Si même Le Figaro le dit...
Les pertes de pouvoir d'achat mentionnées ci-après, sont les mêmes dans nos services. Quelque soit la catégorie, depuis 1981, c'est environ la moitié du salaire réel des fonctionnaires qui s'est envolé.
La faute aux dévaluations compétitives des années 80/90 (cachées, mais qui se sont substituées aux dévaluations monétaires précédentes), à l'inflation, mais aussi à une certaine idée qui veut qu'augmenter les salaires au niveau de l'inflation réelle est une dépense. Hors, c'est surtout une nécessité, et avant tout un juste maintien du niveau de vie notamment pour les plus précaires :
Selon l'Insee, l'inflation en décembre atteindra 6,6% sur un an. La Banque de France estime, pour sa part, qu'en 2023 la hausse des prix devrait s'inscrire dans une fourchette comprise entre 4,3 et 6,9%. Le budget 2023 présenté par Bruno Le Maire et Gabriel Attal envisage une nouvelle année de gel du point d'indice. La onzième après 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021… En 2016, dans un contexte pré-électoral, le gouvernement Valls avait augmenté le point d'indice de 1,2%. En juillet 2022, le gouvernement Borne, emporté par la vague d'inflation, a dû revenir sur le gel initial prévu dans le budget 2022 et entériner une hausse de ce point d'indice de 3,5%.
Entre 2012 et 2021, l'inflation cumulée en France a été de 10%, selon les chiffres de l'Insee. Elle sera de 22,8% de 2012 à 2023 (en retenant le scénario moyen de la Banque de France à 4,9% en 2023). Tous les agents du service public auront donc, sur la base de leur salaire, perdu 18% du pouvoir d'achat de leur point d'indice en douze ans.
En 1981, un certifié commençait sa carrière avec l'équivalent d'un salaire de 2,2 fois le Smic. En 2020, on était passé à 1,15. Jean-Michel Blanquer se vantait d'avoir commencé à renverser la courbe avec un chiffre à 1,22 en 2021. En dépit des annonces du ministre selon lesquelles aucun enseignant débutant ne gagnera moins de 2000 € en septembre 2023, on sera encore, compte tenu de l'évolution du Smic et de l'inflation, sur un salaire de certifié à peine équivalent à 1,2 fois le salaire minimum.
La paupérisation du corps enseignant se poursuit : elle va même s'accélérer en 2022 et 2023. Mais cela est vrai de toute la fonction publique, notamment à l'hôpital ou dans la police, alors que le président Macron et son gouvernement ne cessent de dire leur attachement à son renforcement. On ne sait si on est là face à de l'incompétence, de l'impuissance ou un cynisme assumé.
Les fonctionnaires n'ont eu d'autre choix que d'accepter ces politiques. En vain ! Aucun redressement des finances publiques ne s'est opéré en 2011 et aujourd'hui. Notre déficit continue d'être largement supérieur aux 3% de PIB. La dette publique a explosé à plus de 115% du PIB et les besoins de financement de l'État acculent la signature française à une hausse rapide de ses taux d'emprunt.
L'État, et notamment Bercy, dispose des éléments d'information et de prospective les plus remarquables. Les notes du ministère des Finances sont toujours extrêmement précises, les prévisions budgétaires savamment établies… Et pourtant elles sont toujours fausses. En effet, le paramètre politique conduit à surestimer la croissance, à minorer le déficit et à masquer les réalités concrètes derrière des moyennes fabriquées.
Sans doute n'existe-t-il plus aucune marge de manœuvre, mais le choix d'appauvrir tous les agents du service public, à un moment où l'ensemble de la société française perçoit l'effondrement de la qualité de l'école, de l'hôpital, est sensible à la démoralisation des policiers et des forces de l'ordre, relève d'un pari insensé qui ne pourra que nourrir les tentations populistes qui la parcourent.
Non seulement la France est mal gérée, mais qui plus est, elle est mise en danger de cohésion politique et sociale, sans évoquer le choix de ne plus préparer l'avenir. À la mesure de la considération actuelle, quel jeune voudra s'engager pour le plus mauvais patron de France qui maltraite ses titulaires, fait la danse du ventre à des contractuels dont il use et abuse et détruit le sens des métiers de ses agents ? Qu'avons-nous fait pour mériter cela ?
