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Lons le Saunier, le 15 avril 2024
La semaine en 4 jours…
ce n’est pas la semaine de 4 jours,
et ce n’est pas un cadeau !
Lors de son discours de politique générale, le 30 janvier dernier, le Premier Ministre a indiqué vouloir expérimenter la semaine en 4 jours dans la fonction publique afin, selon lui, de la rendre plus attractive.
Et hop, sans avoir consulté les organisations syndicales, l’expérimentation est lancée dans toute la fonction publique d’État pour une mise en place dès le 1er septembre ! Et La DDFiP du Jura est priée de faire remonter une liste de services « volontaires » pour le 22 avril.
Pourquoi cette rare précipitation à vouloir mettre en œuvre une mesure présentée comme destinée à améliorer nos conditions de travail par un gouvernement qui n’a eu de cesse de les dégrader ?
C’est qu’en réalité cette semaine en 4 jours n’est pas ce qu’elle prétend être. Elle n’a pas vocation à être un vecteur de progrès social mais au contraire un instrument régressif de la politique de rigueur budgétaire. La seule logique qui préside à la rapidité de son déploiement, reste celle des « économies » que le gouvernement espère retirer de sa mise en œuvre notamment via une réduction des dépenses bâtimentaires (la politique immobilière de l’État étant devenue un des nouveaux leviers de la politique de réduction des dépenses publiques).
La semaine en 4 jours, qu’est-ce que c’est ? |
Le concept (4 jours de travail et 3 jours de repos) peut certes paraître séduisant. Mais attention, il ne s’agit ni d’un cadeau ni d’un progrès social bien au contraire (même si certain·es peuvent individuellement y trouver un intérêt). Il est donc important de clarifier certains points afin de lever toute forme d’ambiguïtés.
En premier lieu il s’agit de bien différencier « semaine de 4 jours » et « semaine en 4 jours » car si la première expression est très souvent utilisée et relayée, c’est bien de la seconde dont il est en réalité question pour la fonction publique :
-
La semaine de 4 jours consiste à diminuer le nombre d’heures hebdomadaires pour conserver la même durée quotidienne de travail ;
-
La semaine en 4 jours revient en revanche à conserver le même nombre d’heures hebdomadaires en augmentant le volume horaire effectué quotidiennement. On condense le temps de travail sur moins de journées au lieu de le réduire.
La semaine en 4 jours, c’est donc travailler la même durée qu’aujourd’hui (1 607 heures par an pour un temps plein), soit de 35h00 à 38h30 en fonction des modules horaires choisis, mais sur 4 jours au lieu de 5.
Autrement dit, cela revient à travailler près de 2 heures de plus chaque jour :
Module horaire hebdomadaire |
Durée quotidienne de travail |
Congés |
|||||
Semaine en 5 jours |
Semaine en 4 jours |
différence |
Jours ARTT |
Congés annuels |
Journée solidarité |
Total |
|
35h00 (agents Berkani et non titulaires) |
07h00 |
08h45 |
+ 1h45 par jour |
0 |
25 |
|
25 |
36h12 |
07h14 |
09h03 |
+ 1h49 par jour |
0 |
32 |
-1 |
31 |
37h30 |
07h30 |
09h22 |
+ 1h52 par jour |
8 |
32 |
-1 |
39 |
38h00 |
07h36 |
09h30 |
+ 1h54 par jour |
11 |
32 |
-1 |
42 |
38h30 |
07h42 |
09h37 |
+ 1h55 par jour |
13 |
32 |
-1 |
44 |
Concrètement, ce sont des journées à rallonge qui attendent ceux et celles qui opteraient pour la semaine en 4 jours, et on comprend très vite que cela exclut d’office les personnes qui ont des contraintes familiales et celles qui ont des temps de trajet longs :
Module horaire hebdomadaire |
Heure de départ (semaine en 4 jours) (prenant en compte la pause méridienne minimum de 45 minutes) |
||
pour une arrivée à 7h30 |
pour une arrivée à 8h00 |
pour une arrivée à 8h30 |
|
35h00 |
17h00 |
17h30 |
18h00 |
36h12 |
17h18 |
17h48 |
18h18 |
37h30 |
17h37 |
18h07 |
18h37 |
38h00 |
17h45 |
18h15 |
18h45 |
38h30 |
17h52 |
18h22 |
18h52 |
Les dispositions en matière de temps de travail suivantes sont intangibles (prévention santé au travail) et restent applicables : 45 minutes de pause méridienne minimum, 10 heures de travail effectif maximum par jour, 11h30 d’amplitude journalière maximum (arrivée 7h30 – départ 19h00).
La note DGFIP évoque également la possibilité d’expérimenter la semaine de 4,5 jours ou l’alternance de semaines en 4 et en 5 jours, sans réduction du temps de travail, vous l’aurez bien compris.
Dégradations des conditions de travail et des droits sociaux en perspective |
Alors certes, la semaine en 4 jours n’est pas un cadeau, mais quel risque y aurait-il à tenter l’expérience si elle est basée sur le volontariat et serait réversible ?
Organisation des services : cette expérimentation doit se mettre en place sans créations de postes (et même plutôt avec des suppressions), elle annonce donc un casse-tête sans nom pour l’organisation des plannings, en particulier dans les services en lien avec le public. La prise de congés sera d’autant plus complexe. Il est donc illusoire de croire que le volontariat sera la règle en particulier pour le choix du jour de repos (mercredi, vendredi). Et quid des collectifs de travail, de la formation des nouveaux collègues et de la transmission des savoirs ?
