Monsieur le Président,
Comme nombre de pays, la France fait toujours face à une crise sanitaire inédite et inégalée par son ampleur depuis plus d’un siècle.
Cette pandémie aura permis de montrer à quel point les services publics sont nécessaires, à quel point il est important d’avoir des fonctionnaires en nombre suffisant, même si ceux ci ont bénéficié surtout des grandes embardées de nos ministres et autres DG, le pourboire de fin d’année fait penser au « personnel » du gars qui vient d’empocher le pactole à la roulette au casino du coin. Or à les entendre c’est le pactole lui même qu on a décroché. Même pas honte ! Ça vaut aussi pour le chèque énergie et le chèque inflation.
Cette crise sanitaire ne fait qu’accroître la crise sociale déjà présente, mais déclenche également une crise économique sans précédent. La méthode coué hier soir ou la répétition à outrance par le président de la république sortant, des bons résultats de la politique de ces 4 dernières années, qui aurait permis de faire disparaître la pauvreté dans ce pays, alors qu un million de personnes ont basculé sous le seuil de la pauvreté pendant le quiquénat en marche arrière, la méthode coué donc est insultante pour nombre de français et pour tous les fonctionnaires dont le smic dépasse leur position dans la grille indiciaire, pour tous les fonctionnaires dont le salaire est gelé depuis 14 ans. La moelle épinière a du plomb dans l aile.
Et on s’étonne de la non attractivité de notre administration ?? Foutaise ! Franchement pas besoin de brainstorming de A+++ pendant des heures pour comprendre, je vous la fait rapide Monsieur le Président :
- gel des salaires et perte de 25 % du pouvoir d’achat
- dé-zingage en règle et à longueur de discours des politiques, de la qualité des fonctionnaires qui sont une charge pour la société, inefficaces et empêcheurs de tourner en rond
- qui irait postuler dans une entreprise en liquidation ? A force de se vanter d’être le meilleur fossoyeur d’emplois publics ça commence à se savoir
- demoléculisation permanente de la moelle épinière : réformes permanentes qui conduisent à la destruction des chaînes de travail et la perte de sens de celui-ci, il n y a plus que 50 % des personnels qui conseilleraient la DGFIP à leurs enfants contre 75 il y peu encore, pas la peine de faire des observatoires internes si c’est pour pas les lire.
- Perte du H des RH, dorénavant on gère le stock, sans aucune considération pour les collègues. Décidemment l’élevage hors sol fait des ravages.
J’en oublie sans doute mais voilà déjà de quoi réfléchir.
Et ça continu en fait :
La DG a annoncé qu’elle reportait l’application intégrale des LDG en matière de mobilité à 2023 (au lieu de 2022 initialement prévu). Elle a justifié ce report par l'indisponibilité du nouvel outil informatique pour réaliser les mouvements qui n’est pas encore prêt. Et les objectifs du DG alors !!!
Mais, attention, !! nouveauté 2022 (mouvement prenant effet au 1er sept 2022) : la DG étend l’affectation au choix à l’ensemble des postes d’inspecteurs en DIRCOFI, ça promet de belles vacances et je parle de postes à pourvoir, pas des Seychelles.
Avec cette extension, l’affectation au choix représentera 34 % des affectations totales des inspecteurs contre 23 % aujourd’hui.
Solidaires Finances Publiques est contre les postes au choix, considérant que la formation professionnelle est là pour compenser l’absence de connaissances professionnelles et pallier à l’absence d’expérience professionnelle.
S’agissant d’un cœur de métier comme le contrôle fiscal, la généralisation de l’affectation au choix pour les inspecteurs équivaudrait-elle à acter que l’administration considère que la formation professionnelle n’est pas à la hauteur. Pour Solidaires Finances Publiques, cette décision de multiplier les affectations au choix est inacceptable.
L’administration justifie l’affectation au choix par la nécessité d’adapter le recrutement au meilleur profil. Pourtant, au bon vieux temps des CAP, de nombreux exemples ont montré l’incongruité du choix, où des titulaires bardés d’expérience se sont vu remettre un avis négatif, pour mieux ensuite recruter des stagiaires sans aucune expérience.
La proposition sur les DIRCOFI montre que la DG persévère dans cette contradiction.
Paradoxe supplémentaire, pour la DIRCOFI IDF qui peine à recruter suffisamment de titulaires, les inspecteurs stagiaires continueront d’y être affectés sans passer par la procédure du choix. Le tout en même temps sans doute.
Solidaires Finances est favorable à une fonction publique de carrière où un corps et un grade donnent vocation à occuper un certain nombre d’emplois, où la formation professionnelle permet de compenser le manque d’expérience, où la mobilité doit être choisie et non contrainte, sur la base de règles comportant des critères objectifs, clairs, transparents et contrôlables, et où tous peuvent prétendre à l’application des règles légales des articles 60 et 62 bis.
La DG réaffirme la nécessité du choix parce que « le choix est une évolution profonde de la maison. Le reste du monde fonctionne comme ça et on peut y arriver. On doit préparer nos cadres à cela en professionnalisent notamment le recrutement au choix »
Solidaires Finances Publiques dénonce cette vision étriquée de la DG pour qui les règles appliquées au commandement sont nécessairement bonnes et applicables au plus grand nombre.
Pour Solidaires Finances Publiques, le choix n’est pas une option, le choix est un poison.