Pourquoi nous boycottons le CTL suppression d'emplois ?

 

L'administration a convoqué les élus en CTL suppressions d'emplois le 13 janvier 2022 pour les informer du PLF 2022 (Projet de Loi Finances qui détermine les suppressions d’emplois décidées) et de ses déclinaisons à la DISI Ile-de-France .

L'ensemble des organisations syndicales a décidé unanimement de boycotter cette 1ère instance.

En toute cohérence, nous avons décidé de boycotter aussi la seconde instance car la situation est trop grave pour participer à un simulacre de dialogue social.

Il n’est pas envisageable que nous soyons associés de quelques façons que ce soit à ces politiques de suppressions d’emploi.

En effet, à la DISI Ile-de-France, il y a déjà 61 vacances d'emplois au 31/12/2021 sur 679 postes, soit près de 10 % des effectifs et jusqu'à 25% dans certains services.

A ce chiffre déjà exorbitant de vacances d'emplois, il nous est annoncé 12 suppressions d'emplois supplémentaires, principalement axées sur les cadres B et C.

Dans des services déjà exsangues, ces suppressions sont inacceptables et mettent en péril le bon fonctionnement des services et l'accomplissement des missions au détriment de la santé des agents et de leurs conditions de travail.

Cette forte suppression de cadres B et C s'accompagne de transformations de postes de cadres B et C en postes de cadres A, limitant ainsi l'attractivité de la DISI Ile-de-France pour les PAU, PSE et PROG, tout comme pour les cadres B et C administratifs.

De plus, cette situation catastrophique est accentuée par le transfert de charges de l'administration centrale vers les DISI sans transfert des ressources correspondantes.

Pour faire face à la charge dans les services et au déficit d'agents, la réponse systématique de la direction est l'embauche de contractuels, dont par ailleurs le recrutement s'avère difficile au vu du salaire proposé.

Pour Solidaires Finances Publiques, le recrutement de contractuels n'est jamais la solution. Nous considérons que la seule solution pérenne et stable est le recrutement de fonctionnaires par voie de concours à hauteur des besoins.

En effet, le recrutement des contractuels est un palliatif et il génère par ailleurs une surcharge d'activité liée à la formation des personnes recrutées ; et cette surcharge devient permanente car ces recrutements ne sont pas pérennes. Enfin, ce type de recrutement précarise les services dans lesquels ils sont faits.

En plus, et comme si ces suppressions annoncées plus haut ne suffisaient pas, s’agissant de l’Esi de Nemours à la Disi IDF 5 postes de cadres C dont 4 qualifiés informatiques sont détruits au bénéfice d'emplois précaires de contractuels pour l'éditique.

Par ailleurs, depuis quelques années l’administration a de plus en plus recours à des apprentis. Si nous sommes d’accord sur ce principe qui pourrait illustrer le rôle social de la DGFIP, il s’avère qu’il ne remplit pas son rôle initial qui serait de former cette population durant sa scolarité. En réalité, ces apprentis sont utilisés pour pallier le manque d’effectifs et là encore l’administration se désengage dans le recrutement de fonctionnaires.

Ce triste constat des suppressions d’emplois à la DISI IDF, et le fait que le CTL suppressions d’emplois ne fait qu’entériner des décisions prises en amont, nous conduit à ne pas vouloir participer à un semblant de dialogue social. Ceci en cohérence avec la décision de l’ensemble des organisations syndicales représentatives au plan national de boycotter le CTR emploi.

Nous le savons d’expérience, aucune marge de manœuvre n’est laissée aux OS lors de ce CTL. En conséquence, nous ne pouvons que refuser de participer à une instance qui s’apparente à une chambre d’enregistrement.

Nous ne cessons malgré tout d’interpeller la Direction à chaque instance sur le manque criant d’effectifs et la détérioration continue des conditions de travail, et nous continuerons tant que cette demande ne sera pas entendue.

Par cette position nous pensons remplir pleinement notre mandat d’élus consistant à défendre les agents, leurs intérêts et leurs conditions de travail. Nous défendons aussi, par cette position, la place et la pérennité des services publiques.