RENCONTRE AVEC M MAGNANT

DIRECTEUR GENERAL ADJOINT

Invités à rencontrer Antoine MAGNANT, les représentants Solidaires Finances Publiques 25 lui ont remis ce déclaratif.

Monsieur le Directeur Général Adjoint,

Solidaires Finances Publiques milite pour une transformation de la société conforme à ses valeurs et pour satisfaire les revendications immédiates des agentes et agents de la DGFIP dans leur quotidien professionnel.

Nous profitons de votre venue pour mettre l'accent sur quatre sujets précis :

  • les suppressions d'emplois

  • les règles de gestion et la rémunération

  • le maillage territorial

  • le prélèvement à la source (PAS).

     

Vous ne devez pas ignorer que depuis 2010, la DGFIP a perdu plus de 24 000 emplois. Notre département n'est pas épargné par cette purge. Cette année, pour le Doubs, ce ne sont pas moins de 20 emplois qui nous ont été soustrait des services soit 192 emplois supprimés depuis 2010. Peu importe les agents, leur charge de travail, leurs conditions de travail, les missions, le service public, la purge continue.

Solidaires Finances Publiques 25 dénonce la régression que constitue le « dynamitage » des règles de gestion avec la prochaine mise en place de l'affectation au département. La suppression de l'affectation nationale dans une direction/RAN/mission-structure pour une affectation nationale au département est un recul énorme pour qui veut changer de département ou bien pour l'agent en première affectation suite à promotion. La Direction Générale oublie sciemment de rappeler que tous les droits et garanties lors de suppressions d'emplois sont liés à l'affectation RAN-mission/structure ! Les garanties volent en éclat alors que nous faisons face à des suppressions d'emplois massives et à des réformes structurelles imposant une mobilité forcée. La Direction Générale crée dès lors un climat anxiogène ! A cela s'ajoute la baisse drastique des plans de qualification et de promotion interne. Preuve s'il en fallait du peu de considération que porte la Direction Générale aux agents ! Que penser de la reconnaissance en matière de rémunération ? Solidaires Finances Publiques 25 dénonce la politique du gouvernement qui a accumulée des mesures négatives à l'encontre des agents. Le gel de la valeur du point d’indice, la mauvaise compensation de l’augmentation de la CSG et le rétablissement du jour de carence ne répondent pas aux attentes des agents de la DGFIP en matière de maintien de leur pouvoir d'achat. Et que prévoit l'avenir sur les retraites, le statut ... ?

Pour Solidaires Finances Publiques 25 une chose est certaine : l'avenir de la DGFIP est sombre. En effet, notre Direction se trouve au centre des préconisations d'action publique 2022 qui programment des évolutions des plus négatives en matière de missions et de maillage territorial. Rien n'est dit …. tout est caché …. alimentant une fois de plus le climat anxiogène du quotidien des agents. La règle « une trésorerie par Établissement Public de Coopération Intercommunale (EPCI) » affirmée clairement par le Directeur Général dynamitera le maillage territorial et le service rendu au public. Pour notre département, cela se traduirait au mieux par 11 trésoreries au lieu de 21 actuellement. Si elles résistent à la tentation de la mise en place d'Agences Comptables voulue par la Direction Générale. Pour la sphère fiscale l'avenir n'est pas plus radieux. La volonté de départementalisation voire externalisation des missions des SIP, SIE, SPF est à peine voilée.

Cela nous amène à l'actualité brûlante 2019 : le PAS ! Contrairement à ce qu'annonce le ministre de l'Action et des Comptes Publics, la « petite surcharge de travail » est dans les faits une charge complexe qui met à mal la chaîne complète de travail. L'accueil tant physique que téléphonique est intense. Les témoignages de nos collègues le confirment. Le délai d'attente des usagers dépasse 1 heure. Le délai de réception en bureau d'accueil dépasse les 15 minutes et est plus proche de la 1/2 heure compte tenu de la complexité des dossiers. Tant est si bien que les missions hors PAS sont laissées à l'abandon : mise à jour TH, contentieux, réponse e-contact ... Il faut sauver le « soldat PAS » et pour ce faire tous les agents sont réquisitionnés pour assurer l'accueil physique et téléphonique ! Les collègues sont fatigués et des tensions commencent à naître dans les Centres des Finances Publiques. Et nous ne sommes qu'au début de la mise en route !

Pour seule considération, le même ministre, tentant d'acheter la paix sociale dans les services, accorde le versement d'une prime de 200 € versée à 40 000 agents (tiens on nous refait le coup de la « prime Helios »). Depuis des années, les agents de la DGFIP se sont adaptés à des changements majeurs et perpétuels en faisant preuve d'une conscience professionnelle et d'un attachement au service public hors du commun malgré la charge de travail en augmentation constante. Cette prime doit donc être accordée à tous !

Pour Solidaires Finances Publiques 25, le compte n'y est pas. C'est l'ensemble des personnels de la DGFiP qui doit être reconnu par la revalorisation immédiate du régime indemnitaire de 200 euros brut par mois, via l'IMT !

Les représentants Solidaires Finances Publique 25.

Voici un compte rendu bref des réponses apportées :

Sur le PAS : « la DGFIP vit un moment exceptionnel, le PAS est un changement très profond ….on y a beaucoup travaillé … et la DGFIP est au rendez-vous. Il reste énormément d'explications à donner aux contribuables mais nous avons assuré plus de 50 millions d'opérations de taxation/prélèvement. Le train de la DGFIP est à l'heure et il n'y a pas d'accident industriel. D'ailleurs j'ai pu constaté qu'au SIP de Besançon tout allait bien … et ceci grâce au travail des agents. » Décidément, nous n'avons pas la même vision.

Sur la prime de 200€ : « le ministre connaît l'ampleur de l'implication des agents. Mais tous ne travaillent pas ou non pas travaillé sur le PAS (agents vérificateurs, agents SPL, agents SPF...). » Donc la prime, elle ne PASsera pas partout !

Sur le maillage territorial et « la géographie revisitée » : «l'objectif est d'augmenter le nombre de points de contact de la DGFIP. Mais cela ne passe pas forcément par des points pérennes avec beaucoup d'agents. Cela peut se faire par le biais d'une MSAP (maison des services au public) ou de permanences en mairie par exemple. Les DR/DDFIP devront présenter leur projet à BERCY et ceci sera présenté au plan local au printemps 2019. » Vous apprécierez cette réponse ! Les projets d'explosion de notre réseau sont donc en cours. Le DGA ne fait que confirmer les orientations présentées aux DR/DDFIP. L'implantation des structures va être dynamitée : regroupement des SIP et SIE, resserrement des SPF, généralisation d'un mode d'organisation des trésoreries SPL, fondé sur une concentration des tâches industrialisables (paiement des dépenses, recettes, comptabilité) dans un nombre limité de back-offices. Un cadre par EPCI spécialisé sur le front-office ...Et tout ceci avec de nouvelles suppressions d'emplois ! Mais tous ces plans sont tenus secret ….Le prochain N° de « L'ASSAUT du Doubs » sera consacré à ce sujet.