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Déclaration liminaire de la section Solidaires Finances Publiques de la DIRCOFI Nouvelle Aquitaine

Formation Spécialisée en Santé, Sécurité et Conditions de Travail (FS-SSCT) du 17 juin 2025

Monsieur le président

Nous voilà réunis en CSAL-FS ce jour, pour aborder divers sujets qui nous tiennent particulièrement à cœur, notamment le bien-être au travail, et l’importance que revêt la santé et la sécurité de chaque agent, dans le cadre professionnel.

Or, hélas, et nous le déplorons au plus profond de nous, le manque de respect, les intimidations, les manœuvres dilatoires, les mensonges, le refus de prendre en compte les aspirations légitimes des agents, gouverne trop souvent notre administration, à tous ses niveaux.

Tout cela est à mettre en relation avec un contexte général, dans lequel nous avons souvent, hélas beaucoup trop souvent, l’impression que nos dirigeants ne cessent de se demander chaque jour, comment ils vont pouvoir davantage pourrir la vie des agents pour les écœurer toujours plus. Malheureusement, ce constat se vit à tous les niveaux de notre ministère, et bien au-delà, de l’Etat.

Ça commence avec les différents ministres, du premier au dernier, qui expliquent que tout le monde devra faire des efforts, alors que dans le même temps, ils se gavent d’argent public en repas, dîners, mobiliers, frais de représentation, quand cela ne tourne pas allègrement aux détournements de deniers publics divers, variés, et avérés.

Tribunaux et juges en sont hélas les témoins, mais trop peu de sanctions véritablement dissuasives sont prononcées, telles que celles que subiraient n’importe quel fonctionnaire qui volerait dans les caisses publiques.

Ça continue avec les propos scandaleux de prétendus responsables politiques, qui devraient davantage être qualifiés d’irresponsables, quand ils parlent d’assistanat, alors que nous savons tous dans ce ministère, que ces mêmes personnes se repaissent à l’envie d’argent public, sans ne jamais rien produire d’utile, tout en déversant des milliards sur des entreprises qui s’en servent pour grassement rémunérer des actionnaires, et les plus riches contribuables de ce pays, sans aucune contrepartie, ni effet bénéfique sur l’économie.

Ça continue encore avec un des derniers exemples en date, lorsqu’un ministre choisit délibérément, malgré l’opposition unanime des représentants du personnel dont Solidaires Finances, de confier la gestion de la protection sociale complémentaire (PSC) de ses agents à un opérateur privé inconnu du grand public, de création très récente (2016).

Notons qu’en 2016, les soutiens financiers d'ALAN étaient des sociétés capitalistes telles que Partech Ventures, CNP Assurances et Power Financial of Canada. Guillaume Sarkozy, ex-délégué général de Malakoff Médéric, siégea au Conseil d'administration d'Alan jusqu'en 2021.

En 2022, ALAN faisait partie des entreprises du Next40 pour la troisième fois, la « Start-Up Nation » comme le promeut l’actuel président, et est toujours déficitaire depuis, peu fiable, financé par des fonds de pension plus ou moins spéculatifs, qui ne doit son équilibre financier qu’à de lourds emprunts sur les marchés.

À tel point que nous sommes tous, y compris vous, Administrateur de l’État, en droit de nous demander si ce prestataire qui, comme par un heureux hasard a déjà gagné le marché de la PSC pour les services de la présidence de la république et du 1er ministre, pourra arriver au terme de son engagement, sans tomber en faillite avant, ni s’il aura les reins suffisamment solides pour occuper le rôle pour lequel il a malheureusement été choisi.

Contre cette décision, les agents sont vent debout, inquiets, dépités, démoralisés. Un nouveau pan du secteur public vient de tomber dans l’escarcelle de vautours prédateurs privés, dont l’unique moteur est de réaliser le maximum de profit en un minimum de temps, avec le minimum de risques, mais certainement pas pour la santé et la protection des agents.

Qu’on ne vienne plus se demander après, avec une fausse bonhomie condescendante, et une empathie de façade, pourquoi la DGFIP, et au-delà toute la fonction publique, ne serait plus attractive.

A tout cela s’ajoute, comme si cela ne suffisait pas, l’immense perte de pouvoir d’achat des agents, de près de 45 % depuis que la valeur du point d’indice a été décorrélée de l’inflation en 1984, mais aussi la déconsidération permanente de la fonction publique, les discours haineux anti fonctionnaires, les brimades permanentes à tous niveaux, les articles mensongers de presse et médias détenus par quelques milliardaires, sur les soi-disant prétendus avantages pléthoriques dont les fonctionnaires bénéficieraient, que nous demandons à voir d’ailleurs.

Ou dans les médias publics dirigés par le gouvernement en place, lui aussi anti-fonctionnaires, à l’image de l’heureusement éphémère ministre de la fonction publique Guillaume Kasbarian, mais dont on sait aussi qu’il sera remplacé par un clone tout autant anti fonction publique, qui racontera les mêmes mensonges, et réitérera les mêmes provocations ….

