fonctionnaires taisez vous                                                                                                                                         Nancy le 19 janvier 2021
                                                               Aux Agents de la DDFIP 54


Si nous étions directeurs, nous vous adresserions les voeux suivants: « Bonne année, bonne santé, merci pour votre investissement sans faille et votre docilité. Nous formons des voeux de poursuite des suppressions d’emploi, de disparition de nos missions et nous profitons d’une situation sanitaire exceptionnelle qui jugule toutes formes d’opposition à notre politique de destruction du service public ».
Mais non, nous sommes Solidaires Finances Publiques et si nous vous présentons bien naturellement nos voeux les meilleurs, dans les domaines qui vous sont chers, ils seront de nature très différente. Nous étions convoqués le 12 janvier, puis à nouveau le 19 janvier 2021 à un audio-CTL pour acter la suppression de 16 emplois en Meurthe et Moselle en 2021 et 1792 à la DGFIP. Pour rappel, selon les documents de travail fournis, nous subissons 19239 suppressions depuis 2012. C’est dire…
Conséquences inéluctables : organisations, réorganisations et donc le funeste NRP.
Oui, le NRP n’est que la conséquence de ces suppressions et non la pseudomodernisation de la DGFIP.
L’impact sur les agents est terrible, nous voyons au quotidien des agents en souffrance, physique et morale. Dans certains sites, on parle pudiquement de « craquage ». Non ce n’est pas du « craquage », ce sont simplement des collègues qui souffrent de voir la DGFIP se mourir, de voir la haute hiérarchie défendre et accompagner le délitement de notre administration sans réagir, qui souffrent simplement d’être abandonnés en rase campagne. Le NRP passe et les collègues doivent se débrouiller pour que cela marche, ou pas…
Alors oui, nous boycottons ce CTL qui entérine la disparition de 16 emplois.
Aujourd’hui pas de liminaire, mais une adresse aux agents de la DDFIP 54. A quoi bon lire une liminaire en audio ? D’habitude, nous organisions une journée d’action avec manifestation devant la direction. Impossible àreproduire cette année quand cette foutue pandémie se combine avec l’abattement et la résignation des agents. Ça facilite quand même drôlement la tâche de la Direction : pas d’instances en présentiel, pas d’opposition frontale, le rêve d’un dialogue social apaisé car inexistant.

16 emplois supprimés, des agents en grande souffrance, des missions sacrifiées et des mensonges, des mensonges… Un exemple : la démétropolisation. Souvenez-vous le « deal » suite au mouvement des gilets jaunes, remettre du fonctionnaire sur les territoires. Chouette idée ! On décentralise des services de Bercy pour les installer en province. On remet du fonctionnaire partout et pour les communes on occupe du foncier, le rêve. Puis la réalité : aucun service de Bercy ne va quitter son bureau. On va plutôt créer des services d’appui aux services en souffrance !!!
Ben ouais, cher(e)s collègues, ils nous ont menti comme ils ont menti aux élus locaux et nationaux. Ne croyez pas que nous sommes restés les bras croisés face à la fermeture précoce de la trésorerie d’Essey les Nancy, comme en 2019, nous avons informé les élus de ce coup de Jarnac bien organisé par nos directeurs. Après la fronde bien-orchestrée par ces élus, avec trois articles de presse dans l’Est Républicain et une intervention d’un sénateur auprès de M. Dussopt, le Ministre confirmait l’abandon de ce projet le 22 décembre 2020. Que de gâchis pour la gestion humaine des agents de cette trésorerie. La conclusion est que l’on ne peut pas leur faire confiance. On ne peut pas leur confier notre avenir ni l’avenir de nos missions.
Ils sont à la tête de la DGFIP et ils vont réussir à la couler.
Au passage, ne rêvez pas chers collègues. Ceux qui n’ont pas encore pris de coups, ceux qui n’ont pas encore subi de suppressions ou de réorganisation, c’est pour bientôt, ça arrive. Car souvenez-vous. On ne partage pas tous les mêmes galères : si certains bénéficient de larges garanties financières dans le temps, pour l’écrasante majorité que nous sommes, rien. On subit les suppressions, des conditions de travail ultra-dégradées, de la  pression, un télétravail non préparé et non organisé… Si l’argent coule à flots sur la haute hiérarchie, il ne ruisselle sur nous que mépris et cynisme.
Alors on fait quoi ? On continue à baisser la tête, à prendre des coups, à voir nos collègues s’effondrer les uns après les autres ? Ou on essaye de construire une véritable opposition à cette désintégration de la DGFIP ? C’est à chacun de prendre ses responsabilités, Solidaires Finances Publiques sera toujours présent aux côtés de ceux qui veulent se battre mais certainement pas à leur place.
Nous formons donc des voeux d’une DGFIP combative et solidaire dont les agents sauront se mobiliser le temps venu.
QUE LA FORCE DU NOUS SOIT EN VOUS !!!   pdfAdresse aux agents de la DDFiP 54 (252.65 Ko)