En début de journée, la Direction s'est entretenue avec les chefs de service en organisant des conférences téléphoniques par métier. Il s'agissait de définir les missions prioritaires, voir ce qui peut être fait en télétravail et poursuivre dans la mise en œuvre du Plan de Continuité de l'Activité (PCA).
Tout d'abord, un mot sur la situation DGFiP. Le DG nous a envoyé un mail reprenant les grands principes du PCA :
Nos missions sont essentielles. Permettre pendant cette période d'encaisser des recettes et de payer la dépense publique (achats, paye, pensions), en traitant vite et bien les demandes de remboursements ou de reports d'impôts, est absolument fondamental. J'ai demandé à vos directeurs de subordonner notre activité à ces objectifs qui doivent être connus et partagés.
En dehors de ce qu'évoquent ces lignes, nous constatons qu'encore ce matin, personne (directeur, chef de service, agent) ne semblait savoir ce que sont exactement les missions prioritaires. Chaque direction s'organise comme elle le peut et en fonction de sa propre compréhension des enjeux. Ainsi, il est à noter que, d'un département à l'autre, les SIP, par exemple, sont maintenus en activité ou non. Ce flou, opposé aux consignes pressantes de confinement, entretient un climat totalement anxiogène chez les agents encore dans les services.
Au moment où nous écrivons ces lignes, un article en 1ère page du site national de Solidaires Finances Publiques et intitulé « Déclinaison locale des mesures anti COVID-19 » attire notre attention. Le Bureau National de Solidaires Finances Publiques est informé de cette situation et entend bien la dénoncer. Nous découvrons surtout un document annexé : Plan national de Continuité d'Activité, qui décrit ce que sont les missions prioritaires. Quand ce document a-t-il été publié par la DG ? Comment a-t-il été communiqué aux directions locales et l'a-t-il été ? Encore et toujours des problèmes de communication, alors qu'au contraire le dialogue et la transparence devraient être la clé pour maintenir l'unité de nos collectifs de travail.
Bref, notre Direction a donc été contrainte d'agir comme elle l'a pu. Très peu de missions sont considérées comme non prioritaires : le contrôle fiscal (PCRP, BDV, BCR, mais avec possibilité de télétravail) et le cadastre (géomètres, PELP).
Dans les services de direction, les chefs de services « cherchent des allègements » et ce qui est télé-travaillable.
Le SPFE fonctionne mais est confronté à des problèmes techniques pour l'ouverture et la fermeture des journées comptables : si ça se prolonge, la DG a autorisé la prise d'arrêté pour fermer le service.
Dans les autres services (SIP, SIE, trésoreries, PCE), un service minimal est instauré qui doit passer par la mise en place de plannings et rotations quand c'est possible.
La Direction se donne 2 jours pour aboutir à une situation stabilisée.
Joint par téléphone à l'instant, M. Galvain nous assure qu'il n'est pas dans l'intention de la Direction de faire du zèle : pas question, donc, de maintenir la totalité des agents « non empêchés » dans les services (application des consignes sanitaires nationales obligeant à la réduction des contacts). Ainsi, le service minimal (avec rotations) à la réalisation des tâches prioritaires semble donc effectif. Par ailleurs, la Direction va déployer la totalité des portables à sa disposition (mais il y en a peu) pour favoriser le télétravail. La DISI va peut-être fournir quelques appareils supplémentaires dans les prochains jours. Nous avons enfin largement insisté sur la nécessité d'envoyer un message à tous les agents pour expliquer ce que sont les missions prioritaires, les décisions prises et pourquoi il faut maintenir une veille dans la plupart des services.
Le moment n'est pas à la polémique, mais tout cela démontre bien que rien, que ce soit au niveau national ou local, n'était prêt pour faire face à une telle situation. Un peu comme avec le nuage de Tchernobyl, le gouvernement avait peut-être prévu que le virus s'arrête à nos frontières...