Un Groupe de Travail de la Formation spécialisée SSCT du CSAL de la DDFIP 54 se réunira vendredi 14 février 2025 au sujet de la pollution aux métaux mesurée à l'occasion des travaux effectués au bâtiment P de l'ancienne cité à Nancy.

Un article est paru dans la presse, nous vous le reproduisons.

Est Républicain

Exclusif Cité administrative à Nancy : exposés à des métaux lourds, une centaine d’agents contraints de télétravailler

Une centaine d’agents des services de l’État ont été mis en télétravail, après avoir été incommodés par des poussières composées, en partie, de métaux lourds, émanant du chantier de réhabilitation du bâtiment Paul-Daum. Les travaux ont été stoppés et les agents ont été invités à réaliser des prises de sang.

Jean-Christophe Vincent - 04 févr. 2025

le chantier 3

Bâtiment Paul Daum, cité administrative.

Dans le bâtiment Paul-Daum, intégré à la cité administrative, l’activité est à l’arrêt. Depuis le 14 janvier, sur décision de Françoise Souliman, préfète de Meurthe-et-Moselle, le bâtiment dans lequel se trouvaient les agents de la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS), de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) et de l’Unité départementale de l’architecture et du patrimoine (UDAP), a été vidé de ses occupants.

La centaine d’agents concernée a été obligée de se mettre en télétravail. Quant aux travaux lancés au rez-de-chaussée le 12 novembre 2024, dans le cadre de la réhabilitation de la cité administrativ e, ils ont été stoppés la semaine dernière par l’entreprise Demathieu Bard Construction, en charge du chantier, après des recommandations faites par l’inspection du travail.

Droit d’alerte pour danger grave et imminent

Ces décisions ont été prises suite à un « droit d’alerte pour danger grave et imminent » communiqué par les représentants du personnel de la DDETS, lesquels ont signalé que les agents présents dans le bâtiment Paul-Daum étaient exposés à d’importantes émanations de poussières provenant du chantier mené en site occupé.

« Peu de temps après le démarrage des travaux, au rez-de-chaussée, la poussière a envahi les étages supérieurs », témoigne un agent de la DDETS souhaitant rester anonyme. « L’atmosphère est devenue irrespirable. Autour du 20 novembre 2024, une collègue a fait une crise d’asthme, ainsi qu’une femme de ménage, au début du mois de décembre. À partir du 3 décembre, notre direction a préconisé le télétravail pour les agents avant que cela ne devienne obligatoire à partir du 15 janvier. L’intersyndicale CFDT-CGT-FO-SUD-UNSA s’est emparée du problème et a fait un tract le 20 décembre pour interpeller la direction, en s’étonnant qu’il n’y ait pas eu plus de précautions prises pour protéger les agents des poussières. »

La préfète de Meurthe-et-Moselle a pris la décision de fermer le bâtiment Paul-Daum le 14 janvier

Le 11 décembre, un prélèvement de poussière à l’aide d’une lingette a été fait sur la quatrième marche d’un escalier ainsi que sur une rampe d’escalier, entre le rez-de-chaussée et premier étage du bâtiment Paul-Daum, afin d’être soumis à une analyse. Celle-ci a révélé le 7 janvier la présence de plusieurs métaux lourds, notamment de cadmium et de plomb, sans indiquer le seuil de gravité.

Analyses de sang proposées aux agents

« On ne sait pas d’où vient le plomb », explique ce lundi 3 février François Souliman , préfète de Meurthe-et-Moselle. « Il peut venir de la peinture de la rampe d’escalier. Le 17 janvier, j’ai réuni les directions de la DDETS, de la DDPP, de l’UDAP, les représentants du personnel, les inspecteurs en santé et sécurité au travail ainsi que les médecins de prévention et j’ai demandé que les médecins de prévention étudient les situations de chaque agent au regard du temps d’exposition. Les agents qui le désiraient ont pu faire des analyses de sang prises en charge par l’administration. »

« Rien d’inquiétant » selon la préfète

Selon la représentante de l’État, les « premiers résultats d’analyse de sang connus ne montrent rien d’inquiétant ». « Le plomb est très volatil et pour qu’il soit dangereux, il faut une exposition prolongée et une importante concentration, ce qui n’est pas le cas. Cependant, j’ai demandé que de nouveaux prélèvements soient réalisés à d’autres endroits dans le bâtiment. Il faut qu’on sache d’où vient ce plomb, s’il émane de la peinture qui était sur la rampe d’escalier… On prendra tout le temps nécessaire pour lever le doute et s’assurer que les agents ne courent pas le moindre risque. Ce qui est sûr, c’est que le chantier ne reprendra pas en site occupé et qu’il n’y avait visiblement pas assez de bâches de protection.  »

La préfète de Meurthe-et-Moselle préside une nouvelle réunion ce vendredi 7 février pour faire le point avec la Carsat (Caisses d’assurance retraite et de la santé au travail), les organisations syndicales, l’inspection du travail, l’entreprise en charge du chantier et la maîtrise d’ouvrage déléguée, ainsi qu’avec les médecins de prévention. Nous avons joint le directeur de l’agence lorraine Demathieu Bard Construction, en charge du chantier, qui ne souhaite pas s’exprimer pour le moment.