Bonjour

 

Vous vous souvenez le 28 juin nous vous faisions part du courrier adressé par un de nos adhérents à l'attention du Président de la République et de Madame la Première Ministre.

Alors l'Elysée répond plus vite que Matignon...mais pas aux questions...(CF reproduction de la lettre de notre adhérent en fin de page)

NDLR "C'est peut être pas votre question, mais c'est ma réponse" (Georges MARCHAIS le Grand Débat élection présidentielle 1981 le 3/2/81)

En attendant la réponse d'Elisabeth BORNE, voici celle de la Présidence...

Peut être que comme nous, à sa lecture, vous vous demanderez si CHATGPT n'est pas déjà en service au plus haut sommet de l'Exécutif.

Nous avons mis en gras/souligné un passage bien particulier de nature à nous rassurer...enfin c'est ce qu'il espère...

Bonne lecture et fin d'été.

 

Monsieur,


Le Président de la République a bien reçu le courrier que vous avez souhaité lui adresser et m’a confié le soin de vous répondre.
Aussi, je tiens à vous assurer de toute l’attention qui a été portée à vos remarques concernant la réforme des retraites.


Lucide face aux colères qui s’expriment dans notre pays, Monsieur Emmanuel MACRON m’a chargé de vous assurer qu’il n’y restera jamais insensible ou sourd, d’autant qu’il partage l’attachement de nos concitoyens à la justice sociale et à notre vitalité démocratique. Aussi, malgré des mois de concertation et de réelles améliorations du texte, il regrette que l’on n’ait pas pu trouver de consensus sur cette réforme, qui n’a pas été menée par idéologie, mais bien par la seule nécessité.


Comme partout en Europe, en raison de l’augmentation du nombre de retraités et de l’allongement de l’espérance de vie, il nous fallait adapter notre système des retraites pour en assurer la pérennité. Face à cette réalité, le statu quo ne pouvait pas être une réponse crédible et responsable, de même que la baisse des pensions de nos retraités et l’augmentation des impôts et cotisations des travailleurs. Nous avons donc fait le seul choix responsable et juste nous permettant de garantir une retraite décente à tous les Français, celui présenté durant la campagne présidentielle, à savoir travailler progressivement un peu plus, mais moins longtemps qu’ailleurs en Europe, tout en épargnant les plus fragiles et en veillant à ne pas pénaliser ceux qui ont commencé à travailler tôt ou ont les métiers les plus difficiles. C’est un effort demandé aux Français, mais il est indispensable pour les générations futures.

Aujourd’hui, alors que cette réforme est allée au bout de son chemin démocratique et qu’elle sera complétée avec le pacte de la vie au travail, le Président de la République souhaite que nous retrouvions ensemble l’élan français. C’est le cap qu’il a fixé à notre Nation et le coeur de notre action autour des grands chantiers du Gouvernement, ceux de bâtir une France du plein emploi et de la réindustrialisation, de renforcer notre justice et
l’ordre démocratique, de conduire la planification écologique nécessaire à la préservation de l’environnement, et d’assurer le progrès social grâce à nos services publics afin de garantir une vie meilleure, de nos enfants à nos aînés, dans nos villes et nos campagnes.


Refusant l’immobilisme et l’extrémisme, vous pouvez compter sur le Chef de l’État et le Gouvernement pour continuer à agir au service de la France et des Français avec ambition, mais aussi le souci constant du dialogue, de l’apaisement et de l’unité.


Je vous prie d'agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.


Brice BLONDEL
N° PDR/

 

 Petit rappel de la lettre de notre adhérent:

 

Bonjour monsieur le Président de la République,

 

Je me permets cette lettre pour vous faire part de ma consternation sur le sujet de la réforme des retraites et des rémunérations dans la Fonction Publique.

 En matière de réforme des retraites.

 Certes j'entends bien que l'intérêt général n'est pas la somme des intérêts individuels mais je vous avoue être atteint par un profond sentiment d'injustice.

Il paraît que cette réforme ne fera aucun perdant, merci de prendre le temps de me lire et vous comprendrez mon amertume.

 Je suis né en 1964, plus précisément le 6 mai.

