Cette fois c'est NON !

 

Chartres, le 9 janvier 2019

 

Monsieur le directeur,

Hier se sont tenues des réunions dans les SIP du département pour relayer votre commande visant à solliciter une nouvelle fois les agents d'assiette afin d'assurer l'accueil téléphonique national du PAS.
Concrètement, deux postes d'accueil téléphonique avec des bandeaux « centre de contact » vont être créés au sein du SIP de Chartres, un poste au sein de chaque autre SIP, Dreux, Châteaudun, et Nogent soit 5 au total pour ce département.

 


Encore une fois et fidèle à ce qui devient pour vous une habitude, les représentants du personnel n'ont été ni associés, ni même informés de cette mesure précipitée qui démontre une fois de plus l'impréparation de cette réforme.

En effet 200 licences supplémentaires devaient être déployées dans les seules directions de première et deuxième catégorie. L'Eure et Loir n'était donc pas concerné.

Les agents du SIP de Chartres rejoints par leurs collègues des autres sites ont collectivement décidé de refuser cette nouvelle charge de travail qui s'ajoute à celle déjà très lourde que cette administration et ce Gouvernement font peser chaque jour sur les agentes et les agents au péril de leur santé et de leurs conditions de travail.

Car ce faisant, vous érigez un nouvel obstacle à l'exercice des missions qui nous incombent directement et dont nous avons la responsabilité.

Les nombreuses suppressions d'emplois qui affectent nos services depuis des années ne permettent déjà plus d'assurer avec sérénité la gestion courante des dossiers et les innombrables sollicitations téléphoniques qui parviennent dans les secteurs.

Le centre de contact, nourri par les redéploiements d'emplois en provenance des SIP, devait assurer l'accueil téléphonique des particuliers, ce qui justifiait nous disait-on, la diminution des effectifs dans les services de gestion.

Paroles de directeur… Elles n'engagent que ceux qui les croient…


Aujourd'hui à Chartres, les agents des SIP n'ont plus les moyens humains de répondre au téléphone. Cette situation se généralise dans le département. D'autres services sont également concernés car il faut choisir entre l'accueil et la gestion…

Vous avez par ailleurs l'indécence de vous répandre dans la presse locale dès le 4 janvier relayant la propagande politique du Ministre et du Directeur général en affirmant, nous vous citons, « nous n'avons pas rencontré de problèmes techniques particuliers ». Un peu de prudence Monsieur le Directeur, il est peut être un peu tôt pour fanfaronner.

D'ailleurs si tout va si bien, pourquoi donc nous sollicitez-vous ?

Enfin, cerise sur le gâteau, vous vous apprêtez encore dans les jours qui viennent à annoncer des suppressions d'emplois de cadres B et C qui vont affecter nos services…

Non Monsieur le Directeur, la réforme du PAS souligne simplement les limites humaines de ce que les services et les agents de la DGFIP peuvent supporter après des années de suppressions d'emplois, de désorganisation des services résultant de réformes imaginées par des irresponsables qui n'ont d'autre ambition que de dépecer notre administration.


Alors puisqu'il n'y a pas de difficulté, Monsieur le Directeur, nous vous invitons, vous et votre équipe, à prendre les appels téléphoniques en charge.

Vous qui aimez la communication, vous aurez tout le loisir d'expliquer aux contribuables qu'il n'y a pas de difficulté technique, que tout a été prévu et anticipé… Et vous jugerez sur pièce de la qualité des réponses que nous sommes en mesure d'apporter avec les moyens mis à notre disposition.

Solidaires Finances Publiques soutient les agentes et les agents des SIP du département dans toutes les actions qu'ils seront amenés à mener dans les prochains jours pour défendre leurs conditions de travail et informera la presse sur la situation réelle des services dans le département.

Solidaires Finances Publiques met en garde la direction de toute tentative d'intimidation ou de pression qui pourrait être exercée contre les agents.