Il y a quelques mois, les organisations syndicales avaient demandé une expertise certifiée sur la mise en place de la NCAE. Suite au refus de notre direction de diligenter cette expertise, c’est l’inspection du travail qui en a exigé la tenue par un cabinet certifié que la direction a proposé en séance plénière. Le cabinet d’expertise a rendu son rapport le 10 avril 2024.
En réponse à cette expertise, le directeur régional, monsieur Rothé a adressé à ce cabinet une lettre d’observations qui a été remise aux représentants syndicaux en CSAL Formation Spécialisée (ex CHS CT).
Cette lettre est particulièrement virulente envers le rapport rendu par le cabinet d'expertise ceritifé qu’elle considère comme manquant d’objectivité et de rigueur, et comme étant opposée « par principe » au flex-office. Selon lui, le travail réalisé n’est pas professionnel, s’érigeant du coup non seulement en expert en risque psycho-sociaux lui-même, mais également en autorité en la matière. Cette réaction épidermique de notre directeur montre qu’il n’y a pas qu’en interne qu’il ne supporte pas la moindre critique.
Dans le courrier du directeur, on peut lire par exemple, que l’emploi à 30 reprises sur 110 pages du mot « semble » caractérise selon lui une preuve flagrante de non-professionnalisme.Nier le fond et attaquer la forme c'est particulièrement mesquin quand on sait que l'expertise n'a disposé que de trois semaines au lieu de trois mois, temps habituellement nécessaire pour ce type de projet, à cause des refus de la direction d’accepter cette expertise certifiée !!
Il affirme par rapport aux espaces « travailler autrement » que les risques soulevés nient le fait que selon la direction, « ces postures offrent aux agents la possibilité d’adopter des postures de travail variées, favorisant ainsi la prévention des TMS et leur bien être ». Non seulement ce rare point positif est présent dans le rapport (p.83...mais la direction l'a-t'elle lu ??). mais surtout ça ne change rien au fait qu'une posture de « travailler autrement » NE PEUT PAS remplacer un poste de travail !! Cela montre sa volonté aveugle d’être un représentant de la Nouvelle Politique Immobilière de l’État. De même, on apprend que « des » agents, d’abord réticents à la réforme locale du contrôle fiscal, seraient finalement convaincus du bien fondé de cette dernière… Il termine en niant totalement la stérilité du dialogue social observée, ajoutant de manière paradoxale qu’« il est inexact qu’il n’y aurait pas eu d’infléchissement dans la conduite du projet, et au surplus l’absence d’infléchissement ne signifierait pas à lui seul la stérilité du dialogue ».
Dire que les réunions ont eu lieu ne veut pas dire que les avis ont été pris en considération. Personne n’est dupe, et ce qui a été rapporté à l’expert par les personnels est le reflet d’une triste réalité que tous les agents et encadrants connaissent bien. Chacun appréciera à la lecture de ce courrier rempli de toute l’amertume et l’orgueil de notre direction, son incapacité à reconnaître la moindre faiblesse et le moindre risque dans la conduite de ce projet. Cette attitude délétère révèle un grand risque pour une prise en compte normale de la santé des agents.
La direction s’enferme dans une logique extrême d’autosatisfaction constante, comme vous en avez l’habitude, et estime que le travail accompli dans la conduite de ce projet ne peut être qualifié que d'exceptionnel, et ne peut pas souffrir la moindre critique. Personne ne doit être autorisé à remettre en question sa très haute excellence…
Nous exprimons notre honte quant à l’attitude caricaturale et inappropriée de notre directeur, et notre vive inquiétude s’il n’intègre pas les remarques formulées et ne prend pas, comme sa responsabilité l'exige, un plan d’action visant à corriger ce qui peut l’être, et mettre la prévention des risques enfin en œuvre conformément à ses obligations légales de préserver la santé physique et mentale des agents.
Lors de la séance du CSA formation spécialisée (ex CHSCT) du 17 avril, l’expert du cabinet qui a mené l’étude, a démonté point par point les incohérences factuelles du courrier du directeur et rappelé que l’expertise avait été conduite selon les normes en vigueur, en toute indépendance, neutralité et objectivité. Il a insisté sur la proportion élevée de répondants au questionnaire et la rigueur des analyses et mesures effectuées.
Les représentants de Solidaires Finances Publiques ont réagi avec vigueur en dénonçant le caractère « totalement mesquin » de ce courrier. Ils ont directement reproché au directeur d’avoir qualifié ce rapport d’expertise de peu professionnel lors d’une réunion avec les chefs de service concernés.
En imposant sa communication de dénigrement du travail des experts aux chefs de service et aux agents concernés, le directeur persiste dans son attitude peu responsable.
Les agents en poste à la NCAE qui souhaiteraient pouvoir lire le rapport d'expertise peuvent en faire la demande auprès de leur chef de service qui leur remettra sous forme « papier ».
Merci de continuer à nous faire remonter vos observations du terrain suite à votre déménagement afin que nous puissions améliorer vos conditions de travail.