Heureusement que l’immense majorité des agents a le sens du service public chevillé au corps, sans cela, il y a longtemps que l’église aurait quitté le centre du village.

Oui, à tous les niveaux, dans toutes les structures, nous constatons l’existence d’une fracture sociale, comme un certain candidat à la présidence de la République l’avait dit en son temps, mais l’avait très vite oublié une fois élu, qui tend à se creuser toujours plus, et qui concerne entre autres, la conception des relations de travail, l’épanouissement des agents de tous grades et toutes fonctions, leur bien être, leur progression, leur juste rémunération, et dorénavant, jusqu’au remboursement de leurs soins de santé.

A la DIRCOFI Nouvelle Aquitaine, dans toutes ses instances de dialogue, depuis que vous en êtes le président, nous constatons l’existence de fractures. Des fractures profondes, tant de forme, que de fond, entre la direction et les représentants du personnel, qui ne cessent de se creuser, s’aggraver, s’envenimer. Nous le déplorons très sincèrement, car telle n’est pas notre volonté.

Heureusement, cela n’a pas toujours été le cas en d’autres temps, où, même s’il existait des désaccords, il subsistait un respect mutuel entre les parties, dont certains de vos prédécesseurs nous ont d’ailleurs remercié à leur départ.

Force est de constater qu’avec vous, les tensions ne cessent de s’aggraver, et que, même si vous tentez tant bien que mal de vous contrôler, selon vos propres termes, il est flagrant que vous bouillez intérieurement, tellement vous souffrez que l’on vous contredise, même quand nous publions vos propres mots.

Il est d’ailleurs patent de constater, comme tel a été le cas par plusieurs personnes ici présentes, que lorsque vous ne présidez pas cette instance, malgré des désaccords inévitables, l’ambiance est plus sereine, plus apaisée, plus respectueuse…. En un mot, plus constructive….

Comme nous avons déjà eu l’occasion de le dire, de le redire, de le répéter, de le marteler, d’insister, plus ou moins lourdement, personne ne vient travailler pour subir des agissements scandaleux à son encontre, susceptibles d’entraîner de graves conséquences sur la santé physique, mais aussi psychologique, avec la peur, la boule au ventre, et bien d’autres symptômes plus ou moins réjouissants.

Bien que vous et votre équipe, ayez jusqu’à présent été dans le déni le plus profond, des conséquences des mauvais traitements subis par certains agents de la part d’autres, il serait grand temps de se réveiller, de prendre conscience de ce qui se passe, et d’agir enfin, au lieu d’agresser et de menacer ceux qui dénoncent ces faits, les lanceurs d’alertes que nous sommes.

Dans cette direction, pas un service ne compte au moins un agent en souffrance, pas un ….

Oui, la gestion humaine des ressources a un vrai sens, une vraie signification, mais plus personne ne s’en soucie. Seules les sacro-saintes statistiques comptent, le chiffre, les résultats. On se croirait dans une mauvaise école de commerce, les mots anglo-saxons en moins…. Quoique….

A votre niveau aussi, le mépris permanent des personnels, par l’intermédiaire de leurs représentants, se traduit dans chaque instance, comme tel a notamment été le cas lors du dernier CSAL, et malheureusement au-delà depuis.

En effet, vous avez informé les élus d’une réflexion immobilière (comprendre un projet immobilier qui ne dit pas son nom), en toute fin de réunion, en questions diverses, presque en catimini, sans leur avoir préalablement remis, contrairement à ce que prévoient les textes légaux, le moindre document préparatoire destiné à prendre connaissance du projet.

Pourtant, cela leur aurait permis de recueillir les avis éventuels des agents de chaque site, de pouvoir poser des questions précises, de transmettre des interrogations, des inquiétudes, de résoudre des questions, et de résoudre en amont certains problèmes.

A l’évidence, cette décision aura de très lourdes conséquences sur tous les agents en poste à Bordeaux, notamment en termes d’organisation du travail, de bien être, et de conditions de travail.

Est ce bien normal ? Non.

Est-il également normal que :

Non, ce n’est pas normal, parce que ce n’est pas respecter la loi.

Pourtant, il semblerait que vous dirigiez une direction de contrôle fiscal censée faire appliquer le droit à tous les citoyens, sur tout le territoire, de manière égale, non ?

Dès lors, comment s’auto-exonérer du respect des lois, quand précisément il s’agit de l’essence même de votre fonction ? N’y a-t-il pas une sorte de paradoxe ?

Dans le même temps, vous reprochez aux élus un prétendu manque de respect de la loi, alors que tel n’a jamais été le cas, en citant notamment des passages du guide de déontologie dans un courrier que vous avez adressé à notre section syndicale. Il trouvera une réponse à la hauteur du préjudice que vous tentez de nous infliger.

