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Une étude qualitative menée par l'IFOP a été faite auprès de 44 agents de la DGFIP, issus de toutes les catégories (du cadre C au cadre A+), de tout âge (et ancienneté), de tout métier et de toutes les directions (nationales, régionales, départementales et spécialisées).

Les réunions de groupe réalisées auprès des agents mettent d’abord en évidence l’existence d’un sentiment commun, d’un véritable « diagnostic partagé » concernant les forces et les faiblesses de la DGFiP en tant qu’employeur.

- Un sentiment d’usure généralisé très souvent associé à une réduction des effectifs
Tous se rejoignent sur l’impression que la DGFiP a payé le prix fort des réductions d’effectifs. Une logique perçue de « dégraissage » qui produit des effets problématiques sur l’organisation du travail :

Dans l’ensemble, une organisation du travail jugée « précaire » et « fragile » qui suscite de l’inquiétude et une impression que la DGFiP se trouve dans un cercle vicieux, avec une absence de perspectives concrète d’amélioration, de signaux positifs, de communication « prenant acte » du malaise des agents.

- Le ressenti d’une perte de repères au sein d’une organisation sans « culture commune »
Le malaise des agents semble aussi s’expliquer par des éléments plus immatériels relatifs à l’absence de
« culture commune ». Trois principaux facteurs semblent jouer à ce niveau :

- De fortes préoccupations à l’égard du maintien de la « qualité de service »
Auprès de l’ensemble des agents rencontrés, le critère le plus décisif de « l’engagement professionnel » au sein de la DGFiP reste la capacité à apporter aux usagers un service public de la meilleure qualité possible et la « fierté » associée à cette mission.
Cet objectif de qualité comprend plusieurs éléments : la rapidité et la réactivité, la précision ainsi que la dimension « conseil », l’accessibilité des services (en termes d’horaires, de lieux, etc.) et une recherche
d’universalité (être accessible à tous les publics, y compris les plus éloignés du numérique).

Or actuellement, les agents ne se sentent plus en mesure de répondre à cette exigence de manière aussi qualitative qu’ils souhaiteraient le faire.
Plusieurs évolutions perçues ou anticipées sont au coeur des préoccupations :

Par ailleurs, d’autres évolutions ont un statut relativement ambiguë dans l’esprit des agents (dans la mesure où il semble difficile de savoir si elles sont réellement bénéfiques pour le fonctionnement général de l’institution) :

Parallèlement à ces dynamiques internes, les agents évoquent aussi un contact de plus en plus difficile avec le public, avec la perception d’une explosion des tensions et des violences qu’ils expliquent par :

Apparaît très nettement l’impression d’un « hiatus culturel » entre une vision stratégique rejetée sur le fond (car « inspirée du privée ») et la forme (dans la mesure où elle « imposée par le haut ») et une certaine « culture du service public » associé au fait de « privilégier la qualité sur la quantité ». Pour certain, les effets (réels et anticipés) des évolutions de la DGFiP sont rapprochées du cas de France Télécom.

Ce rapport d’opposition génère un fort niveau de défiance des agents (à fortiori chez les acatégories B et C) à l’égard de projets de rationalisation.
Les agents des catégories A+ et A dénoncent des changements trop nombreux pour être correctement mis en place, ce qui génère des effets contreproductifs sur l’organisation des services.

- Une confiance dans la DGFiP comme employeur qui montre certains signes d’érosion

Domine l’impression que la DGFiP s’inspire du secteur privé de façon maladroite

- Le sentiment d’une reconnaissance en berne crée une frustration supplémentaire
La perception d’un manque de reconnaissance – à tous niveaux : financier, organisationnel, managérial, etc. – joue un rôle central sur le niveau de frustration des agents.

Solidaires Finances Publiques une fois encore exige de la DG qu'elle ne fasse plus la sourde oreille et agisse véritablement pour améliorer les conditions de travail de tous ses agents.
Il est plus que temps que la DG répare les dégâts des politiques menées depuis des années !