13 mai

Intervention de Solidaires 54

Conférence de presse intersyndicale du 10 mai 2025 – Grève du 13 mai 2025

Mesdames, Messieurs,

Je prends la parole aujourd’hui au nom de Solidaires 54, et comme je travaille à la DDFIP 54, en particulier pour les agentes et agents des finances publiques, dont la situation illustre parfaitement la dégradation accélérée du service public, du sens du travail, et des conditions dans lesquelles nous devons l’exercer.

Depuis la création de la DGFiP en 2008, ce sont près de 30 000 emplois qui ont été supprimés, soit un tiers de nos effectifs. Et malgré les promesses de « pause », 550 nouvelles suppressions de postes sont programmées en 2025. Cela veut dire toujours moins d’agents, pour toujours plus de missions.

Les Services des impôts des particuliers (SIP) ont particulièrement souffert. 25 % des emplois y ont été supprimés depuis 2015, au prétexte de la dématérialisation, de la fin de la taxe d’habitation ou encore de la suppression de la contribution à l’audiovisuel public. Mais la réalité, c’est que les besoins des usagers ne diminuent pas, bien au contraire.

Entre 2020 et 2022, 43 SIP ont été fermés comme à Toul, Lunéville, Pont-à-Mousson, Briey. C’est une atteinte grave à la proximité, à la présence humaine dans les territoires. Résultat : les Maisons France Services (MFS) se retrouvent à devoir répondre à des millions de sollicitations liées à la DGFiP : près de 6 millions d’usagers selon la Cour des Comptes, sur les 25 millions qui s’y rendent chaque année.

Et pendant ce temps, les agents doivent cumuler les tâches : accueil physique et téléphonique, mails, déplacements en MFS, renfort au numéro national, gestion des questions GMBI (Gerez mes biens immobiliers)… Le volume de travail explose, sans moyens supplémentaires.

La campagne déclarative actuelle le prouve encore :

  • 2,5 millions d’usagers reçus aux guichets en 2023 contre 2,2 millions en 2022.
  • 13,5 millions d’appels téléphoniques reçus, contre 10,5 millions l’année précédente.
    Et pourtant, on nous retire des outils, comme la brochure IR, précieuse pour renseigner les usagers. C’est le monde à l’envers.

Et dans ce contexte déjà tendu, le gouvernement multiplie les attaques contre les agents publics :

  • Baisse de l’indemnisation en cas d’arrêt maladie,
  • Suppression de la GIPA,
  • Année blanche salariale en perspective,
  • Et une circulaire budgétaire qui annonce une nouvelle vague d’austérité, synonyme de nouvelles coupes dans les effectifs, les missions, les droits.

Pendant ce temps, les grandes entreprises et les plus riches n’ont jamais payé aussi peu d’impôts. L’impôt est pourtant le socle de notre pacte républicain. Sans impôt, pas de service public. Et sans les agentes et agents de la DGFiP, pas d’égalité de traitement, mais une société encore plus inégalitaire.

À la DGFiP, les motifs de colère sont nombreux : suppressions de postes, attaques contre le télétravail, mépris du dialogue social, fin des mouvements locaux pour les cadres A… L’institution est fragilisée, les personnels épuisés, le service rendu dégradé.

Nous serons donc en grève et dans la rue le 13 mai, pour défendre le service public, pour défendre les droits des usagers, et pour défendre la dignité des travailleuses et travailleurs de toute la fonction publique.

A Nancy, nous nous retrouvons à partir de 12 heures Place Driant pour un départ en manifestation à 14 heures.

Possibilité de se restaurer sur place.

Merci.