Mardi 9 novembre s'est tenu un Groupe de travail informatique portant sur les aspect RH de la réorganisation des services informatiques de Bercy
Tout d’abord nous ne pouvons pas commencer ce GT RH sans revenir sur certains points que nous avions abordés lors du GT du 4 mars dernier et lors du GT informatique du 10 septembre 2020 sur la création de la DPN (Direction des Projets Numériques).
Lors de ces deux instances, vous aviez exprimé à plusieurs reprises que le but de cette nouvelle structure était de rapprocher les MOE-MOA et de faciliter la mise en place de la méthode Agile dans le développement de nos applications informatiques. Vous nous aviez également dit qu’il s’agissait, pour vous, de faire de « la bonne informatique » à la DGFiP. En ajoutant qu’il s’agissait d’une arme faite pour mieux travailler.
Nous sommes tout prêt à vous croire, nonobstant une interrogation : le fait que cette réforme intervient de manière très rapide après la publication du rapport de la Cour des comptes de mai 2019, qui conditionnait justement une augmentation des crédits alloués à l'informatique à la mise en place d’une évolution dans l’organisation des méthodes de travail et qui demandait également un changement de méthode dans la conduite des projets informatiques.
Et notre questionnement est par ailleurs renforcé par 2 éléments de contexte :
- d'une part, une mise en œuvre « à marche forcée » qui avait d'ailleurs donné lieu à un vote contre unanime de l'ensemble des représentants du personnel lors de la présentation du projet au CTSCR du 30/03/2021
- d'autre part, le fait que ce GT d'examen des impacts RH de cette réorganisation intervienne après la mise en œuvre qui est effective depuis le 01/09/2021
Cela dit, nous souhaitons fortement que cette réforme ait bien pour but de renforcer davantage la technicité déjà reconnue de nos services informatiques, de conforter leur plus-value et, bien sûr, leur pérennité. Par ailleurs, cette réorganisation devra également garantir le maintien en interne de la maitrise de l'ensemble du SI de la DGFiP.
Pour Solidaires Finances Publiques, il ne s’agit à ce stade ni d’avoir une opposition rigide à cette restructuration ni de vous en donner quitus par avance. Nous attendons de voir les conséquences de cette réforme à la fois sur le développement de nos applications, mais également sur les conditions de travail des agents et agentes dans l'ensemble des services concernés.
Une petite précision sur le développement de la méthode Agile : nous avons lors de ces 2 Groupes de Travail écouté vos arguments et vous connaissez également notre position. Si nous ne nions pas ce que peut apporter la méthode Agile dans certains cas, il n’en demeure pas moins qu’elle ne doit pas être l'Alpha et l’Oméga du développement. Pour nous, son utilisation doit rester mesurée et adaptée clairement à l’objectif à atteindre.
Une véritable analyse devra toujours être faite en amont portant à la fois sur la méthode Agile et aussi sur la méthode plus classique du « cycle en V ». Et aucun choix ne devra être fait de manière arbitraire ou dogmatique en ce domaine.
Nous porterons également une attention toute particulière sur les retours que nous ferons les collègues dans les mois à venir et plus particulièrement sur les questions liées aux risques de déperdition des expertises et de dégradation technique ainsi qu'à la perte des repères au niveau des tâches et du collectif de travail.
Nous demandons que puisse être déjà acté le principe d’un bilan d’étape. Celui-ci permettrait de faire un premier point sur le ressenti des personnels et sur leurs conditions de travail à la suite de la mise en place de la et des nouvelles structures ainsi que des nouvelles modalités d’exercice des missions.
Nous voulons également profiter de notre propos introductif pour mettre en avant les conséquences de la création de la DPN sur les Établissements de Services Informatiques (ESI). Lors du dernier GT, vos réponses étaient assez floues sur ce sujet. Vous nous aviez confirmé que des tâches de MOE allaient être redéployées dans les DiSI. Nous attendons que vous nous indiquiez quels vont être les projets aujourd’hui gérés par les services centraux qui vont être traités demain par les Directions informatiques, et si vous avez toujours l’intention de basculer dans les ESI une partie du développement qui est aujourd’hui réalisé en services centraux.
Pour Solidaires finances publiques, si un tel transfert de charge devait avoir lieu, quelle que soit son ampleur, il devrait se faire par un abondement et par des créations d’emplois nets. Il serait inacceptable que ces nouvelles tâches soient absorbées par un redéploiement ou une redistribution de postes en interne et par des suppressions d’emplois au niveau, notamment, des structures d’assistance.
Sur les documents de ce GT, nous prenons acte qu’ils répondent à une partie des questions que Solidaires finances publiques avait évoquées lors du GT du 4 mars. Mais il demeure pour nous encore plusieurs interrogations, certaines fortes, qui nécessitent désormais des réponses précises. Nous vous les soumettrons lors de l’étude des fiches.