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LIMINAIRE FORMATION SPECIALISEE DE HAUTE SAVOIE DU 18 NOVEMBRE 2025

 

 

 

Solidaires Finances Publique souhaite la bienvenue à la nouvelle présidente de la formation spécialisée du CSAL de Haute Savoie ;

 

Madame la présidente, vous avez été destinataire de la liminaire de la précédente FS du 09/10/2025 et avez pu constater l’état du dialogue social dans le département.

Sur l’ensemble des réunions de la FS de ces deux dernières années, la précédente directrice n’avait siégé que 3,5 fois sur 10 réunions, démontrant par là le peu d’intérêt porté aux conditions de travail des agents.

Or, le dialogue social joue un rôle clé dans la prévention des risques. Il permet de faire remonter les difficultés, il offre un espace d’écoute qui permet d’anticiper les sources de mécontentement, de crispations et d’améliorer les conditions de travail et de vie au travail. Il ne doit pas être négligé.

 

Nous vous avons également fait part des graves dégradations des conditions de vie au travail dans le département et de notre profonde inquiétude quant à la santé de nombre de nos collègues.

 

Nous n’avons cessé de le marteler ces trois dernières années sans être entendus. Et pourtant nous n’étions pas les seuls à alerter. Le médecin du travail avant son départ et le service social encore récemment.

Le rapport d’activité du service social du 74 présenté à la FS du 09/10/2025 indique que le nombre d’agents sollicitant le service social a doublé en 6 ans avec une augmentation de 5 points entre 2023 et 2024 du suivi d’agents de la catégorie A et A+.

Alors qu’au niveau national, les motifs les plus souvent évoqués sont la vie familiale, le budget et la santé, le motif le plus souvent source de sollicitation du service social dans le 74 est la vie professionnelle avec la dégradation des collectifs de travail, les tensions interpersonnelles dans les services, l’organisation du travail, notamment suite au NRP, le sens du travail, l’épuisement lié à la charge de travail, les injonctions paradoxales.

Le service social a alerté la direction et les membres de la FS sur cette dégradation des collectifs de travail et l’importance de proposer des actions en matière de prévention des RPS et d’accompagnement des collectifs en souffrance.

 

Quand allons-nous enfin être entendus ? Faudra t il attendre un drame ? Le nombre d’actes graves à la DGFIP en 2025 est alarmant et ne cesse de croître. Le nombre de collègues qui nous font état de leurs pensées noires et de leur détresse est inquiétant ; le nombre de fiches de signalement interne dans le 74 relève du record national !

Et malheureusement nous constatons trop souvent des questions choquantes posées aux agents qui s’estiment victimes lors des auditions suite à la rédaction fiche de signalement, des injonctions paradoxales à l’encontre des victimes et une lenteur anormale et désespérante dans le traitement des fiches internes. Cela n’est clairement pas le bon chemin pour rassurer les agents ni pour apaiser les souffrances.

 

Nous rappelons également que dans le cas d’un signalement où l’agent souhaiterait rester anonyme, les représentants du personnel en FS locale doivent pouvoir accéder à une version anonymisée, intégrale et non synthétisée intégrée dans l’applicatif Signalfip par l’assistant de prévention. Il n’est pas normal qu’il faille jusqu’à 9 mois pour que cette version anonymisée soit mise à la disposition des représentants du personnel.

Nous avons encore à l’heure actuelle des fiches sans compte rendu anonymisé dont la plus ancienne aura bientôt 4 mois ! Cela perdure !

Pour Solidaires Finances Publiques, cette censure n’est pas acceptable. Comment pouvons-nous trouver des solutions pour améliorer les conditions de travail des agents si les faits qui les détériorent ne nous sont pas remontés ? Comment savoir si les actions listées dans le document préparatoire à cette instance sont opportunes et suffisantes ?

 

 

Le 25 novembre est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, pour dire non aux violences sexistes et sexuelles qui surviennent partout et tout le temps : dans les espaces publics, dans nos familles, dans les transports, dans les établissements de soins ... et aussi sur nos lieux de travail.

Selon la lettre 2024 de l’observatoire national des violences faites aux femmes, en France hexagonale, 41,1 % de l’ensemble des femmes ayant déjà exercé un emploi ont déclaré avoir été victimes de comportements sexistes ou sexuels au travail au moins une fois au cours de leur vie professionnelle.

Parmi elles, 84 % ont été victimes de regards déplacés ou insistants qui les ont mises mal à l’aise, 65 % ont subi des plaisanteries à caractère sexuel ou des remarques offensantes sur leur corps ou leur vie privée et 18 % ont été victimes d’images ou photos sexuelles explicites qui les ont offensées, humiliées ou intimidées et/ou de courriels ou SMS sexuellement explicites ou déplacés.

 

Parmi les victimes de violence au travail , 30 % d’entre elles n’en ont jamais parlé à leur employeur et parmi celles qui en ont parlé, 40 % estiment que le règlement de leur affaire leur a été défavorable (source anact/aract).

Solidaires Finances Publiques revendique que tous les signalements de VSST soient traités dans des délais raisonnables, qu’une suite leur soit donnée et que les agents qui ont osé parler soient protégés au lieu d’être sanctionnés .

L'administration prône la tolérance zéro, Solidaires Finances Publiques est là pour le lui rappeler à chaque fois que cela est nécessaire.

 

Nous sommes actuellement loin d’un environnement professionnel serein et qui assure la sécurité de tous.

 

Nous comptons donc sur vous, Mme la présidente pour que les conditions de travail et de vie au travail soient enfin une priorité de la DDFIP de Haute Savoie.