Un mois de confinement et cela va durer jusqu'au 11 mai (a priori)... mais nous ne sommes pas seuls... 4 milliards d'êtres humain.e.s confiné.e.s.
Déjà une constatation s'impose: l'ensemble du personnel soignant (de l'agent qui nettoie le sol, qui travaille dans les cuisines, les buanderies aux médecins, aides soignants, infirmiers, brancardiers, ambulanciers...) tient le choc. Malgré un système hospitalier à bout de souffle miné depuis des années par des coupes budgétaires, tous ces héros du quotidien continuent à remplir leur mission de service public...
Depuis des décennies, les politiques n'ont eu de cesse de vilipender la fonction publique et ces agents: trop chers, pas rentables, trop nombreux... La liste est sans fin des maux qui couvrent l'ensemble des fonctions publiques.
Pourtant aujourd'hui, c'est l'agent territorial qui ramasse les ordures tous les jours pour éviter que d'autres crises sanitaires s'installent, c'est le postier qui continue à distribuer lettres et colis, c'est la Poste qui permet aux plus précaires de percevoir leur allocations, c'est le corps médical de l'armée qui installe des structures pour soulager et sauver des vies, c'est l'agent SNCF qui conduit le TGV transportant des malades, c'est l'agent de la DGFiP qui continue à assurer ses missions d'accueil, de renseignements auprès des particuliers, des entreprises, à verser les salaires, à verser les bons de secours, c'est l'instituteur ou le professeur qui continuent à donner des cours par internet pour aider leurs élèves ou à ouvrir des classes pour accueillir les enfants de ceux qui sont en première ligne, c'est le pompier qui vient chercher nuit et jour ceux qui appellent au secours... Ce sont tous ces agents de la fonction publique hospitalière, d'Etat ou territoriale qui permettent à l'Etat de fonctionner et à ces citoyens de continuer à bénéficier d'un service public.
C'est grâce aussi à un modèle social basé sur la solidarité, l'égalité d'accès au service public que chacun.e est soigné.e et accueilli.e dans chaque hôpital. La situation américaine qui laisse aller vers le gouffre des milliers de leurs citoyens ne fait que renforcer la nécessité impérieuse de maintenir notre service public, de porter très haut les valeurs de justice sociale en réaffirmant l'impérieuse nécessité d'un système social pour toutes et tous débarrassé de toute vision libérale.
L'heure n'est pas au bilan mais il faudra s'en rappeler pour qu'un autre modèle se mette en place.
En attendant, 20 heures... Pour applaudir les hospitaliers, mais aussi les autres: l'éboueur du matin, la caissière toujours là, le livreur tant attendu, celles et ceux qui travaillent dans les EHPAD dans des circonstances terribles, l'aide à domicile qui continue à visiter nos aînés, les bénévoles qui distribuent des repas pour les sans-abris, les agriculteurs et maraîchers qui alimentent les magasins ou organisent des distributions de paniers, le routier qui transporte toujours les marchandises, et tous ceux et celles qui sont à leur poste demain, après-demain et après-après-demain...