Liminaire du CSAL/FS du 13 juin 2025,
Monsieur Le Président,
Les résultats de l'Observatoire interne 2025 viennent d'être publiés. Derrière le satisfecit de la
Direction Générale et de notre Direction locale, concernant le taux de participation et de certains
indicateurs, les conditions de travail dégradées, la perte de sens au travail, les difficultés d'exercice
de nos missions sont une nouvelle fois criantes.
L'édition 2025 de l'Observatoire interne fait état d'une participation en nette hausse et notamment
dans le Val d’Oise 664 agents de la DDFIP ont répondu à l’enquéte, soit 59 % de l’effectif contre
49 % en 2024.
A noter que pour atteindre ce chiffre, le délai du sondage a été allongé et de nombreuses relances
ont été envoyées aux collègues les incitant fortement à y répondre. Ce chiffre, en soi, mérite qu'on
s'y arrête. Il exprime un besoin d'expression toujours plus fort de la part des collègues, dans un
contexte où les espaces de débat sur le travail réel se raréfient. Mais à y regarder de plus près, les
résultats traduisent une réalité bien plus contrastée que ne le suggère la communication de
l'administration.
Certe quelques indicateurs évoluent positivement. Les agents apparaissent un peu plus optimistes :
33 % se projettent favorablement dans leur avenir professionnel à la DDFiP. Ce chiffre reste
toutefois nettement inférieur à celui de la Fonction Publique d'État dans son ensemble (67 %).
Il s'explique peut-être par des vagues de réformes moins importantes et répétitives. Dans le même
esprit, 48 % des agents déclarent une motivation stable ou en hausse contre 77 % à la Fonction
Publique d'État. La qualité de vie au travail atteint son niveau le plus élevé depuis la création de
l'enquête, avec une note moyenne de 6,2 sur 10. Là encore, cette progression reste en retrait par
rapport à la moyenne ministérielle (6,4) et à celle de la Fonction Publique d'État (7,1).
Mais ces évolutions, si elles existent, ne suffisent pas à masquer les tensions profondes qui
demeurent. Près d'un agent sur trois à la DDFIP se déclare fatigué (33 %), 31 % se disent désabusés,
29 % inquiets, 7 % en colère. Sur chacun de ces items, les résultats sont plus dégradés que ceux
observés en moyenne dans le ministère ou dans la Fonction publique.
Le niveau de stress reste élevé, avec une note moyenne de 6,2 sur 10, et prés d’un tiers des
répondants (31 %) évaluent leur stress entre 8 et 10 sur l'échelle. Dans ce contexte, seuls 23 % des
agents de la DDFIP se sentent acteurs des changements qui les concernent, contre 52 % en moyenne
dans la Fonction Publique d'État.
Le message est clair : les réformes se poursuivent, descendantes et imposées, sans réel espace de
discussion ni de réappropriation collective.
La charge de travail reste un point de crispation majeur. Seuls 51 % des répondants de la DDFIP
s'en déclarent satisfaits. Les restructurations à répétition, les suppressions de postes et la pression
sur les objectifs contribuent à désorganiser le travail réel. La reconnaissance, bien qu'en légère
progression (49 % d'opinions favorables).
Moins d'un agent sur deux se sent reconnu et valorisé dans son activité.
Le management, lui, est mieux perçu sur certains aspects : transmission d'informations, soutien à la
cohésion d'équipe, accompagnement individuel. Pourtant, ce renforcement de la présence
managériale ne s'accompagne pas d'une amélioration structurelle du fonctionnement. Seuls 56 %
des agents de la DDFIP estiment que leur service fonctionne efficacement et à peine 44 % jugent
que la charge de travail est équitablement répartie.
Autrement dit, le management semble présent mais sans levier collectif réel sur l'organisation. Le
travail prescrit continue de primer et les tensions ne peuvent être abordées que sur le registre de
l'ajustement individuel.
Et pour finir, SOLIDAIRES FP 95 constate à nouveau, que bien que l’état d’esprit des agents des
SIE s’améliore en 2025, la situation des SIE et des Services fonciers restent toutefois très dégradés.