Conquis en matière de temps de travail : l’allongement des journées de travail va remettre en cause les horaires variables, les marges de manœuvre étant de plus en plus limitées. La DGFIP envisage d’ailleurs d’en profiter pour étendre les plages d’accueil (téléphonique) du public, impactant ainsi l’ensemble des agents et agentes des services de gestion. Du coup la question se pose : cette organisation sera-t-elle réellement réversible ?
Quant aux collègues qui sont au forfait, Stanislas Guérini évoque la possibilité de revenir sur les RTT.
Télétravail : pour celles et ceux qui opteraient pour la semaine en 4 jours, il est prévu de réduire le télétravail à 2 voire 1 jour par semaine. Comment cette limitation pourrait-elle ne pas être étendue à l’ensemble des personnels ? Il existe par ailleurs un risque important de voir peser un contrôle accru sur les télétravailleurs.
Pressions : l’exigence est posée d’un maintien des résultats ce qui engendrera une pression statistique accrue qui pèsera sur toutes et tous, et notamment sur les collègues au forfait qui feront l’objet d’une « attention particulière ». Toute défaillance relèvera automatiquement de la responsabilité individuelle de l’agent ou de l’agente qui sera accusé de ne pas savoir gérer son temps. Sans compter la fatigue générée par ces longues journées de travail.
L’amélioration des conditions de travail et des droits sociaux est donc loin d’être au rendez-vous !
Des expérimentations non concluantes |
Ce concept est déjà expérimenté depuis mars 2023 à l’URSSAF Picardie sur la base du volontariat. Si les trois quarts des 200 salariés éligibles trouvaient l’idée intéressante, dans les faits, seuls 3 l’ont accepté, uniquement des personnes sans enfant à charge. Chez les 197 autres, le nouveau format a été jugé incompatible avec la vie de famille et notamment les horaires de crèche et d’école.
En Belgique, la semaine en 4 jours ouverte à toutes et tous depuis fin 2022 n’a convaincu que 0,5 % des salarié.es, 99,5 % ne voyant pas comment faire en 4 jours ce qu’il est déjà difficile de faire en 5.
Dans les faits, les seules expériences qui fonctionnent (en Grande-Bretagne, Irlande, Allemagne, Espagne…) sont celles qui s’accompagnent d’une réduction du temps de travail et de la création d’emplois.
Pour Solidaires, le progrès social, c’est bien autre chose
que la semaine en 4 jours.
Le progrès, c’est la semaine de 32 heures avec maintien du salaire et créations d’emplois. C’est partager le travail.
Travailler moins pour travailler toutes et tous .
Salut à tous
Tu trouveras le compte rendu du CSAL du 26 Mars 2024 ainsi que la liminaire
SFP39_liminaire_CSAL_26_03_2024.pdf
Compte_Rendu_SFP_39_CSAL_du_26_03_2024.pdf
Nous ajoutons le réglement sanitaire du département du Jura (article 67) auquel nous avons fait réference lors de l'instance: Réglementsanitairedépartemental.pdf
Bonne lecture
Salut à tous
Le vendredi 12 avril 2024 aura lieu l'AG de la section.
Chaque agent de la DDFiP 39 peut participer souscouvert d'une autorisation d'absence spéciale à une assemblée générale syndicale.
Tous les adhérents ont reçu une invitation par mail.
Les sympathisants qui souhaiteraient participer peuvent également remplir le document joint.
Invitation_SFP_39_AG_du_Jura_2024.pdf
Retour pour le 29 mars dernier délai.
Bonne journée,
Journée de mobilisation nationale du 19 mars : presque 20% de grévistes à la DDFiP 39
Pour le Jura, à l'appel de l'intersyndicale nationale et en faveur de la défense du pouvoir d'achat de l'ensemble des fonctions publiques,sur Dole et sur Lons ce sont des cortèges d'une centaine de personnes chacun
Vous trouverez en pièce jointe la prise de paroles Solidaires finances publiques 39 qui à pu être faite uniquement sur Dole.
prise_de_parole_solidaires_finances_publiques_Jura.pdf
Accompagné de l'appel intersyndical
Prise_de_parole_intersyndicale_finances_publiques.pdf
Avec un taux national de grévistes de 12,91 %, la DGFiP est sur la 1ère marche des personnels mobilisés au sein du Ministère qui atteint 10,54 %
A La DDFIP du JURA le taux de grève frole Frôlant les 19 % et montre que les agents sont très sensibles à la défense de leur pouvoir d'achat.
Grève_19_mars_2024_DDFIP_du_JURA.pdf
A travers cette journée et ces manifestations, nous tenons une nouvelle fois à dénoncer une approche budgétaire systématiquement basée sur une réduction toujours aussi drastique du nombre de fonctionnaires, et sur un quasi gel du point d'indice. Il finira peut être même un jour par être constitutionnel !
Nos dirigeants décideurs préfèrent injecter et gaspiller l'argent dans le matériel plutôt que dans l'humain. Dès qu'il s'agit de bâtiments, de matériel... ou de piste d'athlétisme sous Bercy !, on sait où trouver les fonds...
Ce matérialisme frénétique, sous couvert d'une transition énergétique qui a bon dos, souligne bien le mépris envers les agents qui eux ne récoltent au mieux que des miettes et des mercis.
Face à cette politique, Solidaires finances publiques 39 souhaite recentrer l'humain au cœur des choix budgétaires et revendique toujours une hausse de nos traitements de 85 points d'indice, son indexation sur l'inflation, et s'oppose fermement à la prime au mérite, symbole de l'individualisme et source d'injustices.
Sur Dole
Sur Lons le Saunier
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