Finances publiques : la fermeture des trésoreries s’accélère

La refonte des finances publiques, lancée en 2019 par l’ancien ministre de l’Action et des comptes publics, Gérald Darmanin, se poursuit. Au 1er  janvier 2021, les trésoreries d’Einville-au-Jard, Essey, Thiaucourt et Jarny vont disparaître. Celles d’Haroué et Audun-le-Roman suivront en septembre prochain.

De nouvelles suppressions de trésorerie s’échelonneront jusque 2023.Les agents seront répartis à Lunéville, Nancy, Pont-à-Mousson et Briey. Ces centres locaux servaient notamment pour le règlement des factures locales, comme les frais de crèche, de cantine ou de piscine.

Des solutions alternatives critiquées

Depuis cet été, le paiement de proximité est possible dans de nombreux bureaux de tabac agréés, répartis sur tout le département. Trente-neuf communes sont actuellement desservies par le dispositif, qui permet de régler factures et amendes par carte, ou en espèce (dans la limite de 300 €) pour les contribuables ne pouvant pas payer en ligne.

En complément de ce service, critiqué par les syndicats, dix-huit espaces France services seront ouverts d’ici 2023. Dix sont déjà actifs, comme à Thiaucourt, Vézelise ou Champenoux, « une ville où il n’y a jamais eu de trésorerie », précise Eric Sauvage.

Au centre de Nancy, il y a 900 mails en attente. Et les applications ne suivent pas, tout plante !

Didier Cunat, représentant syndical CGT

Ces lieux proposeront un accueil multi-fonctions qui regroupera de multiples administrations. Mais avec un accueil physique restreint : les contribuables seront orientés vers des bornes ou des ordinateurs, même si des agents des finances publics pourront ponctuellement se déplacer, sur rendez-vous.

« Au centre de Nancy, tout plante ! »

Pour les syndicats, cette restructuration et la disparition de l’accueil physique ne sont que des étapes supplémentaires vers la casse du service public. Et le tout Internet n’est pas une alternative viable.

« Au centre de Nancy, il y a 900 mails en attente. Et les applications ne suivent pas, tout plante ! Un agent ne peut en traiter que six à sept par jour », se désole Didier Cunat, secrétaire de la CGT Finances publiques 54.

Dans un communiqué daté de 2019, Solidaires fustigeait également les maisons France services : « Les MFS seront à l‘accueil ce que les strings sont à la lingerie. » Autrement dit, un cache-misère.

 

Lien vers l'article de l'Est Républicain du 19/11/2020