La date du 14 octobre a été choisie car le Projet de Loi de Finance (PLF) va être présenté à l’Assemblée nationale le même jour, puis débattu pendant plusieurs semaines, avant un vote global prévu pour le 18 novembre.
Son adoption sans vote avec l'article 49-3, ou son rejet, ne sont pas exclus. Il s’agit du budget que se donne le gouvernement pour l’année à venir et qui détermine, entre autres, le financement des services publics comme l’éducation ou la santé. Il joue aussi un rôle direct sur le pouvoir d’achat et l’emploi. Une fois de plus, les plus précaires d'entre nous seront touchés. Concrètement," l’année blanche" signifie principalement un appauvrissement des bénéficiaires des prestations sociales, notamment des plus pauvres, des classes moyennes et de nombreux retraités.
C’était sans compter sur les pathétiques démissions et re-nominations auxquelles nous avons assisté.
Ainsi, après Lecornu 1ier voila le gouvernement Bis Cornu. Mais le budget d’austérité sera bel et bien toujours là, conforme à la politique néolibérale et capitaliste qu’on nous inflige, où le seul objectif réside dans la recherche du profit à tout prix sur le dos des classes les plus pauvres.
En acceptant la proposition d’Attac 39 de nous associer à cette action devant la DDFIP39, nous avons prolongé les actions conjointes d’Attac et Solidaires Finances Publiques menées au niveau national le 01/10.
Ces actions ont notamment dénoncé le gaspillage des 211 milliards d’aides publiques offertes sans garanties ni contre-parties aux entreprises privées, dont les plus rentables du CAC40, telle LVMH, groupe de Bernard Arnaud, un des hommes les plus riches du monde :
ce groupe a bénéficié de 268 millions d’aides publiques en 2023, alors qu’il réalisait pour le même exercice 13 milliards de bénéfices et 7 milliards de dividendes offerts à ses actionnaires.
Pour rappel, ces dividendes pouvaient être taxés jusqu’à 62,2 % avant l’ère Macron (45 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux). Depuis l’instauration de la flat taxe, le cumul ne peut pas dépasser 30 % !
https://www.leprogres.fr/economie/2025/10/14/les-ultrariches-et-les-multinationales-paient-proportionnellement-moins-d-impots-qu-une-infirmiere
Le monde qu’ils nous proposent, c’est une poignée de possédants s’enrichissant sans cesse sur le dos des autres, le tout sur une planète de moins en moins vivable.
Un autre budget est vital
Faire contribuer davantage les ultrariches et les multinationales est une nécessité :
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sociale, car il faut réduire la pauvreté et assurer une protection sociale digne de ce nom à la population,
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environnementale, car la lutte contre le changement climatique nécessite des moyens financiers,
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économique, car une société de rentiers est anti-économique, il faut donc y mettre fin pour que l’argent circule utilement, dans un cadre l’orientant vers la satisfaction des besoins,
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démocratique, car une véritable justice fiscale et sociale renforcera le consentement à l’impôt et contribuera à refaire société.
Nos revendications rencontrent un large écho dans la population et font consensus au sein de nombreuses organisations du mouvement social et syndical :
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instauration de l’impôt plancher sur la fortune qui assurerait que les ultrariches paient un minimum d’impôt,
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création d’un véritable impôt sur la fortune avec une assiette plus large que celle de l’ancien impôt de solidarité sur la fortune,
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révision et renforcement des droits de donation et de succession, notamment par le plafonnement du « pacte Dutreil »,
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révision des niches, fiscales et sociales, notamment de celles dont bénéficient les entreprises et qui constituent la majorité des aides publiques aux entreprises,
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conditionnalité des aides aux entreprises,
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fin du prélèvement forfaitaire unique afin que l’ensemble des revenus soit imposé à égalité, au barème progressif de l’impôt sur le revenu,
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arrêt de la baisse des impôts de production et instauration d’une progressivité à l’impôt sur les sociétés, ce qui permettrait par exemple de mieux taxer les superprofits,
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renforcement de la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales : moyens humains mais aussi législatifs, avec une taxe unitaire notamment.