Prise de parole Union syndicale Solidaires 54

le 2 avril 2022 à Nancy

L'agression militaire russe se poursuit et s'enlise en Ukraine. La population subit au quotidien les exactions des armées régulières nationales et des milices fascisantes. A plus long terme, les destructions d'habitations, des structures publiques et de l'appareil productif imposeront durablement à la société civile des conditions d'existence insoutenables.

Le conflit a déjà conduit plus de 3,3 millions de personnes à quitter l’Ukraine pour l’Union européenne. C’est un mouvement sans précédent. C’est un déplacement de population massif, qui pèse en premier lieu sur des pays d’accueil dont les ressources sont limitées aux frontières de l’Ukraine. Le caractère massif de l’exode demeure pour l’heure abstrait en France. Il aura des conséquences difficiles à prévoir. À court terme, les populations des pays d’accueil semblent solidaires et organisent la survie de ces populations (majoritairement composées de femmes et d’enfants). Au-delà de quelques semaines, la situation sera difficilement tenable si elle persiste, car une part importante de ces pays ne dispose tout bonnement pas des ressources nécessaires pour accueillir les populations, et ce dans un contexte d’augmentation des prix de l’énergie et des denrées alimentaires dans des pays dont l’économie a été largement plongée dans la récession ces deux dernières années.

Le régime russe s’est considérablement durci. Des hauts personnages des organes de sécurité, et de l’appareil militaire ont été arrêtés ou écartés… et la répression contre toute forme de contestation de la part de la population russe atteint des niveaux jusqu'ici inégalés.

La quasi totalité du potentiel militaire russe est engagé dans la guerre. En quatre semaines de conflit l’armée russe aurait perdu pas moins de 10 000 soldats. On estime le nombre de blessé·es à au moins 20 à 30 000. Cette guerre a un coût humain inimaginable.

Le comité des mères de soldats, actif depuis 1989, pourrait être un élément important au sein de la Russie pour s’opposer à cette guerre qu’elle engage contre un pays voisin.

Pour l’Union syndicale SUD-Solidaires, l’urgence est de renforcer les échanges avec les syndicalistes d’Ukraine comme avec les forces démocratiques en Russie, de répondre à leurs besoins autant que nous le pouvons. Nous sommes d’ores-et-déjà engagés dans la mise en place de convois syndicaux avec l’Ukraine.

L’union syndicale SUD-Solidaires affirme sa solidarité :

- avec le peuple, les syndicats, les travailleurs et travailleuses d’Ukraine,

- avec les mouvements de refus de la guerre en Russie et Belarus

Nous revendiquons :

- Le retrait immédiat des troupes russes

- l’accueil digne des réfugié·es de toutes origines sans distinction

Localement, chez nous en Meurthe-et-Moselle, nous nous félicitons de l’accueil de réfugié·es ukrainiens et ukrainiennes. Cependant, nous dénonçons fermement les dernières expulsions d’autres populations qui se sont renforcées ces derniers temps, à l'instar de celle de notre camarade Oumar Dembélé ou de nombreuses familles albanaises.

Qu'ils soient d'Ukraine ou d'ailleurs, nous réclamons l'accueil inconditionnel de toutes celles et tous ceux qui fuient la guerre ou la misère!

Avec elles et eux, nous exigeons la paix, maintenant !