Après mon baccalauréat, j'ai passé le concours de cadre C à la Direction Générale des Impôts devenue Direction Générale des Finances Publiques en 2010 suite à la fusion avec l'administration du Trésor Public.

 J'ai donc intégré la DGI le 1er mars 1984.

A cette époque il fallait 37 annuités 1/2 pour faire valoir ses droits à la retraite et avoir atteint l'âge de 60 ans. De fait j'étais dans une situation qui me permettait d'envisager une surcote confortable de 2 ans et 9 mois, me garantissant alors une retraite convenable pour ne pas dire confortable.

 Est intervenu dans un premier temps l'allongement à 40 annuités ce qui me laissait encore la possibilité de partir à 60 ans mais en me privant de toute surcote.

Première étape d'une dégradation des droits acquis...

 Puis est intervenue la réforme modifiant l'âge de départ à 62 ans avec 40 annuités, certe mon âge de départ était repoussé de 2 ans mais sur la base de 40 annuités cela me permettait de récupèrer une surcote de 2 ans.

 Puis réforme complémentaire, la durée de cotisation passant à 42 annuités je perdais de nouveau la surcote...

 Enfin la réforme 2023, compte tenu de ma date de naissance je suis tenu de travailler jusqu'à mes 63 ans révolus et n'aurait donc pas de surcote quand bien même mes annuités seront acquises au 1er mars 2027.

 Voilà il ne s'agit pas d'un cas d'école mais de ma situation personnelle.

 Lorsque j'ai passé le concours j'ai accepté les conditions de carrière 37,5 annuités et 60 ans pour une retraite à taux plein...un contrat passé avec l'Etat employeur.

 39 ans plus tard les règles ont changé dorénavant il me faut justifier de 43 annuités et 63 ans soit en ce qui me concerne 3 ans de travail supplémentaires et 5,5 années de cotisations supplémentaires pour une retraite à taux plein...

Il me semblait tout à fait légitime que la clause dite "du grand père" s'appliqua.

 En matière de rémunération :

 J'ai évolué dans ma carrière en gravissant les grades par le biais des concours et sélections afin d'être à présent cadre A et donc encadrant *manager", une forme d'ascenseur social.

 Les différents grades sont répartis en plusieurs échelons atteignables en fonction d'une cadence établie par le statut de la fonction publique.

A ces échelons correspondent un nombre de points d'indice qui permet de définir le salaire brut en application de la valeur de ce point.

 Or il s'agit sur ce sujet de la seconde pénalisation en matière de retraite pour les agents de la fonction publique.

 En effet si le cadencement de la carrière à vocation à reconnaître un accroissement des compétences acquises, il ne peut être compensateur de l'inflation.

 Seul le point d'indice vaut référence au coût de la vie.

 Poursuivons le raisonnement...

 

L'augmentation du point d'indice en cumulé s'établit à 37,21 % sur la période du 1er janvier 1990 au 1er janvier 2023.

L'inflation, source INSEE, est constatée à 72,5%.

 La perte de pouvoir d'achat est donc de 35,29% sur la période considérée.

 Ceci explique pourquoi actuellement nombre de jeunes fonctionnaires de la catégorie C bénéficie durant plusieurs années d'une prime compensatoire pour rattrapage du Smic.

 De fait ramenée à ma situation valant exemple, actuellement en fin de carrière de la catégorie A indice 673, ma perte de pouvoir d'achat sur le seul point indiciaire s'établit à :

 Salaire brut au 1er janvier 2023

673*4.9278=3316.40 euros

 Perte de 35.29% sur 33 ans donc mon salaire brut mensuel devrait se situer à :

3316.40 * 1.3529 = 4486.77 euros

 Pour la détermination de la retraite, sur la base de la nouvelle réforme, compte tenu des éléments indiqués précédemment ma retraite devrait s'établir à :

 4486.77 * 75% soit 3365 euros bruts mensuel or le simulateur m'annonce une retraite à 2502 euros brut...

 Enfin en guise de conclusion, ajoutant encore à la déception et à l'amertume, inutile de s'interroger sur l'absence d'attractivité pour les métiers de la Fonction Publique les trois versants confondus, et sur la démotivation généralisée.

 

En espérant un retour tout aussi argumenté que la présente.

 

Respectueusement.

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