais, « Il faut sans doute se presser d’en rire, de peur d’être obligé d’en pleurer ! ».

Cette situation inédite révèle avant tout une crise démocratique de grande ampleur où depuis sa tour d’ivoire, rien d’autre ne compte pour le Président en fin de règne, que de conserver le pouvoir « Quoiqu’il en coûte », au détriment de nos institutions, au détriment de la majorité de la population et ce en renforçant sans cesse l’extrême-droite.

Cette crise politique et démocratique s’accompagne d’une crise sociale et écologique. En juillet dernier, l’INSEE a démontré, que la pauvreté dans notre pays n’a jamais été aussi importante depuis 30 ans. Elle touche aujourd’hui, 1 personne sur 6. Ainsi, 10 millions de personnes vivent en dessous de 1288 € par mois. Sur les huit premiers mois de l'année 2025, la hausse du nombre de dépôts de dossiers de surendettement s'établit à 6,7 % par rapport aux huit premiers mois de 2024.

Cette situation est due aux politiques menées depuis des décennies et qui ont été amplifiées depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron. Depuis 2017, budget après budget, le Président et ses gouvernements successifs n’ont eu de cesse de mener une politique en faveur des ultra-riches et du grand patronat. Grâce aux politiques fiscales mises en place, ces derniers ont vu leur richesse progresser de façon indécente (+ 400 % pour les 5 familles les plus riches) alors que les salaires n’ont progressé que de 8 % en 6 ans. Jamais l’écart de richesses n’a été aussi important.

En cette rentrée, la justice fiscale et la taxation des plus riches est au cœur des revendications du mouvement social et est plébiscité par la majorité de la population. Selon un sondage, 86 % des personnes interrogées sont favorables à la taxe Zucman par exemple, qui pour Solidaires Finances Publiques serait le minimum syndical afin de tendre vers la justice fiscale.

Une justice fiscale rejetée d’un revers de la main par Sébastien Lecornu, mais également par le Président qui s’obstine dans la politique de l’offre. Politique qui consiste à baisser la fiscalité des entreprises et des plus riches, à exonérer toujours plus les cotisations sociales et à donner toujours plus d’aides publiques sans aucune contrepartie ni contrôle.

Une politique qui devrait selon ses partisans « ruisseler » sur l’ensemble de la population et qui, au final, plombe les Finances Publiques avec 62 milliards d’euros en moins dans les caisses de l’État selon la Cour des Comptes. L’impact de cette politique a été étudié et pas seulement par des affreuses et affreux syndicalistes comme nous. Selon le Comité d’évaluation des réformes de la fiscalité et de France Stratégie, la politique de l’offre n’a eu que très peu d’impact, voire aucun, sur les investissements, les emplois et encore moins sur les salaires. Très clairement, les salarié·es n’ont rien gagné, mais les actionnaires oui : les dividendes qui leur sont versés depuis 2017 ont explosé.

Il n’est pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir et, en lieu et place de trouver des recettes, le seul leitmotiv pour redresser les Finances Publiques est la baisse des dépenses publiques, autrement dit : s’attaquer toujours et encore aux services publics, aux emplois de fonctionnaires, à la Sécurité sociale et aux retraité·es.

C’est encore ce leitmotiv qui est mis en avant pour rejeter l’abandon de la réforme des retraites à 64 ans. Nous nous étonnons qu’à chaque fois qu’est discutée une avancée pour la majorité des salariés, son coût est mis en avant pour la rejeter. En revanche, personne ne s’insurge sur le coût pour les recettes de l’État des politiques fiscales mises en place depuis des décennies et en particulier depuis 2017 et qui n’ont favorisé qu’une minorité de la population.

Dans ce contexte incertain et instable, la DGFiP est loin d’être épargnée puisqu’elle sera une nouvelle fois, si rien ne change, attaquée par de nouvelles suppressions d’emplois, mettant ainsi encore plus à mal l’exercice de nos missions et nos conditions de travail.

Lecornu renommé : une provocation de plus !

Après une semaine de cirque politico-médiatique Emmanuel Macron vient de renommer Sébastien Lecornu comme Premier ministre. Par cette provocation, il franchit un nouveau cap dans son obstination à poursuivre envers et contre tout sa politique au service des plus riches.

Minoritaire à l’Assemblée nationale comme dans le pays, Emmanuel Macron accentue la fracture entre la population et des élites politiques de plus en plus déconnectées. Il assume à nouveau le risque toujours plus grand de jeter le pays dans les bras de l’extrême droite.

L’absence de réponses aux revendications des millions de grévistes et manifestant·es en 2023 comme en cette rentrée 2025 a conduit le Macronisme dans l’impasse. Il n’y a aujourd’hui qu’une seule voie possible : répondre aux revendications.

La Fonction Publique n’est pas une variable d’ajustement budgétaire !

Le nouveau gouvernement a été annoncé ce 12 octobre.

Le député David Amiel est nommé Ministre délégué chargé de la Fonction Publique et de la réforme de l’Etat, sous l’autorité de notre ministre de l’Action et des Comptes Publics, Amélie de Montchalin, qui fut elle-même en charge de la Fonction Publique de 2020 à 2022.

Si et fort heureusement, la Fonction Publique a été détachée de l’Intelligence artificielle (comme cela apparaissait dans le gouvernement éphémère de la semaine dernière), il n’y a désormais plus de ministère de plein exercice pour la Fonction Publique dans ce nouveau gouvernement. Cette “rétrogradation” est révélatrice de la volonté gouvernementale de relégation de la Fonction Publique et de ses 5 millions d’agent·es. Le passage sous la coupe de la Ministre des Comptes Publics révèle également une vision purement comptable de la Fonction Publique.

