Bonjour à tous,
Voici un mail reçu de la part de télé travailleur. Beaucoup ont mal vécus cette période et en voici le ressentis.
Attention, l'objectif de ce billet d'humeur n'est pas de "monter" les télé travailleurs et les agents en présentiels mais de présenter le point de vue des télé travailleurs.
Ce billet d'humeur a été anonymisé, mais pour votre information, il sera envoyé à la direction par les personnes concernées.
N'hésitez pas à nous faire vos remonter si besoin.
Cordialement.
--------------------------------------------------------------------------------------------------
Bonjour,
Puis, un message arrive. Tous les télétravailleurs bénéficieront d'une journée d'AA dans la semaine pour souffler...c'était sans savoir l'ordonnance qui nous pendait au nez. Puis vient le roulement des équipes. Certains viennent travailler 2 à 3 jours dans la semaine avec la possibilité de rentrer une fois la mission terminée sans perte d'heure, avec une indemnité de repas de 17,50€ sans justificatif pendant 1 mois et une simple liste de courses qui suffira pour le mois suivant. Nous avons cherché comment demander l'indemnité pour le surcroit de notre facture d'électricité ou une compensation pour nos abonnements internet et téléphone mais en vain...
Nous, télétravailleurs, on continue notre mission PCA qui évolue. Certaines tâches non dématérialisées se sont retrouvées dans le PCA, mais pour les effectuer, il faut venir au bureau. Mais nous sommes en télétravail, donc on vient car nous sommes en guerre et ceci est notre mission. Notre code télétravail dans sirhius ne change pas...pourtant on est là? (Oui mais si il y a un accident pour la responsabilité on fait comment?) Et sans pouvoir bénéficier de quoique ce soit puisque nous sommes au bureau mais en télétravail. Le temps passe...on continue à suivre les ordres, comme tout bon soldat, certains refusent les AA et reprennent une activité à 100%, 5jours sur 5. Le roulement en présentiel est toujours en place. C'est bien pour les agents qui sont là bas. On pense à eux, on est partagé entre une pensée pour eux qui prennent un risque en venant travailler et on les envie aussi un peu. Parce que nous, on est là, chez nous, enfermés, on ne voit personne, on ne parle à personne et tout ça dure 8 semaines, 8 longues semaines de solitude, 8 semaines où on continue à tenir debout, à ne pas flancher même si la fatigue se fait ressentir. Et le psychologique? N'en parlons pas...pas un jour de congés pris durant ces 2 mois pour certains car il faut aller au bout de cette mission. Nous sommes trop peu nombreux et "malheureusement" peut être nous disposons d'une conscience professionnelle alors on sait que s'absenter obligeraient nos collègues à travailler encore plus, ces collègues qui on le sait sont aussi à bout de souffle alors on sourie. On continue à s'installer tous les jours dans cette pièce, qui parfois est un salon ou une chambre, dans laquelle habituellement on dort ou dans laquelle parfois nos enfants regardent un dessin animé qui nous demande de redoubler de concentration.
Arrive enfin ce jour du 11 mai, la libération! Ah non, pas pour nous car on continue ce qu'on a fait depuis 8 semaines avec des effectifs qui ne reviennent pas car les mesures pour assurer notre sécurité à tous en présentiel ne sont pas prises; car tous les enfants n'ont pas repris l'école ou parce que nous sommes considérés comme personne fragile. Nos enfants non plus d'ailleurs n'ont pas repris l'école ou quelques jours dans la semaine mais travailler avec des enfants confinés pendant tout ce temps ne semble être qu'un petit détail!
Pourtant quand nous regardons les plannings de certains jours dans certains services durant le confinement, il y a plus de télétravailleurs que de personnes en présentiel.
Les effectifs démontrent bien que les télétravailleurs ont été mobilisés durant ces 8 longues semaines.
Nous sommes déjà aux yeux de beaucoup de monde considérés comme des personnes qui sont à la maison, qui ne travaillent pas, qui utilisent le télétravail pour déguiser un temps partiel...mais cette liste nous a démontré à tous, à nous comme aux autres, que cette pensée qui pour nous n'est pas justifiée est également partagée par nos chefs de service, par nos directeurs départementaux et certainement par d'autres au dessus d'eux. A l'heure où le télétravail est en pleine expansion, où il a contribué à la gestion de cette crise sanitaire au sein de la DGFIP, la reconnaissance est totalement absente et on place même dans certains services les télétravailleurs sur un même pied d'égalité que les personnes en ASA durant la totalité du confinement en priorisant pour les congés d'été uniquement les personnes venues en présentiel.
Parce que nous ne sommes QUE des télétravailleurs.