C’est par voie de presse que le gouvernement a annoncé le lancement d’une convention citoyenne sur « les temps de l’enfant » et « l’organisation de la journée des enfants de 3 à 18 ans ». C’est le Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui serait chargé d’organiser cette convention. Que ce soit pour les rythmes annuels ou pour les rythmes hebdomadaires, il n’y a aucune cohérence éducative dans les décisions ministérielles, qui ne prennent en compte ni le temps de l’enfant dans sa globalité, ni le temps de travail des enseignant·es, ni les besoins des parents. 

Cette mesure, annoncée sans consultation préalable des organisations syndicales, est une manœuvre politique de la part de Macron pour détourner les regards des vraies difficultés de l'école. Elle ne répond pas aux besoins urgents que font entendre les personnels et les élèves, mais participe au contraire à les invisibiliser.

Ce nouveau chantier est par ailleurs lancé alors qu'aucun bilan n'a été tiré des précédentes réformes des rythmes scolaires menées en 2008 par Xavier Darcos et en 2013 par Vincent Peillon.

Sur les temps de l’enfant, les chronobiologistes et les pédiatres soulignent l'importance d'un rythme de vie régulier et d'un sommeil suffisant pour les enfants. Or, le gouvernement, au service du patronat, met en œuvre une politique d’austérité qui fragilise de nombreuses familles et affecte directement les conditions de vie et d’apprentissage des enfants. Les mesures gouvernementales  n’ont cessé de dégrader le service public d’éducation. La baisse des moyens dans l’Éducation nationale détériore les conditions d’apprentissage de nos élèves. Les réformes successives, à l’instar des mesures “Choc des savoirs”, ont des conséquences délétères sur le rythme des apprentissages, mettent en difficultés les élèves et aggravent le tri social. Aujourd’hui l’urgence est dans la reconstruction d’un service public d’éducation qui peut accueillir dignement tou·tes les élèves. 

Le rythme scolaire est perturbé par le zonage touristique, qui prolonge la période de cours entre les vacances de printemps et les vacances d’été jusqu’à douze semaines.

Pour une réforme des rythmes scolaires dans l’intérêt des élèves, des personnels et des parents SUD éducation revendique :

  • la diminution du nombre d’élèves par classe ;
  • des programmes dont les contenus laissent du temps à la manipulation, l’expérimentation et la recherche et la mise en place de pédagogies émancipatrices ;
  • une organisation du temps et des activités scolaires adaptée selon l’âge des enfants, avec notamment la réduction du nombre d’heures de cours quotidiens et hebdomadaires des élèves en fonction de leur âge ;
  • une formation des personnels à la hauteur de leurs attentes ;
  • développement de RASED complets et de proximité partout, dans le respect des missions des trois spécialités (maître·sses E et G, Psy-EN), à l’opposé de la logique des « pôles ressources » ;
  • l’abandon du Choc des savoirs et de toutes les réformes qui affectent le rythme des apprentissages et des élèves et qui renforcent les inégalités sociales ;
  • l’abrogation du Bac Blanquer, qui désorganise totalement les lycées et impose aux élèves des emplois du temps et conditions d’études non propices aux apprentissages, avec parfois 9h de cours sur une journée ;
  • une rénovation du bâti scolaire adaptée aux besoins pédagogiques et exigences écologiques ;
  • la réduction du temps de travail des personnels, et donc le refus de toute tentative de son augmentation à travers un allongement du nombre de semaines de classe, des formations professionnelles pendant les vacances scolaires, l’organisation d’examens après la fin des classes, la démultiplication des heures supplémentaires imposées ou encore l’augmentation de nos missions avec le Pacte.

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