"Tous les hommes naissent libres et égaux " c'est dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, tout comme la Liberté de manifester est inscrite dans la Constitution ! Mais que reste t il de ce droit devant l'acharnement de l'état, la détermination du futur ex ministre Darmanin a réduire au silence par tous les moyens les contestataires ? 

 

 

 

En effet ce sont plus de 3000 policiers qui ont investi la zone des méga bassines la semaine dernière,  aidés par 21 unités de forces mobiles, 5 hélicoptères, des dizaines de drones, des blindés et la police à cheval ! 

Il faut faire preuve de patience pour manifester contre les mégabassines, affronter des contrôles innombrables, des fouilles appronfondies, des saisies surréalistes de pseudo armes comme des bouchons d'oreille, des sardines de tente, des drapeaux, banderoles, deo, masques FFP3, et même des serviettes hygiéniques qui pourraient servir de masque de protection !!!!

Sainte Soline ne leur a pas suffit, cette fois encore le dispositif de maintien de l'ordre était plus que repressif, et disproportionné,  Darmanin qui n'a plus aucune légitimité, a fait monter en tension les manifestations pour qu'il y ait des débordements, étant même prêt à 'cramer des manifestants' ! 

MELLE, une municipalité courageuse et militante a accueilli le Village de l'eau, un rassemblement inédit de plus de 10 000 personnes sur une semaine, de portée internationale avec des conférences, des tables rondes pour marquer notre refus des projets de bassines mais aussi de toute cette société capitaliste.

La première action le 19 juillet doit avoir lieu à  Saint Sauvant pour dénoncer la construction d'une nouvelle mégabassine de 318000 m3, mais la zone étant totalement bouclée par la police, le plan B doit nous amener devant une coopérative de la filiale Terrena, grand groupe agro industriel, source de construction des bassines. Un convoi de plus de 6000 personnes s'élance dans une marche de 8 km sur des chemins agricoles afin d'éviter la police, alors qu'on traverse un champ recouvert de paille, les policiers  envoient les premières lacrymo qui embrasent les fétus de paille : temps sec, paille, rafales de vent, il était plus que prévisible que cela se termine en un gigantesque brasier, forçant le cortège a rebrousser chemin.

Nous retournons donc  sur le lieu de pique nique au son de la fanfare mais avec un goût amer d'inachevé !  Mais nous apprenons une fois au Village qu'en parallèle, une centaine de militants à vélo a réussi le matin même à  atteindre des bassines pourtant protégées par la police et qu'ils ont pu grace à un simple cerf volant, larguer des lentilles d'eau dans les bassines, celles ci en se développant bloquent les pompes ! 

 

 

 

Le lendemain, la seconde action concerne le blocage du port industriel de le Rochelle où se trouve la coopérative céréalière Soufflet, un des plus gros négociant en céréales qui spécule sur le dos des agriculteurs. Là encore le trajet est perilleux, pourtant partis très tôt à 5h du matin, nous subissons 8 contrôles avec fouilles et saisies avant d'arriver à la Rochelle. Mais le départ des cortèges se complique car le camion et la sono des organisateurs sont saisis par la police. Trois heures après, 2 cortéges prennent enfin le depart ; le cortége Nord par le centre ville et le cortège Sud le long de la côte ! Les deux devant rejoindre un groupe de tracteurs arrivés dans la nuit bloquant complètement l'entrée du port.

Dans le cortége Nord, nous nous trouvons très vite devant un énorme déploiement de CRS qui après une première sommation nous demandent de faire demi tour alors que des forces de l'ordre bloquent la sortie. Nous sommes donc nassés (pratique illégale ) dans la rue principale sans issue pendant plus de 20 mn sous les tirs incessants de lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de désencerclement sans pouvoir bouger.

Pendant ce temps le cortège Sud qui se rapproche du port, se trouve lui aussi bloqué par des blindés sous le tir des canons à eau, il rebrousse chemin et nous rejoint en chantant : " So so solidarité avec le cortège qui s'est fait gazer " !  Les tracteurs ayant quitté le port, nous rejoignent pour prendre tranquillement la route du retour mais c'est sans compter sur l'acharnement des CRS qui à nouveau passent à l'assaut, matraquent et gazent femmes, enfants et même une personne en fauteuil. 

 

 

Nous rentrons au Village, essayant comme toujours de déjouer tous les contrôles.