Une nouvelle fois, Solidaires Fonction Publiques dénonce ce choix révélateur d’une volonté claire d’utiliser la Fonction Publique comme variable d’ajustement budgétaire.

Mettre la Fonction Publique sous l’autorité de Bercy, c’est clairement indiquer que la Fonction Publique servira à payer la dette du pays, et que le gouvernement n’a pas l’intention de répondre aux attentes des 5 millions d’agent·es qui voient leurs conditions de travail et leur rémunération dégradées.

Pour Solidaires Fonction Publiques, si la logique comptable du gouvernement ayant entraîné la perte d’un ministère de plein exercice n’étonne pas compte tenu de la ligne du gouvernement Lecornu II, elle en est pour autant inadmissible.

La Fonction Publique et les services publics ne sont pas un coût mais bien une richesse pour la population. Les services publics sont un bien commun seul à même de garantir l’égalité de traitement de la population sans discrimination.

Ils ne feront pas d’économies sur nos vies. Pas d’économies sur les services publics ! »

 

1. Création du PCRP de Lorient :

Pour la Direction, ce point n’avait pas à être soumis pour avis auprès des Organisations Syndicales car la création d’un service n’a pas les mêmes enjeux, conséquences, ou impact que, par exemple, la déstructuration des PCE à venir.

Pour Solidaires Finances Publiques, les conditions de travail des agent·es en poste sur l’antenne du PCRP à Lorient vont cependant fortement évoluer, l’antenne devenant un PCRP de pleine compétence. Les besoins en formation vont être importants pour tous les agent·es, sur du temps long.

A termes, la cible visée par la Direction est une répartition de 2 fois 15 agent·es sur les deux PCRP. Actuellement, le service de Vannes compte 19 agent·es, 10 pour celui de Lorient.

Au fur et à mesure des départs des collègues de Vannes (retraite, mutation…), les postes seront transférés entre les deux entités. L’évolution des périmètres géographiques dépendront du rythme de transfert d’emploi.

La Direction garantit de ne pas imposer à qui que ce soit un quelconque changement de résidence entre Vannes et Lorient.

Concernant les implantations physiques, la Direction indique réfléchir globalement entre la création du PCRP et la déstructuration des PCE pour savoir comment les collègues seront installés sur Vannes et Lorient.

Si la création d’un nouveau service est en soit plutôt une bonne nouvelle, Solidaires Finances Publiques restera attentif aux impacts sur les conditions de travail des collègues de ce nouveau service, et aux impacts sur les autres services en terme d’immobilier.

 

2. Présentation des actions locales suite à l’Observatoire Interne 2025-2026 :

Solidaires Finances Publiques est intervenu sur les différentes actions proposées par la Direction. Un bon nombre des actions 2024-2025 sont reconduites, mais, à minima, leur formulation interroge.

Ainsi, la première action de l’item « je me sens reconnu et valorisé dans mon travail » propose aux agent·es d’avoir des informations sur la mobilité interne ou externe. Ce n’est pas vraiment l’idée que se font les élu·es de Solidaires Finances Publiques de la reconnaissance au travail !

Concernant la convivialité et la mise à disposition d’une enveloppe pour les moments de cohésion, Solidaires Finances Publiques a rappelé que la convivialité et la cohésion ne peuvent pas se résumer à une action « one-shot », et que cette action vient en contradiction avec la suivante qui consiste à mettre en avant des agent·es qui réaliseraient des missions ou travaux exceptionnels. On en peut pas prôner cohésion et individualisme.

Solidaires Finances Publiques a rappelé que ces sélections sont des sources de tensions entre collègues, comme l’évaluation professionnelle ou les sélections de liste d’aptitude.

La Direction s’est voulu rassurante, indiquant que les formulations des actions étaient peut-être mal choisies, que la convivialité est l’affaire de toutes et tous… Solidaires Finances Publiques a rappelé que la cohésion d’une équipe se faisait également par le management, et que dans certains services, les tensions, le pilotage par la statistique, les surcharges de travail, les injonctions à ne pas prendre de pause sans être remplacé au téléphone, etc. n’incitent pas les agent·es à partager des moments conviviaux avec leur hiérarchie.

 

3. Présentation du bilan sur l’attractivité :

La Direction a présenté les actions menées pour faire connaître la DGFIP auprès des jeunes, des étudiant·es, et des chercheurs d’emplois. Un gros travail d’information sur nos missions est fait, sur les possibilités d’évolutions, etc.
Solidaires Finances Publiques a indiqué qu’il convenait également d’être attentif sur l’état de dégradation de nos services, sur les problématiques d’accueil des personnels dans les écoles, avec les enfants, les crèches, et les rémunérations.

Pour Solidaires Finances Publiques, travailler sur l’attractivité c’est également faire en sorte que les agent·es déjà en poste aient envie d’y rester. D’après l’Observatoire Interne, un grand nombre d’agent·es ne sont pas certain de finir leur carrière professionnelle aux Finances Publiques, et que cette donnée est à ne pas perdre de vue.

 

4. Bilan télétravail :

La Direction a présenté un bilan intégralement quantitatif. Pas un mot sur la qualité du télétravail.

Solidaires Finances Publiques a rappelé qu’il faut se saisir du sujet du télétravail lui-même. Un gros travail a été réalisé avec l’ANACT, et un guide ministériel a été édité avec des préconisations, mais il n’est malheureusement pas utilisé dans le Morbihan.

Ce guide permettrait de travailler sur les collectifs de travail et propose des réflexions et des préconisations sur les nouvelles modalités de travail, donne des pistes pour associer les agent·es, comment les agen·es peuvent s’emparer du sujet et en discuter au sein des collectifs de travail.

La Direction s’est montrée intéressée par nos propos, et dit vouloir étudier les rapports de l’ANACT.