Dégât des eaux, réorganisation, fermeture... Quel avenir pour la Trésorerie de Gisors ?

Administration. Fermés depuis le 21 octobre 2019 à la suite d’un dégât des eaux, les locaux ne rouvriront pas avant le 30 juin 2020. En pleine réorganisation du réseau de proximité des Finances publiques, ils sont en sursis.

 

 

Mariam FOURNIER

Publié le 30/01/2020 à 08:06

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Les locaux de la rue du Faubourg-de-Neaufles sont fermés depuis le mois d’octobre pour cause de dégât des eaux (photo : Paris-Normandie).

Combien de mois reste-t-il à la Trésorerie de Gisors ? Depuis le 21 octobre 2019, elle a dû fermer ses portes au public à la suite d’un dégât des eaux. Une situation en théorie provisoire.

Sur une affichette apposée au 9 bis, rue du Faubourg-de-Neaufles, la direction départementale des Finances publiques (DDFiP) précise qu’elle sera fermée « jusqu’au 30 juin 2020 ». « Le propriétaire de ces locaux n’a pas encore répondu à la demande officiellement transmise par l’administration pour connaître les modalités qu’il a choisi pour opérer ces travaux », indique la DDFiP. En attendant, les agents ont été installés au centre des Andelys.

 

Un service de proximité

Parallèlement, le paiement de l’impôt a été transféré au service des particuliers de Vernon depuis le 1er janvier 2020. C’est là-bas que les usagers doivent désormais s’adresser, tandis que Gisors doit conserver tout ce qui concerne le secteur public local.

Cette nouvelle distribution des missions s’est faite en accord avec la Ville. « Après consultation de mes collègues maires, j’ai en effet donné un avis favorable à ce que la Trésorerie de Gisors se spécialise en 2020 dans la gestion comptable des collectivités pour une raison simple : les mairies du canton souffraient d’un manque de réactivité de la Trésorerie, qui était débordée », explique Alexandre Rassaërt, premier magistrat. Toutefois, « il a toujours été prévu que l’accueil physique du contribuable soit maintenu », défend l’édile.

Dans un courrier adressé au directeur général des Finances publiques, fin septembre 2019, par la présidente de la communauté de communes, Perrine Forzy, puis au ministre de l’Action et des Comptes publics, par le maire, les élus sollicitent la présence « d’un conseiller de proximité » du lundi au vendredi.

Calendrier

Une demande qui intervient alors que la « planification du déploiement de l’ensemble du réseau de proximité des Finances publiques dans l’Eure d’ici à 2022 » est en cours.

Sur la question d’une fermeture à Gisors, la DDFiP se montre prudente : « Il convient d’attendre la finalisation de cette planification globale dans les prochaines semaines pour y répondre. » Pour les syndicats, le débat porte plutôt sur quand. Et avec la problématique du bâtiment, ils estiment que la Trésorerie du chef-lieu du Vexin normand pourrait faire partie des premières à fermer. « À terme, elle devait aller aux Andelys, souligne Isabelle Laurent, secrétaire départementale de Solidaires Finances publiques. En sachant que si le propriétaire bailleur ne bouge pas, il y aura très probablement une fermeture d’ici à janvier 2021. » Le dégât des eaux a « précipité les choses », approuve également Arnaud Talard, secrétaire CGT Finances publiques de l’Eure.

Pour la municipalité, l’une des solutions est d’obtenir rapidement la labellisation France services pour le centre social de Gisors. Le principe : avoir des agents formés pour donner les premières informations aux usagers dans différents domaines, à l’image d’Étrépagny.

Une fausse bonne idée, selon Arnaud Talard : « Il n’y aura pas d’agent des Finances publiques physique, sauf à organiser des rendez-vous. Les agents vont faire office de boîtes aux lettres. » Et leur formation ne peut suffire, insiste-t-il. Un point qu’avaient déjà soulevé les syndicats à l’été 2019, à l’annonce du projet de réseau territorial dans le département, qu’ils continuent de dénoncer.

« Pour ce qui est de la fermeture de la Trésorerie, je me battrai bien sûr de toutes mes forces pour que les services fiscaux restent présents à Gisors », assure de son côté le maire.

Effectifs

«   La DDFiP a garanti que cette solution n’aurait pas d’impact sur les effectifs de la Trésorerie de Gisors   », rappelle le maire concernant le transfert de la gestion de l’impôt. Toutefois, le syndicat Solidaires indique que quatre postes sur huit sont vacants en raison de départs successifs en fin d’année 2019. Un cas «   atypique   », relève également la CGT.

«   Le nombre de vacances variant dans le temps au gré des demandes de mutation des agents et du calendrier de ces mouvements, il n’est pas représentatif de la situation sur une longue période, temporise la DDFP, sans confirmer ou infirmer les chiffres. En outre, des renforts ont été alloués à la Trésorerie de Gisors pour [les] combler.   »

D’une manière générale, «   il y a un vrai problème de l’emploi dans notre administration   », estime Arnaud Talard.

 

 

Mariam Fournier

Journaliste à Vernon

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