Compte rendu de la conférence téléphonée
du 24 mars 2020 avec la Direction
J' ai participé à la première conférence téléphonée depuis le début du confinement avec la Direction ce matin à 10h.
La Direction se dit prête à un dialogue "riche" (tout vient à point pour qui sait attendre) et relativement fréquent (pour l'instant nous avons convenu d'un contact organisé par semaine, plus des mails si neccessaire.)
Quant à la Directrice, elle "martèle qu'il faut le moins d'agents possibles sur place".
Les consignes ne devaient pas être claires, ou certains chefs de service un peu trop zélés.
Jusqu'à présent, trop de collègues étaient appelés à se déplacer.
Le principe du roulement est acté. Ça peut paraître étrange mais l'idée est de ne pas épuiser les troupes pour que tout le monde ne tombe pas en même temps, ce qui obligerait à envoyer une nouvelle vague au front.
Sur le télétravail:
Ne sont considérés comme télétravailleurs que celles et ceux qui sont équipés d'un ordinateur configuré à cet effet.
Les collègues en autorisation d'absence seront soit équipés d'un ordinateur portable (une centaine en cours de redeploiement) pour effectuer du télétravail, soit appelés éventuellement à des missions prioritaires.
Les portables redeployés seront affectés en priorité aux SIE, aux SIP, et aux trésoreries, qui, bien que fermées au public (sauf HUS et Pairie Départementale), continuent à tourner.
Ces missions peuvent évoluer selon l'évolution de la situation générale et l'état de santé des collègues.
J'ai eu l'assurance qu'il ne serait pas demandé la même quotité de travail aux parents de jeunes enfants télétravailleurs. Toutes les tâches que les collègues effectuent sont les bienvenues.
J'ai découvert la notion de travail en "mode dégradé". C'est-à-dire qu'on ne peut attendre la même quotité ni qualité de travail dans la période;
Nous saurons le rappeller à qui de droit quand viendra l'heure des comptes...
Sur les horaires des agents présents:
Sur instruction de la DG, les écrétements n'ont plus cours, ni mensuels, ni journaliers.
La Direction dit qu'elle aura "une grande hauteur de vue sur les horaires".
Comprenez qu'il a été acté que les plages fixes n'ont plus court. Les agents qui se rendent au bureau peuvent éviter les heures de pointe, quitter le bureau quand leurs tâches prioritaires sont éffectuées.
Toute journée commencée sera considérée comme complète.
Sur la sécurité sur les lieux de travail:
C'est là que le bât blesse:
Il n'y a toujours pas de lingettes désinfectantes, peu de gel hydroalcoolique, les gestionnaires de site ont été dotés de solution desinfectante, charge à eux de nettoyer les poignées de porte, mopieurs etc.
Notons que la pénurie est bien le résultat de la politique d'économie à tout crin des gouvernements successifs depuis des années.
En réalité "s'il n'y a rien, il n'y a rien". Dans ces conditions, la direction devrait autoriser tout le monde à rester chez soi jusqu'à ce qu'il y ait quelque chose!
Que faire si un agent ou un proche de cet agent se revele être infecté?
Cette personne doit rentrer chez elle, on "aère bien, on nettoie avec ce qu'on peut!"
Sinon c'est à chacun de se débrouiller pour passer entre les gouttes par les mesures barrières. Selon la Direction on ne risque rien de plus qu'en allant faire ses courses, discours déjà entendu mais insupportable.
Le chef du PIROE semble toujours aussi peu sensible à nos craintes qu'il balaye d'un revers de main: " la sécurité totale n'existe pas"...
C'est un peu vite oublier la responsabilité pénale de tout employeur de protéger la santé physique et mentale de ses employés.
Quelques réponses à des questions précises:
- les agents qui ont quitté leur site avant le confinement seront régularisés. Ce sont les chefs de service qui ont la main.
Il m'a été confirmé que personne ne serait pénalisé.
- le jour de carence est suspendu également pour les fonctionnaires, mais la Direction dit attendre des instructions: c'est la même chose pour l'attibution de tickets restaurants dans le cas où les cantines sont fermées.
- les agents qui se trouveraient isolés sur leur lieu de travail doivent se déplacer avec leur téléphone portable. Une organisation a demandé à ce que ces collègues téléphonent à leur chef à leur arrivée et à leur départ. Solidaires est totalement opposé à créer des précédents qui pourraient se retourner contre les agents une fois la crise passée...
- les vacataires de mars ont été renvoyés dans leur foyer et seront rémunérés, le contrat de ceux d'avril est annulé.
- l'accueil sur RDV persiste mais les collègues de permanence au téléphone ont pour consigne de dissuader les contribuables lors du contre appel. Pour l'instant ça fonctionne, jusqu'à quand? Quand la période de déclaration IR se profilera?
- les MSAP sont fermées donc l'accueil DGFIP suspendu.
- les collègues du CPS sont confinés chez eux et répondent comme ils peuvent aux appels transférés par le national sur leur propre portable! C'est dans le cadre du mode dégradé (dégradé pour tout le monde), car ils n'ont aucune application, ni autre moyen que de renvoyer les usagers sur impot.gouv.
- sur les congés, des instructions nationales vont arriver, nous aurons des informations prochainement. Vous avez probablement suivi que dans le privé, l'employeur peut obliger à prendre au maximum 6 jours de congés dans la période.
Enfin n'espèrez pas voir un représentant syndical sur un site : la Directrice, soutenue par le Délégué Régional refuse catégoriquement de nous autoriser à nous déplacer. Par mesure de prudence, il faut croire que nous sommes si précieux...
Conclusion:
Si vous êtes malades, qu'un de vos proches est malade ou fragile, rapprochez-vous et de votre chef de service et de votre médecin pour obtenir un certficat médical, les RH ne prenent pas de position médicale.
Si vous vous sentez en situation dangereuse rapprochez-vous de votre organisation syndicale: des droits d'alerte ont été déposés, et, bien que l'administration dise le contraire, le droit de retrait peut s'appliquer.
Nous nous effoçons de vous donner des nouvelles régullières.
N'oubliez pas non plus le site de Solidaires Finances Publiques qui rend compte au jour le jour des échanges avec la DG et la fonction publique.
Portez vous bien, prenez soin de vous.