LIMINAIRE CHSCT du 02 juillet 2019

Madame la Présidente,

Vous nous avez convoqué à un CHS-CT pour valider des projets de formations, des décisions de travaux, etc … toutes décisions ayant pour objectifs le « mieux-être » des agents. Bien sûr, dans l’absolu, nous ne pouvons qu’apprécier ….

MAIS !!! Comment ne pourrions-nous pas être choqués et furieux ?

Bien sûr, depuis les méthodes utilisées lors de la restructuration de la DGE en août dernier, nous pouvions nous attendre à un traitement similaire.
Et ce n’est pas faute pour
Solidaires Finances Publiques 04 d’avoir prévenu encore et encore lors des réunions, manifestations et interviews durant des mois ….

 

C’est avec un manque total de respect et une attitude irresponsable que le gouvernement, à travers le ministre des Finances, a annoncé à une majorité d‘entre nous que leurs conditions de vie autant que celles de leur travail allaient être transformées sans leur demander leur avis.
Et cela dans un temps très court, puisque pour certains les changements s’effectueront dès le 1er janvier 2020.

Et pourtant, ce sont les capacités de ses agents à s’adapter, à apporter vaille que vaille un service public de qualité et à faire face aux réformes de grande ampleur, qui permettent à la DGFIP de se targuer d’être encore une administration de référence.

Mais au royaume du « en même temps », les ministres n’ont aucune vergogne à clamer la qualité d’investissement, le sens du service public et la conscience professionnelle des agents des Finances publiques et parallèlement les considérer comme des « pions » interchangeables !

Le niveau de mal-être des agents devient très préoccupant.

Bien évidemment, les nombreux sujets d’inquiétude et de mécontentement sont décuplés par l’impact potentiel de la réforme de la fonction publique dont la philosophie et les mesures qu’elle prévoit sont à l’opposé de ce dont les missions et les agents des finances publiques ont besoin.
Les agents ont bien compris que ce projet de loi, dans sa finalité, est à mettre en lumière avec les projets concernant la DGFIP (favoriser les mobilités inter-fonctions publiques, détachement d'office, ruptures conventionnelles étendues aux titulaires…).
Car à lui seul, il explose les normes de protection des agents, notamment dans les cas de restructuration des services.

Et prétendre régler cela par des primes, c’est non seulement indécent mais aussi insultant.

Bien sûr, il se trouvera quelques personnes qui se diront à priori intéressées, mais ne sous-estimez pas nos collègues ! La plupart d’entre-eux savent compter, lire et réfléchir…

Cette période est des plus anxiogènes comme nous vous l’avons dit à maintes reprises et vous en portez la responsabilité.

Alors oui, madame, nous avons été choqués par votre déclaration dans la presse.
Vous dites, que « des propos (tenus par des élus) m’ont un petit peu contrariée »…
Pourquoi ? Parce que les élus ne vous croient pas sur paroles ? Parce qu’ils n’obéissent pas sagement aux ordres du gouvernement ? Ce sont des élus, madame la Présidente, pas des employés. Bienvenue dans le monde du Secteur Public Local que vous ne connaissiez peut-être pas de près….

« … un petit peu contrariée... » ….. Puisque nous sommes dans une séance CHS-CT,
avez-vous seulement idée, madame la Présidente, du niveau de « contrariété » qu’ont atteint nos collègues en découvrant la carte prévisionnelle du 04 pour 2022 ?
Avez-vous seulement idée, madame la Présidente, du choc qu’ont ressenti les collègues de la Trésorerie de Manosque qui ont découvert brutalement ce vendredi 7 juin au matin qu’ils devraient aller travailler à Forcalquier, alors que rien ne laissait présager cette décision ?
Et cette décision est la VOTRE, madame la Présidente … Et pour eux, ce n’est pas de la contrariété, c’est de l’angoisse !
C’est une chose que de faire le choix de déplacement dans le cadre d’une promotion, s’en est une autre lorsque l’on vous l’impose !

Vous n’êtes dans notre département que depuis quelques mois, cela vous donne l’excuse de ne pas avoir eu le temps de découvrir, non seulement le mode de fonctionnement des habitants des Alpes de Haute Provence, mais aussi leurs choix de Vie.

Vous comparez souvent le nombre d’habitants du 04 à celui de la ville d’Angers pour tenter de nous faire accepter certaines de vos décisions.
Mais JUSTEMENT, madame la Présidente, nous vous le répétons : les habitants du 04 ont choisi de ne pas habiter dans les grandes villes mais ICI pour une certaine qualité de vie et de travail.
Et cela, ils n’ont pas envie de le perdre !

Et non, on ne peut pas appliquer des raisonnements citadins à un département rural !
Les discussions actuelles sur la mobilité dans le cadre de l’écologie en présentent bien les limites !

Non ! Le service à la population en zones rurales et le service aux petites collectivités ne peuvent, pour une multitude de raisons, trouver une amélioration dans une vision, technocratique  et purement budgétaire, élaborée par des personnes qui ne connaissent pas la réalité de terrain et pour qui la « réussite » n’existe que par l‘argent et la position professionnelle .

N'en déplaise au ministre, les agents, tant les cadres B et C que les A, ont toujours été les interlocuteurs privilégiés des collectivités. Ils n’ont eu de cesse d'améliorer la performance et la qualité du service rendu à leurs partenaires locaux, d'innover et de s'adapter aux besoins différenciés des collectivités et de leurs populations. Et les élus, eux, en sont bien conscients !

Dans une liminaire précédente, nous émettions nos doutes envers l’honnêteté de nos dirigeants dans leurs engagements au service public ou à servir l’État quand ils n’ont d'autre volonté que de vendre nos missions au « privé » et de se débarrasser de nous.
Avec amertume, nous constatons, jour après jour, que nos doutes étaient fondés…

Madame la Présidente, depuis votre arrivée, vous nous aviez dit que vous souhaitiez défendre et préserver, notre Direction départementale, ses agents, sa présence et sa qualité de service auprès de la population.
Mais à ce jour, notre seule conviction est votre loyauté envers le DGFIP et les ministres de ce gouvernement !

Aussi nous continuerons à informer les élus, le public et les médias et à faire remonter à la Direction Générale des Finances Publiques les inquiétudes mais aussi la colère des agents des Alpes de Haute Provence.