Suite à notre interpellation, M. Carcenac, Sénateur du Tarn, nous a donné rendez-vous mercredi 2 mai, dans les locaux de sa permanence parlementaire albigeoise.
Nous l'avions déjà rencontré le 2 septembre 2017, dans le cadre de la fermeture des trésoreries d'Alban, Cordes et Valence. Cette décision était héritée du quinquennat Hollande.
Cette fois-ci, l'Adaptation des Structures et du Réseau (ASR) relève entièrement du quinquennat Macron. Le discours de M. Carcenac s'en trouve quelque peu changé. Tout d'abord, un sentiment de grande amertume se dégage.Après une pique contre le précédent locataire de l’Élysée : « vous savez bien comment il gouvernait », l'attaque est virulente contre l'actuel occupant : « il n'écoute évidemment pas l'opposition, mais il n'écoute même pas sa propre majorité » ; « tous les ministères économiques ont été confiés à des hommes de la droite, la majorité des directeurs de cabinets de l'ensemble des ministères sont issus de la droite ; ce gouvernement peut se dire du centre, il est bien de droite » ; « le Sénat est une gêne pour lui ; il voit le processus démocratique de navette parlementaire comme un frein » ; « dans l'avenir, les parlementaires seront moins nombreux et s'il reste des sénateurs, ils seront cantonnés à un rôle de contrôle : nous interviendrons après les catastrophes » ; « en 5 ans, il a le temps de tout casser ».
M. Carcenac se dit lui-même « très, très, très, très pessimiste ». « La métropolisation de notre société est une réalité. Un département comme le nôtre est clairement menacé ». « Seul l'ouest se développe encore, mais comme banlieue dortoir de l'agglomération toulousaine . Les gens n'y vivent pas, ils ne font qu'y dormir ».
Bref, pourquoi maintenir des services publics, puisque nos territoires se meurent à petit feu.
Face à notre surprise devant pareil discours, nous lui avons demandé quel est le projet de son parti, le Parti Socialiste. Sa réponse est là aussi, assez désespérée : « nous n'en sommes qu'au début de la reconstruction, et quoi qu'il en soit, le PS s'est déclaré comme parti de gouvernement ». Ce n'est pas là qu'on trouvera une opposition constructive. Quoi de plus normal, vu qu'ils menaient à peu de chose près la même politique que M. Macron... qui faisait parti dès le départ du quinquennat Hollande.
En tant qu'élu du Tarn, il nous dit qu'il fera néanmoins ce qu'il peut, avec les moyens qu'il a. Il écrira, il demandera des éléments au Préfet sur le devenir de la cohésion territoriale en lien avec les services publics... Comme il l'a écrit dans le rapport parlementaire sur la Loi de Finances 2018, il déplore l'absence de consultation des acteurs locaux et constate une nouvelle fois que la DGFiP mène sa politique sans écouter qui que ce soit, alors même que la loi impose depuis 2015 un schéma départemental d'aménagement tenant compte de l'implantation de tous les services publics.
En conclusion, comme nous vous l'avons déjà dit en HMI, vos représentants syndicaux « toquent » à toutes les portes. Cependant, nous voyons clairement que nous ne devons rien attendre des hommes politiques et des médias.
Nous ne pouvons compter que sur nous-même et devons rester forts et mobilisés !