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Monsieur le Président,

Le contexte économique et social du pays est la résultante de la politique conduite par le gouvernement : une économie qui profite aux riches, un délabrement social pour les classes moyennes et les citoyens les plus fragiles.

Comment pourrait-il en être autrement à la vue des dernières mesures concernant entre autres l’indemnisation du chômage, le projet portant sur la réforme des retraites et l’abandon des services publics sur une grande partie du territoire ?

 

Macron, lors de sa campagne électorale, a revendiqué sa théorie du "en même temps" en insistant sur la nécessité de marcher sur les deux jambes. Qu’en-est-il de cette marche lorsque une jambe a été sectionnée  et que l’autre n’a cessé de croître ?

C’est exactement ce que vit une grande majorité de nos concitoyens avec cette politique injuste mais tellement facile, sous couvert de vertu budgétaire : prenons le peu qu’il y a à prendre au plus grand nombre et favorisons une petite caste : les "premiers de cordée".

Sans caricaturer outre mesure les propos du pouvoir politique, il faut entendre : les chômeurs sont des fainéants, ils n’ont qu’à traverser la rue pour trouver du travail, les retraités coûtent trop cher diminuons leur pensions, les habitants des zones péri-urbaines ou rurales qui se plaignent de la désertification et de l’absence de services publics peuvent déménager, les fonctionnaires sont des nantis protégés, quelle horreur ! Par un statut, il faut donc les précariser. Quelle belle société !
Un pays qui compte près de 67 millions d’habitants ne se gère pas comme une start-up et si l’on croit cela, il est temps de changer de fonction.

Pour revenir sur l'abandon des services publics, la DGFiP a toujours été à la pointe.

Si depuis 2002, de multiples réformes et fermetures de services ont affaibli notre administration, l'objectif que se donne le gouvernement pour 2022 est d'un autre niveau, c'est sa destruction pure et simple.
Le nouveau réseau de proximité : de proximité de qui, de quoi ? Il n'a de proximité que le nom !

Il n'apporte rien au service du public et ne pourra ni répondre à ses attentes ni à celles de l’ensemble des français.

Baptisé « géographie revisitée », ce projet a été conçu pour permettre la suppression de plusieurs milliers d’emplois et s’inscrit dans la vision d’un service public dématérialisé au-delà du raisonnable, ne permettant pas à la totalité des français d’y avoir accès et se traduit concrètement de la manière suivante :

Les trésoreries de proximité sous leur forme actuelle n’existeront plus. Leurs missions seront scindées entre des services de gestion comptable (SGC), environ trois fois moins nombreux que les trésoreries actuelles et des conseillers aux décideurs locaux (CDL). Cette fonction existe déjà !

De nombreux services des impôts des particuliers (SIP), de services des impôts des entreprises (SIE), de services de la publicité foncière, SPF) et d’autres services plus spécialisés (les services locaux de contrôle fiscal par exemple) verront leur nombre se réduire par voie de suppressions et de regroupements.

Pour convaincre les élus locaux du bien fondé de sa démarche, le gouvernement axe la promotion de son projet sur les « points de contacts » qu’il entend mettre en place au travers des « maisons France service » (MFS) et de formes d’accueils itinérants. Cette communication est trompeuse : elle mélange l’évolution du réseau propre de la DGFiP et celle de structures légères, généralistes et à la pérennité très incertaine. Pour autant, les élus ont conscience d'une publicité mensongère, les associations des maires de France ont interpellé le gouvernement et fait part de leur opposition au projet Darmanin.

Loin d'être des services de la DGFiP au professionnalisme et à l'expertise reconnus, ces « points de contact » seront juste constitués de deux personnes au statut non précisé (contractuels, fonctionnaires territoriaux…) censées assurer un accueil de premier niveau pour un nombre d’administrations et d’opérateurs nombreux et très divers (CAF, CNAV, CNAM, Pôle emploi, la Poste, certains accès de services des ministères du Travail, de l’Intérieur ou de la Justice, etc.).

Pour la DGFiP, les MFS se cantonneront au dépôt de déclarations et de réclamations, à la prise de RDV et à l’accès à un poste informatique. Les personnes présentes à demeure ne seront pas des agents de la DGFiP.