Aux discours néo-libéraux trop vite argumentés sur le poids de la fonction publique, peut-être serait-il temps de substituer un argumentaire fait de vérité et d'engagement. Ce ne sont pas les fonctionnaires qui sont aujourd'hui, en France, le problème de la fonction publique : c'est l'irresponsabilité des chefs de ces fonctionnaires – ministres, présidents d'exécutifs régionaux, départementaux et municipaux – qui, d'un côté ont une gestion clientéliste du recrutement et de l'autre, se reposent sur l'assurance que la vocation qui anime encore soignants, forces de sécurité et professeurs garantit durablement la qualité de leur travail.
Entre 2012 et 2021, l'inflation cumulée en France a été de 10%, selon les chiffres de l'Insee. Elle sera de 22,8% de 2012 à 2023 (en retenant le scénario moyen de la Banque de France à 4,9% en 2023). Tous les agents du service public auront donc, sur la base de leur salaire, perdu 18% du pouvoir d'achat de leur point d'indice en douze ans.
En 1981, un certifié commençait sa carrière avec l'équivalent d'un salaire de 2,2 fois le Smic. En 2020, on était passé à 1,15. Jean-Michel Blanquer se vantait d'avoir commencé à renverser la courbe avec un chiffre à 1,22 en 2021. En dépit des annonces du ministre selon lesquelles aucun enseignant débutant ne gagnera moins de 2000 € en septembre 2023, on sera encore, compte tenu de l'évolution du Smic et de l'inflation, sur un salaire de certifié à peine équivalent à 1,2 fois le salaire minimum.
La paupérisation du corps enseignant se poursuit : elle va même s'accélérer en 2022 et 2023. Mais cela est vrai de toute la fonction publique, notamment à l'hôpital ou dans la police, alors que le président Macron et son gouvernement ne cessent de dire leur attachement à son renforcement. On ne sait si on est là face à de l'incompétence, de l'impuissance ou un cynisme assumé.
Les fonctionnaires n'ont eu d'autre choix que d'accepter ces politiques. En vain ! Aucun redressement des finances publiques ne s'est opéré en 2011 et aujourd'hui. Notre déficit continue d'être largement supérieur aux 3% de PIB. La dette publique a explosé à plus de 115% du PIB et les besoins de financement de l'État acculent la signature française à une hausse rapide de ses taux d'emprunt.
L'État, et notamment Bercy, dispose des éléments d'information et de prospective les plus remarquables. Les notes du ministère des Finances sont toujours extrêmement précises, les prévisions budgétaires savamment établies… Et pourtant elles sont toujours fausses. En effet, le paramètre politique conduit à surestimer la croissance, à minorer le déficit et à masquer les réalités concrètes derrière des moyennes fabriquées.
Sans doute n'existe-t-il plus aucune marge de manœuvre, mais le choix d'appauvrir tous les agents du service public, à un moment où l'ensemble de la société française perçoit l'effondrement de la qualité de l'école, de l'hôpital, est sensible à la démoralisation des policiers et des forces de l'ordre, relève d'un pari insensé qui ne pourra que nourrir les tentations populistes qui la parcourent.
Non seulement la France est mal gérée, mais qui plus est, elle est mise en danger de cohésion politique et sociale, sans évoquer le choix de ne plus préparer l'avenir. À la mesure de la considération actuelle, quel jeune voudra s'engager pour le plus mauvais patron de France qui maltraite ses titulaires, fait la danse du ventre à des contractuels dont il use et abuse et détruit le sens des métiers de ses agents ? Qu'avons-nous fait pour mériter cela ?
Aux discours néo-libéraux trop vite argumentés sur le poids de la fonction publique, peut-être serait-il temps de substituer un argumentaire fait de vérité et d'engagement. Ce ne sont pas les fonctionnaires qui sont aujourd'hui, en France, le problème de la fonction publique : c'est l'irresponsabilité des chefs de ces fonctionnaires – ministres, présidents d'exécutifs régionaux, départementaux et municipaux – qui, d'un côté ont une gestion clientéliste du recrutement et de l'autre, se reposent sur l'assurance que la vocation qui anime encore soignants, forces de sécurité et professeurs garantit durablement la qualité de leur travail.
Prenons garde à ce que le grand découragement ne finisse par nous gagner et nous emporter.