En conclusion, si l'on s'en tient aux moyennes, le tableau peut sembler s'éclaircir.
Mais ce serait une lecture trompeuse. Derrière les chiffres, obtenus par le biais d'un questionnaire fermé, ce que les agents expriment, c'est moins une satisfaction qu'une lassitude persistante, un besoin de reconnaissance et une exigence de sens face à des transformations subies. La progression de la participation ne reflète pas une adhésion mais bien une volonté d'être entendus.
Alors oui, les collègues répondent. Mais ils répondent pour faire entendre ce qu'on refuse de voir :
que les conditions de travail restent dégradées, que les collectifs sont fragilisés, que le sens au
travail se délite.
La question est de savoir quand la DGFiP assumera enfin un véritable dialogue,
une vraie politique de prévention sur la santé, la sécurité et sur l'amélioration des conditions de
travail capable de transformer les conditions concrètes d'exercice des missions.
Notre Assemblée Générale 2025 s'est tenu le 12 juin 2025 à la salle des fêtes de PUISEUX-PONTOISE.
Beaucoup de sujets d'actualité nationale et locale ont été abordés dans un dialogue trés construit et nourri.
Rappelez-vous notre « ancien Ministre » avait dit : Il n’y aura pas de suppressions d’emplois en 2025.
Eh bien non !!! Au final c’est 550 emplois supprimés à la DGFIP dont 17 dans le Val d’Oise.
TROP C’EST TROP !
Les représentants du personnel élus ont décidé de boycotter le CSAL « emploi » et vous trouverez ci-joint la liminaire intersyndicale.
Déclaration liminaire du CSAL Emplois du 28 avril 2025
Monsieur le Directeur,
Le couperet est tombé. Après moult reports suite à la non adoption du budget, la ventilation des suppressions d’emplois est connue. Beaucoup de services sont concernés alors qu’ils étaient déjà en souffrance.
Avec des conditions de travail qui se dégradent au rythme des restructurations permanentes, des suppressions de services et de sites, des méthodes de travail industrialisées qui font perdre le sens des missions, des règles de gestion qui font de plus en plus la part belle à l’arbitraire, des rémunérations qui ne suivent pas (avec une baisse de 10% de l’indemnisation des arrêts maladie) et un « management » de plus en plus souvent toxique…, le mal être au travail ne fait que s’aggraver.
C’est un cercle vicieux, tout simplement parce que les tenants des politiques libérales ne cherchent qu’une chose, pour préserver les intérêts des plus riches, des entreprises et des actionnaires : liquider l’administration centrale à réseau déconcentré dont les missions sont fiscales, comptables et foncières, de la gestion au contrôle. La baisse des dépenses structurelles du ministère, la destruction du réseau de proximité de pleine compétence, les restructurations/destructions permanentes ne font que confirmer cette dérive irresponsable !
La DGFiP est transformée en une administration déshumanisée, maltraitante pour ses agents comme pour le public !
Rien ne justifie autant de suppressions d’emplois : 31 148 à la DGFiP depuis 2008, 548 à la DDFiP du Val d’Oise ! Dans les SIP du 95, la saignée est violente : 42 depuis 2022. Au nom de quoi ? La mise en place du prélèvement à la source ? La suppression de la taxe d’habitation ? On voit le résultat avec GMBI ! Et le document de travail ne nous donne d’ailleurs pas plus de justifications : il faut participer à « l’effort de guerre ». Point.
S’il fallait tirer un enseignement de cette obstination de la DG à poursuivre la destruction de la DGFiP, de son réseau et de ses missions, quitte à sacrifier les conditions de travail, les droits et les garanties des agents, c’est bien que nous n’avons pas d’autre choix que de nous organiser, de nous mobiliser et décider ensemble de nos revendications pour les faire avancer !
La CGT Finances Publiques 95, FO DGFiP 95 et Solidaires Finances Publiques 95 appellent donc tous les agent.e.s à signer la pétition de la plateforme intersyndicale sur la suppression du mouvement local des A .
Pour toutes ces raisons, l’intersyndicale ne siégera pas à ce CSAL « suppressions emplois ».