Cette « géographie revisitée » se traduira par un repli territorial inédit et brutal de la DGFiP.
Ce projet comporte plusieurs dangers. De fait, cette réorganisation se traduira par une désertification accrue des services de l’État en zone rurale et par un accompagnement quotidien des élus locaux incertain. Il va accroître le sentiment d’abandon et décevoir la population qui réalisera, par exemple, que les MFS ne peuvent remplacer un service public technicien.

Ce projet s’accompagne d’autres évolutions tout aussi néfastes. Il en va ainsi de l’interdiction, pour le service public, d’encaisser du numéraire alors qu’on offre cette possibilité aux débitants de tabac.
Si l’accent a été mis dernièrement sur la fraude sociale, l’évolution du contrôle fiscal est à front renversé et la fraude atteint des niveaux records ! Si la communication gouvernementale se veut volontariste, en réalité, le caractère dissuasif du contrôle est sévèrement remis en cause par le choix d’une politique d’élargissement des procédures de régularisation et d’un simple accompagnement des entreprises à l’issue des contrôles.

Les agents ne sont pas dupes des attaques portées contre le service public et contre eux, le niveau de mobilisation ne faiblit pas. Depuis le printemps dernier, de très nombreuses actions locales ont été organisées. La journée du 16 septembre a été une réussite, en particulier dans les directions territoriales. Depuis, la mobilisation se poursuit sous forme de grèves, de « votation » et d’autres types d’actions et Solidaires Finances Publiques appelle les personnels à amplifier le mouvement jusqu'au retrait du plan Darmanin.

 Concernant cette CAP,

Solidaires Finances Publiques rappelle son opposition à la Loi de transformation de la fonction publique et plus particulièrement, en lien avec le sujet de l'instance d'aujourd'hui, à la suppression des CAP en matière de promotion.

Solidaires Finances Publiques réaffirme son attachement à la promotion sociale interne qui doit pouvoir s’exprimer à tous les moments de la vie professionnelle dans le respect des règles statutaires. Pour nous, les plans de qualifications doivent être ambitieux compte tenu du niveau de technicité et d’expertise des agents C, B et A et doivent être mis en œuvre prioritairement via les concours et les examens professionnels.

Année après année, les possibilités de promotion s'étiolent. La part des concours internes diminue . Les agents sont désabusés, le rapport de confiance a fait place à de la défiance vis à vis de notre administration. Et ce n'est pas la diminution constante du plan de qualification qui va les faire changer d'avis puisque cette baisse caractérise la non-reconnaissance de leur engagement.

La liste d’aptitude est également un des vecteurs de cette promotion interne, elle constitue une voie alternative d’accès à la catégorie supérieure pour les agents n’ayant pas pu bénéficier de la promotion interne par concours ou examen professionnel.

Pour Solidaires Finances Publiques, la liste d’aptitude doit reposer sur des critères objectifs et transparents pour tous.

Pour Solidaires Finances Publiques, l’égalité de traitement des candidatures est essentielle et ce, quelle que soit la nature du poste occupé. Cette appréciation ne doit pas prendre en compte le fait que l’agent occupe un poste d’encadrement ou pas. Le positionnement de celui-ci sur un tel poste ne relève pas, le plus souvent, de son fait mais bien plus du hasard de l’affectation.

Il ne doit pas y avoir de discrimination selon la nature des emplois qu’occupent les agents et ce quelques soient les métiers exercés.

Concernant l’engagement des agents à faire preuve de mobilité fonctionnelle ou géographique, une fois de plus, Solidaires Finances Publiques estime que ce critère ne doit pas être un critère de pénalisation.
Les élus de Solidaires Finances Publiques attendent de votre part le respect des règles de l’instruction, à savoir l’abondement de la liste des excellents que vous nous avez communiquée en consultation.
Nous refusons de participer au classement des agents entre eux.

Solidaires Finances Publiques exige que la formation reçue par nos collègues promus soit renforcée afin de leur permettre la meilleure intégration possible dans leur nouveau corps.

Solidaires Finances Publiques votera contre le projet présenté par l’administration et cela non pas, bien entendu, contre les agents figurants sur cette liste mais par rapport à tous les points dénoncés dans cette déclaration liminaire.