La directrice générale, Amélie Verdier, est venue à Verdun le 3 juillet afin d’inaugurer le SA-SIE et de visiter le CFP. Nous avons pu nous entretenir avec elle durant 30 minutes top chrono. C’est très court 30 minutes pour amorcer une discussion sur les problèmes d’un département. Trop court. Nous souhaitions néanmoins lui faire remonter les problématiques locales.
Voici la lettre que nous lui avons lue et remise.
En réponse à ces éléments :
– Pour elle, GMBI n’est pas un naufrage. Elle a tout de même reconnu que « tout n’était pas résolu ». Bel euphémisme au regard du ressenti des agents et accessoirement du rapport d’information de la commission des finances, relatif aux « dysfonctionnements dans la gestion des impôts locaux et leurs conséquences ».
Celui-ci titre même: « II. La dématérialisation des obligations déclaratives : le lancement manqué de Gérer mes biens immobiliers ». Les rapporteurs parlent de « lancement raté », de « pilotage inadapté »…
Voici quelques citations trouvées dans ce rapport :
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« En 2023, 1,4 milliard d’euros de dégrèvements ont ainsi été versés par l’État au bénéfice des collectivités territoriales – celles-ci se voyant garantir le produit des impôts locaux –, versement qui n’aurait pas eu lieu sans ces erreurs ».
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« niveau élevé d’erreurs d’attribution de taxe foncière résultant des retards importants dans les travaux de publicité foncière »
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« alourdissement de la charge de travail des agents dans un contexte de réduction des effectifs ».
Cette liste est loin d’être exhaustive. Une belle réussite de la DGFiP...
– concernant l’IA : elle n’a pas voulu reconnaître que le déploiement de l’IA (au sens de data-mining, soit l’analyse des bases de données) a été réalisé en contrepartie de suppressions d’emplois.
Voici un extrait du « grand plan d’investissement », concernant le « ciblage de la fraude et valorisation des données », en clair, l’augmentation du data-mining dans le contrôle fiscal. Ce document a été signé par Mme Verdier elle-même. Ce dernier indique clairement la suppression de 500 ETP liées au projet :
Et voici le récapitulatif du coût humain de chaque projet d’IA la DGFiP :
Les suppressions de postes sont en effet un pré-requis pour obtenir le financement de ces projets.
– pause dans les restructurations : elle a mentionné que la DG tiendrait son engagement : pause horizon fin 2026. Aucune réponse de notre interpellation sur le fait que les agents ne pouvaient se satisfaire d’une projection s’arrêtant à si court terme…
– évolution des emplois : elle a reconnu qu’un « effort »a été réalisé en 2025 alors que ce n’était pas prévu (pour rappel, suppression de 550 emplois). Le gouvernement décidera s’il sera pris en compte, ou pas, pour les suppressions de postes de fonctionnaires à venir. Vu la considération que ce dernier porte à notre ministère, avec ses 32 000 postes supprimés et étant l’administration dont les effectifs ont le plus baissé de toute la fonction publique, nous ne doutons pas une seconde du choix qui sera fait. Pour lui, le seul choix possible est la réduction de la dépense publique. La possibilité de chercher à trouver de nouvelles recettes ou de remettre en cause les cadeaux fiscaux majoritairement donnés aux plus fortunés n’est pas une option.
– évolution des règles de mutation pour les cadres A : nous lui avons rappelé les nombreux écueils du choix d’affectation au fil de l’eau : risque de filiérisation, absence de cascade, risque de vacances dans un département non-attractif comme le nôtre, lourdeur pour des RH exsangues… Elle nous a répondu que la DG serait attentive sur la filiérisation, que ce mouvement était positif pour les RH et que le moment venu, un bilan sera effectué. Nous voilà rassurés.
Bref, un échange stérile au vu de sa brièveté. Nous avons au moins pu lui communiquer les problématiques particulières à un département de catégorie 4, loin de celles de Bercy...