En tant qu'agents du service public, nous savons que nous sommes les dépositaires des valeurs qui animent la République Française : Liberté, Egalité, Fraternité. Cette devise est gravée sur tous les frontons de nos mairies depuis le 14 juillet 1880 (ah ! L'Ancien Monde…).
Qu'attendent de nous les citoyens ? La garantie d'un service public neutre et égal pour toutes et tous, partout sur le territoire.
Pour assurer que ces valeurs soient pérennes, l’État, dans un rare moment d'unité nationale, a décidé d'inscrire la neutralité du fonctionnaire dans son statut. C'était après la seconde guerre mondiale.
En clair, notre loyauté, en tant qu'agent du service public, va vers les citoyens et a toujours eu vocation à être défendue par l'Etat.
Malheureusement, ce principe de loyauté semble souffrir de la règle bien connue en médecine de « l'inversion des effets », à savoir qu'à un certain stade, cette loyauté ne va plus vers le citoyen. Et comme en mathématique, cette règle possède son exception.
L'exemple nous vient tout droit de la Haute-Garonne : A un certain stade - disons celui de DDFIP ou de DRFIP- le principe de loyauté fait une bascule spectaculaire...Il semblerait qu'à partir de ce grade hiérarchique, la loyauté consiste à s'asseoir sur ces valeurs et sur celles et ceux qui les défendent.
C'est ainsi que 40 de nos collègues se sont retrouvés assignés devant le tribunal administratif de Toulouse, avec demande de frais irrépétibles de 1000 € par agent/par jour/par site bloqué !
Si nous savions déjà que nos directeurs étaient nos « adversaires » dans les instances paritaires, nous découvrons que ceux-ci deviennent désormais nos « ennemis » (bien vu Christian !)…
Et voilà comment des « hauts » fonctionnaires assignent devant la Justice des collègues qui défendent les valeurs du service public, quand eux-mêmes se chargent de le détruire…
Le plus cynique dans cette histoire, c'est que ces directeurs invoquent...la garantie du service public !
Résumons : ces directeurs s'asseoient sur les valeurs du service public, piétinent le dialogue social les droits des agents en refusant de leur communiquer les projets dits de « géographie revisitée » dont ils sont les architectes, et les traînent en justice quand ceux-ci exigent la transparence qu'ils leur doivent.
Nous savons désormais quelle valeur ne défendent pas ces personnes : la loyauté envers leurs agents !
Mais le plus écoeurant dans cette histoire, c'est que cette assignation a probablement obtenu le feu vert de la direction générale, voire de notre ministère de tutelle. A moins que l'ordre de le faire ne soit venu directement de l'un d'eux…
Pourquoi notre directeur général, ou notre ministre, se gênerait-il ? Eux, au moins, peuvent compter sur la « loyauté » de leurs subalternes...