Ce jour, Jeudi 16 avril 2020, est parue au Journal Officiel l’ordonnance n°2020-430 du 15 avril 2020 relative à la prise d’ARTT ou de congés dans la fonction publique de l’État au titre de la période d'urgence sanitaire.
Cette ordonnance est tout simplement insultante au regard de la conscience professionnelle des agents de la Fonction Publique et donc de la DGFIP dans cette période inédite de pandémie mondiale.
A la veille de l’ouverture d’une campagne IR où est demandé aux agents de la DGFIP un effort inédit en termes d’engagement professionnel dans des conditions de travail fortement dégradées, le gouvernement, dans sa stratégie du « en même temps », promulgue une ordonnance s’attaquant directement à nos droits à congés !

 

L’ordonnance prévoit en effet un prélèvement de 5 jours ARTT pour la période du 16/03 au 16/04, puis de 5 autres jours ARTT ou CA pour la période du 17/04 à la fin de la période d'état d'urgence (24/05 sauf si prolongation législative) ou à la date de reprise de l'agent dans des « conditions normales » si elle est antérieure. Ceci avec un prorata appliqué en fonction du nombre de jours en télétravail et/ou des jours de présence physique au bureau ainsi que du temps partiel. Quelle générosité ! Et quelle usine à gaz !

Cela nous promet une belle ambiance dans les services au retour de cette période difficile :

  • Comment expliquer à un agent à la santé fragile qui vit dans l’inquiétude permanente qu’en plus il devra se passer d’une partie de ses congés ?

  • Comment expliquer à un agent qui a été malade qu’il va aussi devoir perdre des jours de congés ? Si l'ordonnance autorise « généreusement » le chef de service à réduire le nombre de jours imposés pour tenir compte du nombre de jours pendant lesquels l'agent a été placé en congés de maladie pendant la période, elle ne l'y oblige pas.

  • Comment expliquer à un agent qu’en plus d’avoir été obligé de garder ses enfants, car l’école est fermée, il n’aura pas droit à l’ensemble de ses congés ?

  • Comment expliquer aux agents qu’il va falloir se donner à 120 % pour rattraper le retard alors que l’on va réduire leurs droits à congés ?

  • Comment expliquer aux agents les mots doux du DG remerciant les agents pour leur dévouement quand il leur plante un poignard dans le dos ?
 
Ces questions seront posées lors de la conférence téléphonique hebdomadaire ce vendredi 17 avril regroupant la direction et les différents acteurs sociaux de la DDFIP01.
 
Pour lire le texte de l'ordonnance, c'est par ici:

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041801063&categorieLien=id