Périgueux le 12 janvier 2020

Aux agents de la DDFIP 24,

si nous étions directeurs nous vous adresserions les vœux suivants : « bonne année, bonne santé, merci pour votre investissement sans faille et votre docilité. Nous formons des vœux de poursuite des suppressions d’emploi, de disparition de nos missions et de poursuite de la pandémie qui jugule toutes formes d’opposition à notre politique ».

Mais non, nous sommes Solidaires Finances Publiques et si nous vous présentons bien naturellement nos vœux les meilleurs, dans les domaines qui vous sont chers, ils seront de nature très différente.

Nous étions convoqués le 07 janvier, puis à nouveau le 12 à un audio-CTL pour acter la suppression de 16 emplois en Dordogne en 2021 et 1792 à la DGFIP. Pour rappel, selon les documents de travail fournis 19 239 suppressions depuis 2012. C’est dire…

Conséquences inéluctables : organisations, réorganisations et donc le funeste NRP. Oui le NRP n’est que la conséquence de ces suppressions et non la pseudo-modernisation de la DGFIP.

L’impact sur les agents est terrible, nous voyons au quotidien des agents en souffrance, physique et morale. Dans certains sites on parle pudiquement de « craquage ». Non ce n’est pas du « craquage », ce sont simplement des collègues qui souffrent de voir la DGFIP se mourir, de voir la haute hiérarchie défendre et accompagner le délitement de notre administration sans réagir, qui souffrent simplement d’être abandonnés en rase campagne. Le NRP passe et les collègues doivent se débrouiller pour que cela marche, ou pas…

Alors oui nous boycottons ce CTL qui entérine la disparition de 16 emplois.

Aujourd’hui pas de liminaire mais une adresse aux agents de la DDFIP 24. A quoi bon lire une liminaire en audio ? D’habitude nous organisions une journée d’action avec envahissement du CTL. Impossible à reproduire cette année quand cette foutue pandémie se combine avec l’abattement et la résignation des agents. Ça facilite quand même drôlement la tâche de la Direction : pas d’instances en présentiel, pas d’opposition frontale, le rêve d’un dialogue social apaisé car inexistant.

16 emplois supprimés, des agents en grande souffrance, des missions sacrifiées et des mensonges, des mensonges… Un exemple : la démétropolisation. Souvenez-vous le « deal » suite au mouvement des gilets jaunes, remettre du fonctionnaire sur les territoires. Chouette idée ! On décentralise des services de Bercy pour les installer en province. On remet du fonctionnaire partout et pour les communes on occupe du foncier, le rêve. Puis la réalité : aucun service de Bercy ne va quitter son bureau. On va plutôt créer des services d’appui aux services en souffrance. Chez nous, création d’un SAPF (Service d’appui à la Publicité Foncière) à Bergerac avec 30 emplois annoncés. Au final, 16 emplois seulement cette année un service fermé au public, effectuant un travail à distance, des postes attribués en priorité à des demandes extérieures, le tout installé physiquement dans le centre des finances de Bergerac. RHOOOO le vilain mensonge, c’est pas beau ça !

Ben ouais, chers collègues, ils nous ont menti comme ils ont menti aux élus locaux. La conclusion c’est qu’on ne peut pas leur faire confiance. On ne peut pas leur confier notre avenir ni l’avenir de nos missions. Ils sont à la tête de la DGFIP et ils vont réussir à la couler.

Au passage, ne rêvez pas chers collègues. Ceux qui n’ont pas encore pris de coups, ceux qui n’ont pas encore subi de suppressions ou de réorganisation, c’est pour bientôt, ça arrive. Car souvenez-vous. On ne partage pas tous les mêmes galères : si certains bénéficient de larges garanties financières dans le temps, pour l’écrasante majorité que nous sommes, rien. On subit les suppressions, des conditions de travail ultra-dégradées, de la pression, un télétravail non préparé et non organisé...Si l’argent coule à flots sur la haute hiérarchie, il ne ruisselle sur nous que mépris et cynisme.

Alors on fait quoi ? On continue à baisser la tête, à prendre des coups, à voir nos collègues s’effondrer les uns après les autres ? Ou on essaye de construire une véritable opposition à cette désintégration de la DGFIP ? C’est à chacun de prendre ses responsabilités, Solidaires Finances Publiques sera toujours présent aux côtés de ceux qui veulent se battre mais certainement pas à leur place.

Nous formons donc des vœux d’une DGFIP combative et soudée dont les agents sauront se mobiliser le temps venu.

QUE LA FORCE DU NOUS SOIT EN VOUS !!!

Les représentants de Solidaires Finances Publiques au CTL