LES FLAMANTS ROSES SUR LES QUAIS DE SEINE
À Bobigny, le 10 avril 2025
Lors du 34e Congrès de Solidaires Finances Publiques en octobre 2024, nous avons adopté une adresse « Pour une DGFiP présente sur tous les territoires et au service de toutes et tous. » Cette adresse rappelle que les missions de notre administration sont au cœur de l’intérêt général et sont essentielles pour l’ensemble de la population et des collectivités. Nous avons alors décidé d’aller la portée partout dans les Directions locales, régionales. Étant à Agde, nous avons alors baptisé cette opération « Flamants Roses ».
C’est ainsi que le mardi 25 mars 2025, les flamants roses se sont posés sur les quais de Seine à Paris. Ces petits flamants, venus de l’ensemble des directions d’Île-de-France, ont d’abord investi la cour du site de St -Sulpice, siège de la Délégation Île-de-France pour un rassemblement de 13 h à 14 h.
Puis une délégation composée d’une vingtaine de représentantes et représentants de SolidairesFinances Publiques d’Île-de-France a été reçue par la déléguée.
Chaque section a pris la parole à tour de rôle pour alerter sur la situation catastrophique de nos missions et du service public.
Parmi les sujets évoqués :
• l’accueil des usagers avec les différentes restrictions (ouverture sur 3 demi-journées dans certains départements, fermeture accueil physique sur rdv, fermeture de l’accueil physique des trésoreries amendes…),
• Solidaires Finances Publiques a demandé la révision de la prime d’accueil qui n’est plus adaptée aux nouvelles structures telles que les blocs fonctionnels dédiés à la relation aux usagers en SIP et à l’ouverture de l’accueil sur 3 jours,
• souffrance au travail, grosse alerte sur le sujet avec le management toxique mis en avant
• l’occupation des locaux : la densification des sites, la fermeture de sites complets 1 jour par semaine avec un recours obligatoire au télétravail sous motif écologique.
• règle de gestion notamment le fil de l’eau pour les cadres A, l’opacité de l’établissement des listes d’aptitude,
• SIE, la catastrophe de la démétropolisation avec la mise en place des antennes,
• Problématiques propres : DiSI Île-de-France (budget et emplois) et le déménagement des Directions Spécialisées à Romainville, les collègues ont investi les lieux sans consignes desécurité. Le bâtiment est perdu en plein milieu d’un chantier (gravas, machines, poussière…).
En retour, nous avons eu une très longue présentation des missions de la déléguée, qui nous a contraint à l’interrompre. Nous n’étions pas venus en stage de découverte de la délégation Île-de-France.
Pour la déléguée, « les sujets de préoccupation exprimés sont des sujets connus », néanmoins pour Solidaires Finances Publiques, il était nécessaire de lui faire part de la réalité du terrain.
Concernant les listes d’aptitude, la déléguée a indiqué que la délégation n’intervenait pas dans le classement proposé par les Directions, elle ne fait qu’établir le classement pour les listes complémentaires en se basant sur une grille de critères identiques à celle utilisée dans les Directions. Elle nous a invité même à demander d’organiser au sein de chaque Direction des réunions informelles pour discuter de chacun des cas.
Pour Solidaires Finances Publiques cela n’est pas satisfaisant, outre qu’il s’agit d’une solution individualiste,celle-ci ne lève pas l’opacité de la confection des listes d’aptitude.
Concernant le dialogue social, elle ne souhaite pas distribuer les bons points entre les directions et elle a précisé que ce sont les Directeurs locaux qui organisent le dialogue social en local.
Au sujet de l’accueil, elle n’a pas donné de consignes concernant la restriction des jours d’ouverture au public, elle indique que ce sont des initiatives locales. Elle indique qu’il y a un conflit de priorités entre les différents objectifs.
Sur le sujet des SIE et les difficultés avec les antennes, toutes les directions ont relevé ce sujet. La déléguée est au courant que le fonctionnement est plus ou moins compliqué. La Direction Générale a conscience de cette problématique, un audit national est lancé sur le sujet.
Nous avons eu le droit à quelques écarts de langage de sa part : « c’est un micro détail » lorsqu’elle évoque le Nouveau Réseau de Proximité et le fait que des collègues doivent changer de site. Obligés d’intervenir pour recadrer ses propos qu’elle a retiré en s’excusant.
S’agissant de la mise en place du télétravail collectif et des différents types d’expérimentation de fermetures de sites, elle estime que le côté expérimentateur pourrait déroger aux règles du protocole télétravail.
À partir du moment où elle estime qu’il s’agit d’une expérimentation, celle-ci peut passer outre les différents cadres réglementaires et déroger aux droits des agentes et agents.
Nous l’avons de suite interrompue sur ces propos, en précisant que s’il y a des droits, on doit les appliquer et qu’il était inacceptable d’entendre de tels propos.
Lorsqu’il a été évoqué les cas de suicide ou tentatives de suicide à la DGFiP, la Déléguée s’est retrouvée toute penaude, ne sachant pas quoi nous répondre.
Après 3 heures d’audience, nous avons décidé d’y mettre fin. Solidaires Finances Publiques a mis en avant le fait que les directions locales et la DG ne pourront pas dire qu’elles n’étaient pas au courant de la situation, tant à tous les niveaux (local, régional, national) Solidaires Finances Publiques avertit sur la casse du service public, des conditions de travail et l’impact sur la santé des agentes et agents.
En retour, la déléguée nous indique que nous ne devons pas repartir avec l’idée que la délégation est indifférente à ce que nous avons pu dire. Elle reste à l’écoute et est très consciente de tout ce que nous avons exprimé.
Elle était favorable pour nous recevoir, nous remercie même d’être venus la voir, elle pense que c’est utile, que nous avons un pouvoir d’alerte. Amélie Verdier, Directrice Générale est au courant qu’elle nous recevait.
On lâche rien dans le 93
Solidaires Finances Publiques 93