La DIRCOFI Centre-Est organise actuellement des « concertations » au sein des services afin de recueillir l’avis des agentes et agents sur trois points relatifs au COM :
- Est-ce qu’un point n’a pas été traité ?
- Un sujet est-il superflu ?
- Un thème nécessiterait-il un approfondissement ?
Voici ce qu’en pense Solidaires Finances Publiques :
Dans le cadre de l’élaboration du Contrat d’objectifs et de moyens, le Directeur général a souhaité, en parallèle de la discussion initiée avec les organisations syndicales nationales, que les directions locales engagent une concertation avec les représentants des personnels. Solidaires Finances Publiques n’est pas dupe du caractère artificiel de cette énième concertation et de ce que, in fine, la Direction générale fera de nos analyses. Toutefois, puisque l’on nous demande d’exprimer notre avis sur le document support de cette concertation, voici nos observations.
Le COM comporte un volet budgétaire et un volet stratégique. Quel est donc notre étonnement de nous retrouver invités à phosphorer sur le second sans disposer de la moindre indication sur le premier, alors qu’il est, au moins dans ses grandes lignes, finalisé depuis août dernier. Il faut souligner sur ce point que comme à l’accoutumée, l’administration raisonne à l’envers, les moyens étant arrêtés avant même que ne soit aboutie la réflexion sur les besoins des usagers de la DGFIP. Nous invitons donc l’Administration à nous communiquer la feuille de route budgétaire de ce COM qui déterminera les marges de manœuvres laissées à la direction générale.
Le document mentionne ensuite 7 axes stratégiques sans établir la moindre hiérarchie. Existe-t-il des priorités parmi eux ?
Un élément fait par ailleurs cruellement défaut : la revalorisation des carrières et de l’indemnitaire. Or s’il est un point qui faisait consensus dans la restitution du grand remue-méninges, c’est bien celui-là. Cet aspect a toute sa place dans un contrat d’objectif et de moyens. À moins que la direction générale, ne souhaite pas tenir compte de cette aspiration des agents qui figure dans toutes les enquêtes organisées pour appréhender leurs attentes. C’est pour Solidaires Finances Publiques une urgence absolue ! Pour rappel nous revendiquons notamment l'attribution de 85 points d'indice supplémentaires pour toutes et tous, soit environ 400 € de plus par mois, l'attribution de 20 points d'Allocation Complémentaire de Fonction (ACF) soit environ 90 euros de plus par mois et la revalorisation à 200 euros mensuels de l'Indemnité Mensuelle de Technicité (IMT), soit une majoration d'environ 90 € par mois.
Dans son rapport sur le bilan du COM 2020-2022, l’inspection générale des finances préconise que la DGFIP mette « à profit la période qui s’ouvre pour développer une vision prospective de ses missions, de ses métiers et de son organisation ». Peut-être sera-t-elle mieux entendue que notre organisation qui réclame depuis plusieurs années maintenant, une réflexion sur l’avenir des missions, des structures et des emplois s’appuyant sur un bilan contradictoire des réformes intervenues à ce jour et leur impact sur l’exercice des missions et sur les conditions de travail des agentes et des agents. Sans être exhaustif, il en va notamment de l’avenir des services des impôts des particuliers, du contrôle fiscal, du rôle des services des impôts des entreprises et de l’impact de la réforme de la responsabilité des gestionnaires publics sur l’exercice du contrôle de la dépense publique et du recouvrement. Enfin, nous réitérons l’urgence d’élaborer un schéma directeur pour l’informatique à la DGFIP incluant, la question du recrutement, de la formation, du périmètre des missions des collègues de la sphère informatique. Nous réaffirmons notre revendication d’une ré-internalisation de la conduite et du développement des projets applicatifs.
De manière plus anecdotique, nous dénonçons les poncifs utilisés dans le document. S’agissant de l’attractivité, au-delà du vocable « nouveaux talents », qui relève plus des stéréotypes d’une mauvaise émission de télé-réalité, il faudrait peut-être se préoccuper d’abord de conserver l’ensemble des compétences existantes et donc des personnels appartenant au collectif DGFIP. Nombreux sont les exemples d’entreprises publiques assurant un service public qui souffrent aujourd’hui du départ de leurs agents après qu’elles aient dynamité les statuts ! Ces gouvernants et leurs politiques publiques qui s’ enchaînent depuis la RGPP, après avoir tué le service public et cassé le sens du travail pour ses agents, s’étonnent que les jeunes ne sont plus attirés par le fonctionnariat. Qui irait présenter sa candidature dans une boîte en liquidation ?
Evidemment, l’attractivité de la DGFIP ne dépend pas d’une mauvaise publicité de la consternante « marque DGFIP » mais bien de la question du niveau de rémunération, des carrières et de l’intérêt et de la qualité de l’exercice des missions ! Au regard des contraintes, notamment géographiques, qui pèsent sur les fonctionnaires et de l’impossibilité de louer un logement dans certaines résidences, comment voulez-vous attirer des candidats aux concours quand la rémunération en début de carrière peine à dépasser le SMIC et que leurs perspectives de carrière sont limitées ? Nous rappelons que désormais les 7 échelons du premier grade de la catégorie C sont à l’indice 353 soit durant les 9 premières années de carrière !
La communication est un métier ! Elle est contre-productive quand elle ne repose sur aucune réalité tangible !
Pour Solidaires Finances Publiques il y a lieu d’abord de se préoccuper de ces priorités ! L’Etat doit donner toute la considération nécessaire à ses agents et cela passe par la reconnaissance financière aussi. C’ est pas tout de gérer le fonds de solidarité, et ça a été fait avec entrain et sens du service public, le bla-bla des discours de remerciement doit se transformer en concret. Mais vous aurez bientôt deux ans de plus pour y réfléchir !!