Nous pourrions nous aussi citer des passages de ce guide, susceptibles de vous intéresser, car nous aussi savons lire, mais pas de manière parcellaire, incomplète, ou en fonction de ce qui pourrait nous arranger à tel ou tel moment.

De même, est-il normal de se focaliser sur des détails trompeurs, pour tenter de discréditer les élus, en les mettant en demeure de répondre sur des affirmations que vous avez pourtant proférées, concernant le jeunisme ?

Cette technique de non communication ne serait-elle pas une tactique destinée à taire les vraies questions, à effectuer des diversions sur des sujets annexes, comme on le voit à longueur de temps dans les médias et au gouvernement ? Nous vous avons déjà parlé de votre monologue social….

Ou alors ne s’agit-il que d’une énième réaction impulsive de votre part, toujours mauvaise conseillère, quand nous, lors de l’élaboration de chaque document, de chaque texte, de chaque avis, dont cette présente déclaration liminaire, faisons un travail posé de lectures, relectures, re re lectures, jusqu’à ce que les termes contenus conviennent à chaque élu.

Et maintenant, il s’agirait de nous museler encore plus ? Dans quelle démocratie vit-on ?

Non, monsieur le président, au lieu de diverger, de louvoyer, d’extrapoler, de manipuler, vous vous grandiriez à assumer vos propos, pour lesquels des exemples précis peuvent vous être donnés, au lieu de tenter de jeter le discrédit sur des élus qui ne font que reprendre ce que vous ou vos différents collaborateurs ont pu dire ou faire, dont nous pouvons fournir la preuve irréfutable quasi instantanément, inversant ainsi la situation, l’arroseur devenant arrosé.

Non, monsieur le président, nous ne mentons pas et ne mentirons jamais, nous ne diffamons pas, nous n’injurions personne, nous ne révélons aucun secret professionnel, ni ne violons l’obligation de réserve ou de discrétion professionnelle, car les sujets traités sont bien trop importants pour l’ensemble des agents, pour pouvoir nous permettre ce luxe inutile et contre-productif.

Oui, monsieur le président, nous pourrons toujours démontrer ce que nous affirmons, car jamais nous n’exagérons ni ne déformons les faits, sauf à cause d’explications que l’administration nous a transmises de manière parcellaire, incomplète, d’informations tenues secrètes, cachées, voire inexactes, volontairement ou non, susceptibles de nous empêcher de nous forger un avis qui soit le plus objectif possible, comme c’est trop souvent le cas depuis le début de notre mandat.

Il en va de notre devoir, de notre crédibilité, celle à laquelle nous tenons par-dessus tout, car nous passons beaucoup de temps à nous documenter, à travailler, à rédiger des avis qui soient les plus constructifs possibles pour les agents, tous les agents, pour les lire, les relire. Et les relire encore, car il en va de l’intérêt de tous.

Il est bien dommage que, face à nous, se dresse un mur d’incompréhension, d’absence totale de dialogue et d’empathie, voire d’obstruction, et d’absence totale de la plus petite once de respect vis-à-vis des représentants du personnel, donc de tous les personnels.

Il est grand temps d'en terminer avec votre stratégie de victimisation systématique, davantage digne d’une cour d’école que d’une grande direction de contrôle fiscal, qui peut être destinée à attirer la sympathie de quelques homologues face à de si méchants syndicalistes, en déformant ce qu’ils dénoncent et que vous n’assumez pas.

Cette attitude puérile, au demeurant stérile, semble n’avoir pour but que celui de discréditer les élus, et d’empêcher tout réel dialogue constructif. A moins qu'elle n'ait pour autre justification, que le fait de ne jamais supporter la moindre contradiction. Cette situation est parfaitement inédite dans notre direction, ce qui est parfaitement regrettable.

C’est pourquoi nous demandons une nouvelle fois que l'ensemble des débats en CSAL et CSAL-FS soient enregistrés, afin d’éliminer définitivement tout type de contestation sur ce qui a été ou non effectivement dit, ou compris, de la part de chacun.

Il en va du maintien de l'objectivité des débats. Cela nous permettra une fois pour toutes d’en finir avec votre rhétorique, et de couper court à toute polémique inutile beaucoup trop chronophage, pour que ce temps perdu soit consacré aux vrais sujets qui intéressent cette instance.

Face à de tels constats profondément négatifs, nous tenons quand même à terminer par une note que nous espérons la plus positive possible. Nous espérons très sincèrement qu’un vent nouveau, plus respectueux, plus empathique, plus humain, plus transparent, plus conscient de la réalité des faits têtus constatés dans les services, soufflera enfin sur notre direction avec l’arrivée de la nouvelle directrice adjointe, afin qu’il n’y ait plus dans ces instances, de fracture.

Nous la saluons très sincèrement aujourd’hui, nous lui souhaitons la bienvenue, ainsi qu’une bonne installation dans ces nouvelles fonctions.