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Suite à l'appel de plusieurs organisations syndicales, dont Solidaires, 500 personnes se sont réunis devant la préfecture (https://www.lejdc.fr/nevers-58000/actualites/l-argent-existe-partagez-le-la-colere-des-grevistes-monte-dans-la-nievre_14202927/). Ce chiffre ne tiens pas compte de tous les grèvistes qui le même jour ont fait grèvre dans leurs entreprises.

Nous vous relions la prise de parole qui a été lu lors de cette manifestation par Solidaires 58 :

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La journée de grève interprofessionnelle du jeudi 29 septembre a lancé la rentrée sociale. Elle a montré que des centaines de milliers de personnes sont prêtes à se mobiliser contre les attaques du gouvernement. La grève a même été importante dans certains secteurs, notamment dans l’éducation où l’on subit de façon accélérée la dégradation des services publics et la perte du pouvoir d’achat.

Toutes et tous, nous vivons une crise du capitalisme avec une inflation, d’environ 7 %, qui fait que beaucoup de personnes ne se chauffent plus ou ne peuvent pas boucler leur budget. Mais comme si cela ne suffisait pas, Macron veut nous attaquer sur de nouveaux fronts : d’abord sur le terrain de l’assurance chômage, puis avec son nouveau projet de réforme des retraites !

Pendant ce temps, les capitalistes, à l’origine de cette crise, se gavent de dividendes, financer, par la hausse des courts du marché et les cadeaux fiscaux de l’Etat ! (http://www.ires.fr/index.php/etudes-recherches-ouvrages/etudes-des-organisations-syndicales/item/6572-un-capitalisme-sous-perfusion-mesure-theories-et-effets-macroeconomiques-des-aides-publiques-aux-entreprises-francaises)

En effet, les chercheurs de l’IRES (institut des recherches économique et sociale) estiment à 8,4 % du PIB le montant total des aides publiques reçues par les entreprises. Un montant exorbitant financé par une hausse de la fiscalité des ménages et par la dette publique.

Les chercheurs de l’université de Lille ne peuvent fournir qu’une estimation car les plus de 2 000 mécanismes de soutien dont bénéficient les entreprises françaises sont distribuées dans la plus grande opacité. Ces montants exorbitant des aides reçues par les entreprises, sont estimés à environ 205 milliards d’euros, l’équivalent de près de 8,5 % du PIB, ou encore de 41 % du budget de l’Etat ! Très loin devant les dépenses liées aux aides sociales, qui elles s'élèvent à 33 milliards d'euros nets.

De tout évidence, les assistés ne sont pas inscrit ou radié de Pole Emploi mais au CAC 40 !

Dans tous les secteurs, les réponses aux attentes salariales sont largement insuffisantes. Que ce soient les négociations annuelles collectives (NAO) qui aboutissent à des augmentations inférieures à l’inflation, ou que ce soit la revalorisation minime du point d’indice dans la fonction publique, des pensions, des bourses et des minima sociaux qui ne compensent pas les années de gel. Il faut partout signifier le ras-le-bol général.

La grève des salarié-es des raffineries s’étend, tant dans ce secteur par le nombre de grévistes et de sites en lutte, qu’au-delà dans la pétrochimie. Ailleurs, des grèves sur les salaires continuent, ou se construisent tous les jours, dans l’énergie, dans l’agro-alimentaire, dans l’automobile, à Pôle emploi, dans la culture...

Alors que le gouvernement prépare un passage en force sur les retraites comme sur l’assurance chômage, la nécessité de l’augmentation des salaires reste centrale pour un nombre grandissant de travailleuses et de travailleurs.

Le choix du gouvernement de réquisitionner les salarié-es des raffineries met le feu aux poudres. Cet acte contrevient directement au droit de grève : par ces réquisitions, ce gouvernement se place non pas du côté de la population comme il l’affirme, mais bien du côté des grands patrons et des actionnaires. Total a fait 16 milliards de bénéfice net l’an dernier, et s’apprête à verser 2,6 milliards à ses actionnaires, augmentant au passage son PDG de 50 % !

Réquisitionner a bien pour objectif de casser la grève, et de dissuader toutes celles et ceux qui luttent pour leurs salaires, leurs conditions de travail… Ce qu’il faut c’est réquisitionner les superprofits et les dividendes en les taxant et récupérer les 100 milliards annuels de fraude et d’évasion fiscale.

Par ailleurs, les travailleurs-euses en lutte mettent aussi au centre des débats une question essentielle en cette période d’effondrement climatique : la place de l’énergie fossile dans le fonctionnement des sociétés capitalistes, tandis que le gouvernement reste sur une politique environnementale indigente !

Face à cela, soyons uni-es et solidaires. Imposer un autre partage des richesses, n’est pas une incantation, mais bien lutter pour en finir avec l’appauvrissement, la précarisation, la destruction de notre environnement et la mise en danger de nos vies.

Nous en avons assez de récupérer les miettes, que les plus riches dédaignent nous jeter ! Nous sommes ici, pour obtenir notre due ! Ces richesses, qui sont versées aux actionnaires et à nos dirigeants, c’est le fruit de nos labeurs !

Solidaires exige des augmentations immédiates, et pas un simple rattrapage qui plus est inférieur à l’inflation avec :

C’est le moment d’y aller toutes et tous ensemble et d’imposer des augmentations généralisées !

De récolter le blé de nos labeurs ! Nous voulons vivre, pas survivre !