Chers·es collègues,

 À l’approche de la traditionnelle trêve des confiseurs, nous aurions préféré vous souhaiter dans la simplicité de joyeuses fêtes de fin d’année, sans avoir à évoquer les soucis du monde pour au moins quelques jours. Malheureusement, et cette année particulièrement, le monde n’est pas vraiment à la fête.

Nous pensons en premier lieu aux habitants·es de Mayotte, compatriotes ou pas, pour lesquels le bilan humain du cyclone Chido s’annonce terrible. Nul ne peut rester insensible au désastre qui frappe la population la plus pauvre de France. Il va peser sur une situation déjà alarmante pour la santé publique et aggravée par un manque réel d’investissements de l’État et des collectivités territoriales alors même que Mayotte est un département français depuis 2011. Le cyclone a détruit presque tout, mais c’est bel et bien la misère qui a tué massivement. Face à ce chaos, l’heure n’est pas aux indécents discours sécuritaires mais à l’entraide, à la solidarité et à la reconstruction dans le vivre ensemble et le respect de toutes et tous. L’État ne peut plus laisser la population de Mayotte à l’abandon et doit assumer ses responsabilités de toute urgence !

Nous pensons à tous les peuples opprimés qui souffrent et pour lesquels la fin de l’année va se passer sous les bombes, dans le désespoir et la peur permanente de perdre le peu qu’il reste. Nous sommes une organisation féministe qui n’oublie pas que les premières victimes de ces conflits sont toujours les femmes.

Enfin, nous pensons à toutes celles et ceux qui souffrent en France, que ce soit pour des raisons personnelles ou parce que la société est de plus en plus inégalitaire. Dans un pays où il devient de plus en plus difficile d’accéder à des services de base, dans un monde du travail qui ne profite plus vraiment aux travailleuses et aux travailleurs, dans une administration verticaliste qui doit perpétuellement s’adapter aux restrictions, le syndicalisme n’a jamais été autant d’actualité.

Nous reviendrons, dès janvier, plus déterminés·es que jamais à vous défendre, à vous informer en vous proposant un autre discours que la soupe managériale powerpointée, en vous parlant de sens quand d’autres vous parlent de stats, en vous appelant collègues et non ressources humaines.

 

D’ici là, et malgré tout cela, Solidaires Finances Publiques 90 vous souhaite de chaleureux et mérités congés de fin d’année !

FDL ED 2024 LeaTaillefert 01 web

 

Article paru ce jour dans LeTrois.info, qui m'a interviewé sur les raisons de la  colère dans nos services et, plus largement, de la grande journée de mobilisation dans la Fonction Publique. 

On se retrouve demain à 9h15 devant le CDFP ✊

https://letrois.info/societe/pourquoi-les-fonctionnaires-font-greve-jeudi-5-decembre/

Cher·e collègue,

tu trouveras ci-joint notre bulletin d’infos locales du mois de novembre : pdfInfos_SolidairesFIP90_nov_2024.pdf

Au sommaire ce mois-ci :

- C'est la saison de la chasse au "gaspi" au Ministère... des économies (et dans nos directions)
- Le ministre Kasbarian jette les fonctionnaires en pâture
- Visites de service : un constat douloureux


Bonne lecture !

24 10 29 kasbarian

Carence XXL & arrêts maladie : la double peine

 
Après avoir dilapidé l’argent public pendant 7 ans en consentant d’importantes baisses d’impôts aux plus riches, le gouvernement « Macron 4 » en la personne de son zélé ministre anti fonction publique, Guillaume Kasbarian, invite les fonctionnaires à payer l’addition. Pour faire 1,2 milliard d’économies le nouveau pote d’Elon Musk entend imposer 3 jours de carence aux fonctionnaires et la réduction de 10 % de l’indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires pendant les 3 premiers mois. Plutôt que de s’interroger sur les causes d’une augmentation (somme toute relative) des arrêts maladie, principalement due à la période Covid, il préfère taper sur celles et ceux qui sont, au quotidien sur le terrain, au service de la population.

 

Petite revue des approximations et affirmations mensongères instrumentalisées pour déconsidérer les agentes et les agents :

ʘ « L’instauration du jour de carence permettrait de lutter contre l’absentéisme volontaire »

Pas démontré ! L’instauration du jour de carence a diminué les arrêts de courte durée mais multiplié les arrêts de plus longue durée. Ce qui est certain, c’est que cela incite les agents malades à venir travailler, nuit à un rétablissement rapide, et présente des risques pour les collègues!

 

ʘ « Le taux d’absentéisme est plus important dans le public que dans le privé »

Faux ! En 2022, le nombre de jours d’absence dans la fonction publique d’état, hors enseignement était de 10,2 contre 11,6 dans le secteur privé. La hausse des absences s’explique selon l’IGF, à 95 % par les caractéristiques de la population, plus féminisée et plus âgée que dans le reste de la population active !

Vrai !  Mais pourquoi ? Dans les fonctions publiques hospitalière et territoriale, les taux d’absentéisme sont plus élevés là où la pénibilité et l’exposition aux risques sont plus importantes : infirmières, aides soignantes, éboueurs, agents d’accueil, assistants maternels, égoutiers...

 

ʘ « Il existe une inégalité entre public et privé du point de vue des jours de carence ! »

Vrai ! Contrairement ce qu’affirme le gouvernement, les agents publics sont moins bien traités que la majorité des salariés du privé et Kasbarian propose d’accentuer encore cette inégalité !

Aujourd’hui dans le secteur privé, 3 jours de carence sont prévus par la loi. Mais les conventions collectives conduisent de nombreuses entreprises à prendre en charge l’indemnisation de leurs salariés. Au final si 63,5 % des salariés voient leurs jours de carence pris en charge en tout ou partie, cette proportion monte à 85 % dans les entreprises de plus de 500 salariés !

L’état employeur pratiquerait donc encore le moins disant social !

Il faut par ailleurs rappeler que la loi exclut la prise en charge des jours de carence, par la complémentaire santé ! C’est donc une perte sèche pour l’agent malade !

 

ʘ « La diminution du niveau d’indemnisation des arrêts maladie de 100 à 90 % serait une mesure de justice en alignant le public sur le privé »

Faux ! Le Code du travail impose aux employeurs de compléter l’indemnisation des arrêts des salariés par l’assurance maladie pour atteindre 90 % du salaire. Mais les entreprises abondent les indemnisations jusqu’à 100 % du salaire pour 70 % des salariés.

 

Au final le ministre veut aligner les fonctionnaires sur la situation des 30 % des salariés du privé les moins bien traités ! C’est ça l’attractivité ?

Ces mesures de régression sociale pénaliseront financièrement davantage les femmes, les agentes et les agents qui exercent des tâches pénibles, le plus souvent les moins bien rémunérés !


Être malade n’est pas un choix !

Être soigné est un droit !

Exigeons l’abrogation du jour de carence et l’indemnisation intégrale des arrêts maladie !

 CARENCE XXL