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    .... DU MOMENT !

 

Loyal ! Voici très certainement l'adjectif le plus utilisé par nos cadres et hauts fonctionnaires quand ils souhaitent se justifier... Alors empruntons ensemble le chemin de la loyauté :

Certains Chefs de service qui, avec un zèle à toute épreuve, font le sale boulot de leur Directeur départemental, par loyauté, en soudoyant et divisant leurs collaborateurs afin de faire passer au plus vite ce projet stupide de géographie revisitée...

Les directeurs départementaux qui font des promesses intenables aux élus par loyauté envers la volonté du directeur général,quitte à leur mentir par omission ...

Le directeur général qui, par loyauté envers son ministre de tutelle, fait tout pour diviser l'union syndicale de la DGFIP...

Le ministre de tutelle qui, par loyauté envers le Président de la République, nous méprise dans les médias...

Rien de bien glorieux dans ce sens, alors faisons le chemin dans l'autre sens :

 

un ministre de tutelle, ce très cher Darmanin, qui se vante dans la presse de faire une réforme qui ne s'adresse pas aux personnels....

Un directeur général qui confond boycott syndical et droit d'alerte solennel en refusant de prendre part à une minute de silence en hommage aux agents qui se sont suicidés sur leur lieu de travail depuis juin...

Des directeurs départementaux qui jouent aux échecs avec leurs agents pour pions...

Des chefs de service qui se tirent une balle dans le pieds en détruisant leurs propres services...

Qu'a-t-on promis à tous ces cadres pour obtenir une telle "loyauté" ?

Et les agents ? A qui doivent ils adresser leur loyauté ? A qui peuvent ils encore faire confiance quand tout ce qui est au "au dessus" d'eux les méprisent à ce point ? Que peuvent ils faire quand tous ces premiers de cordées décident de couper la corde au dessous d'eux ? Au Président de la République ?

Au vu du discours prononcé le 10 octobre en clôture du forum BPIFRANCE INNO GENERATION (un bidule pour "managers"), on peut fortement en douter, lui qui prend les vérificateurs pour de sombres crétins et avec eux, toute l'administration française...

Voici, in extenso, sa déclaration d'amour envers les vérificateurs du contrôle fiscal ou socal :

" Quand on entreprend, il est normal d'abord qu'on ne puisse pas tout faire de manière parfaitement exhaustive, parce qu'on est pris par l'action, on cherche à continuer à innover, à trouver de nouveaux clients, à consolider tel ou tel marché. On a autre chose à faire que s'adapter tout le temps aux changements. Et pour autant, on n'est pas tout le temps de mauvaise foi quand on est contrôlé par l'administration, que ce soit les Urssaf, les impôts ou l'administration du travail. Et là où le contrôle était avant un contrôle immédiat, sanction, couperet, nous avons passé une loi qui est cette fameuse loi du droit à l'erreur, qui est de dire que les premiers contrôles, comme le font d'ailleurs beaucoup mieux que nous les Britanniques, le premier contrôle, c'est un contrôle où on vous aide, on vous accompagne. Et on dit : « là, vous vous êtes trompé mais vous n'avez pas forcément fraudé » et donc on vous aide à corriger. Si après, au deuxième contrôle, il y a toujours la même erreur qui est faite, là, c'est de la fraude. La loi est passée, les textes sont passés. C'est maintenant un changement culturel qu'il faut faire dans l'administration, qu'il faut faire dans toutes les équipes. Et ça, il faut que les entrepreneurs de France nous aident aussi à le faire en rappelant à ses devoirs ceux qui viennent de l'administration. Vous pouvez le dire de ma part, quand quelqu'un arrive et, pour la première fois, vous met la douille, ou vous dit « non, là, boum, je vous mets tout de suite les pénalités plein pot », vous pourrez lui dire : « j'ai vu le Président de la République, il nous a dit qu'il y a le droit à l'erreur. » La loi est passée. Parce que la loi est passée, les décrets ont été pris, il y a encore plein de gens qui ne sont pas au courant ou qui n'ont pas changé leurs habitudes. Et j'en prends ici la garantie, vous m'écrivez si c'est le cas, je me retournerai tout de suite vers le ministre et son administration qui ne l'a pas appliquée. Alors évidemment, si vous avez fraudé de manière éhontée, vous n'allez pas m'aider et vous n'allez pas vous aider. Mais si cette philosophie, si ce qui est dans la loi n'a pas été appliqué, je vous garantis que ce sera corrigé. Ce changement culturel, c'est celui qu'on veut mettre en place."

Reposons la question : à qui être loyal ?

La réponse est simple : soyons loyal à un service public de qualité, lui-même loyal au Pacte Républicain. C'est la meilleure façon de ne pas être pitoyable dans notre loyauté et de redorer le blason de ce mot qui mériterait un bien meilleur sort !

Alors soyons loyaux envers nous-mêmes, et défendons les valeurs du service public dont nous sommes, NOUS, les loyaux serviteurs !