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Monsieur le président,

La journée de grèves et de manifestations du 22 mai a une nouvelle fois réuni un nombre important de fonctionnaires. À la DGFiP comme à la DRFIP 75 un agent sur quatre a répondu à l’appel de l’intersyndicale. Ce chiffre démontre, une nouvelle fois, la persistance d’un fort mécontentement parmi les personnels. Surtout, cette journée vient après plusieurs semaines d’actions de toutes formes menées dans de nombreux départements dont Paris, avec des distributions de tracts au public, des journées de grèves, des blocages et des occupations de sites. Nous sommes dans une dynamique de mobilisation qui se poursuivra pour continuer à faire pression et à faire s’enraciner et grandir le rapport de forces.

 

Surtout que le gouvernement et notre Direction Générale continuent d’avancer dans le dynamitage des services publics, de la fonction publique et en particulier de notre administration. Les premières fuites concernant le rapport du comité CAP 22 sans cesse reporté et qui devrait être rendu public par le gouvernement le 6 juin prochain, annoncent le pire pour l’avenir de la fonction publique et des services publics. La généralisation des contractuels en CDD prévue semble-t-il dans le rapport CAP 22 (CDD de 5 ans dans l’éducation nationale, CDD de 10 ans dans la Police ou encore des CDD de 2 ans renouvelables dans les collectivités territoriales) et d’ores et déjà présenté aux organisations syndicales signe la mise à mort du statut de fonctionnaire et plus globalement de la Fonction Publique, contrairement à ce que peuvent dire messieurs Dussopt et Darmanin. Côté RH aussi l’avenir va être bien sombre puisque lors des dernières réunions avec le secrétaire d’État à la Fonction Publique qui se sont tenues le 24 mai dernier, les choses sont claires : c’est la fin des CHS-CT et la fin des CAP de mutation. Ainsi les conditions de travail des agent.e.s sont considérées comme secondaires et les élu.e.s du personnel ne pourront plus vérifier la bonne application des règles (s’il reste des règles). Quant aux agent.e.s , ils ne pourront plus faire appel d’une décision les concernant. Sans oublier, la rémunération individuelle au mérite dont le chantier vient d’être également ouvert par le gouvernement. Face à la perte du pouvoir d’achat que nous subissons depuis des années, le gouvernement nous ressort donc ce vieux serpent de mer qui précarisera encore un peu plus les fonctionnaires et mettra surtout fin à l’égalité de traitement qui s’applique à tous les fonctionnaires. Il y aura donc désormais au sein de la Fonction Publique et de la DGFIP, les méritant.e.s et les autres comme, au hasard, les femmes enceintes, les syndicalistes ou les malades… La rémunération individuelle au mérite, c’est tout simplement le développement des discriminations, de la compétition entre les personnels dans la fonction publique. C’est la volonté de soumettre les salarié.e.s au dogme de la rentabilité, de transposer des pratiques du secteur marchand dans le secteur public. Ce gouvernement et notre Direction Générale ne veulent en rien « moderniser » la fonction publique. Leur but premier est de nous imposer l’arbitraire, nous précariser et nous mettre au pas...

pdfLiminaire CTL du 01 juin 2018